Critique : Iznogoud

Laurent Pécha | 9 février 2005
Laurent Pécha | 9 février 2005

Chaque mois voire parfois chaque semaine (Espace détente), le cinéma nous offre l' « immense » chance de découvrir les « talents » de nos vedettes comiques préférées de la petite lucarne. On se déplace ainsi dans une grande salle projetant sur un grand écran les pitreries de « stars » qu'on a l'habitude d'« admirer » à la télévision, notamment lors de leurs passages subtilement promotionnels chez leur grand ami Arthur. Cette fois, c'est grâce à une énième adaptation du patrimoine bande dessinée qu'on a le privilège de retrouver sous les traits de Iznogoud, la star des stars (du moment) découverte à la TV, Michaël Youn. Après des essais aux succès indéniables mais franchement indignes de l'abattage et la folie du bonhomme, Iznogoud de Patrick Braoudé enclenche le turbo et propose à sa vedette un champ d'expérimentation et de liberté déconnante aussi large que le pitch de la bande dessinée créée par Goscinny et Tabary est mince (le grand Vizir, Iznogoud veut être Calife à la place du Calife et fomente moults plans diaboliques pour éliminer son rival).

Résultat logique de cette manière d'envisager l'adaptation et le cinéma, le film repose quasi exclusivement sur les épaules de Youn. Alors, oui, l'ex-trublion cathodique est sans doute à l'heure actuelle ce qui se fait de mieux pour donner vie à un Iznogoud live et malgré du déchet (les très nombreuses chansons sont à gerber tant elles apparaissent comme de la promo directement assenée aux spectateurs), son peps, ses mimiques, son abattage assurent un lot presque suffisant de séquences divertissantes (on ne se marre jamais non plus aux éclats mis à part peut être lors d'une vente aux enchères désopilante car vite hystérique et à la chute vraiment drôle). Mais à côté, autour et derrière la caméra, qu'y a-t-il pour que cette énergie comique trouve du répondant et fasse de Iznogoud une réussite aussi savoureuse qu'un Mission Cléopâtre ? Presque rien si ce n'est un Jacques Villeret au diapason (mais finalement pas assez présent au profit d'un Farcy assurant le minimum syndical), un duo de génies campé avec bonheur par Kad et Olivier (les meilleures répliques du film, on leur doit) et puis...Et puis, c'est à peu près tout.

Très mal raconté (la dernière demi-heure est particulièrement bâclée, celle où justement Iznogoud est moins présent), finalement bien trop cheap dans ses décors et figurants (malgré un budget plus que confortable), rempli de guest stars qui ne servent à rien (et surtout pas à faire rire) et filmé dans un scope tristounet, Iznogoud, sans être la daube crainte, constitue le type de divertissement qu'on pourra apprécier en toute logique avec plus de clémence...à la télévision. La boucle est bouclée mais en attendant, le cinéma comique français attend de vrais successeurs à la bande du Splendid.

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