Critique : Nous étions libres

Stéphane Argentin | 28 décembre 2004
Stéphane Argentin | 28 décembre 2004

Quoi de plus tragique et de plus poignant qu'une grande et belle histoire d'amour en pleine tourmente guerrière ? Qu'y a-t-il en effet de plus touchant que le désir passionné d'une Scarlett O'Hara pour un Rhett Butler dans Autant en emporte le vent, ou bien, plus récemment, d'une Ada (Nicole Kidman) pour son Inman (Jude Law) dans Retour à Cold Mountain ? Rien a priori, me direz-vous ! Certes, mais encore faut-il que la reconstitution dudit épisode historique fasse œuvre d'un minimum de vraisemblance et que la romance en question soit un tant soit peu passionnée. Le problème avec Nous étions libres vient précisément du fait que ni l'un ni l'autre de ces deux éléments clés pour une telle histoire ne semblent avoir été traités avec l'attention requise pour susciter cet attachement dans le cœur du spectateur. La reconstitution du Paris des années trente et quarante est à mourir de rire (un constat qui changera peut-être le jour où les productions US se décideront à envisager la France comme autre chose qu'un béret sur une tête et une baguette sous un bras) ; quant à l'histoire d'amour, elle est à peu près aussi passionnée que celle qui unirait les troupes allemandes occupant la capitale et les résistants français, c'est tout dire ! Et ce n'est pourtant pas la faute des comédiens, qui font tout ce qu'ils peuvent pour tenter de faire jaillir ne serait-ce qu'une flammèche dans notre petit organe vital, Charlize Theron en tête. Rien n'y fait !

Durant deux heures dix, on reste donc de marbre devant la tragédie romantique qui se déroule sous nos yeux, et même les amateurs de telles histoires auront bien du mal à tenir jusqu'au bout et préfèreront assurément s'en retourner vers des valeurs sûres (au hasard : Autant en emporte le vent, Casablanca, Le Patient anglais…).

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