Critique : Fausses Blondes Infiltrées

Après un bâclé Scary movie 2, tourné à la va-vite pour engranger un maximum de dollars, Keenen Ivory Wayans réussit à faire pire, malgré les trois ans dont il a pu profiter pour peaufiner sa nouvelle comédie. Délibérément accessible à un public d’attardés mentaux, Fausses Blondes Infiltrées (traduction maline de White chicks) fait pourtant rire lors de la première scène, grâce à l’énergie sans pareille de Shawn et Marlon Wayans pour l’art du transformisme. Cette fois, ils excellent en Chicanos. Mais lorsque le film commence réellement, avec l’arrivée de deux blondes qui font penser à Paris Hilton et Nicole Richie, l’humour tombe à plat, malgré l’indéniable potentiel. L’intrigue n’a aucun intérêt et ennuie vite, les gags flirtent avec le cliché (une battle dance, une scène scato dans les toilettes des filles…), et seule l’absurdité d’un maquillage grotesque arrive à décrocher quelques sourires généreux. Car, malgré tout, les frères Wayans gardent notre sympathie, leur but étant juste – faute d’ambition – d’amuser les fans de Rob Schneider en visant du côté des Afros-Américains. Il paraît pourtant urgent d’élever le niveau, même si le succès américain fut au rendez-vous, avec environ 70 millions de dollars au box-office.