Critique : L'Ex-femme de ma vie

George Lima | 31 janvier 2005
George Lima | 31 janvier 2005

L'Ex-femme de ma vie n'aurait dû rester qu'un lointain souvenir. La pièce de théâtre drôle et populaire conçue par Josiane Balasko dans les années 80 n'est plus aujourd'hui qu'une comédie franchouillarde, poussive et plate. Empreint de dialogues ternes et mal cadencés, le film de Balasko manque cruellement de rythme, ce qui, pour une comédie, est loin d'être un gage de qualité. Plus gênant encore, le film tombe assez rapidement dans la comédie outrancière.

Habituée des réalisations et rôles «couillus », la réalisatrice ne tombait jamais pour autant dans la vulgarité. Là où l'audace de Gazon maudit servait une réflexion beaucoup plus subtile et critique qu'il n'y paraissait, le prétendu culot de L'ex-femme de ma vie verse inévitablement dans la grossièreté et la caricature. En témoigne le personnage de psy transsexuel interprété par Balasko dont les attitudes et les répliques, même si elles sont volontairement appuyées, ne laissent qu'une impression de ridicule et de grand guignol au spectateur.
Autre regret : le manque évident d'imagination de la réalisatrice qui tente de faire du neuf avec du vieux dans l'espoir vain de décrocher un sourire. Sortie de l'imagination de l'écrivain joué par Lhermitte, la scène d'ouverture ne fait que reprendre très platement les parodies guimauves de soap opera si bien menées par Les Nuls à la grande époque. Et que dire du personnage de Karin Viard ? Mal fagotée, sans gêne, enceinte et paumée, l'ex-femme est un recyclage très lisse de la cultissime Zézette du Père Noël est une ordure. La propreté en plus et la drôlerie en moins. Seconde resucée du Père Noël..., le trans qui, malgré son aspect brut de décoffrage, n'est pas sans rappeler une certaine Katia. Hélas, une fois encore, la sauce ne prend pas. Là où Katia n'était que rire et émotion, cette Marie-Pierre, anciennement Jean-Eusèbe, n'est qu'un pathétique et décevant cliché. Etait-il nécessaire d'en rajouter une couche en affublant ce personnage déjà chargé du ridicule surnom de Jean Zob ? Subtilité quand tu nous tiens…Quant à la compagne de Thierry Lhermitte, pourquoi en avoir fait une bimbo snob et coincée de plus et surtout, pourquoi en avoir confié l'interprétation à Nadia Farès qui offre ici un parfait exemple de surjeu et de fausseté.

De cette distribution cachetonneuse au vide scénaristique en passant par la mollesse de la mise en scène, il paraît difficile de sauver quoi que ce soit du naufrage. Ne reste plus qu'à espérer que cette collaboration ratée entre membres du Splendid ne restera qu'un faux pas. Il serait dommage que les retrouvailles tant attendues de la troupe pour Les bronzés 3 soit à l'image de cette comédie lourdaude.

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