Mayday : critique y a-t-il un Gerard pour sauver l’avion ?

Antoine Desrues | 25 janvier 2023
Antoine Desrues | 25 janvier 2023

Depuis l’étonnamment sympathique Greenland, on s’est mis à rêver de voir notre bourrin préféré, l’inénarrable Gerard Butler, revenir à des séries B certes pas bien finaudes, mais humbles et satisfaisantes. Avec Mayday, le bougre se la joue pilote de ligne qui fait atterrir en catastrophe son avion. Pas de bol, c’est sur une île remplie de miliciens, l’obligeant à casser des bouches devant la caméra de Jean-François Richet. Pari régressif tenu ?

C'est l'histoire de Gege dans un avion

Depuis le déjà pas terrible Blood Father (voire son remake d’Assaut), Jean-François Richet semble se chercher une carrière américaine du côté de la série B testostéronée qui sent du slip. Si le réalisateur de Ma 6-T va crack-er et du diptyque Mesrine y assure une certaine tenue technique et stratégique, on aurait pu espérer mieux pour ce solide artisan, bien qu’il se démarque par le côté rentre-dedans d’une mise en scène qui va toujours à l’essentiel.

En tout cas, c’est exactement ce qu’offre Mayday lors de ses premières minutes efficaces. L’indécrottable Gerard Butler fait de l’exposition minimale lors d’un Face Time avec sa fille (nous faisant comprendre au passage que la maman n’est plus de ce monde, et qu’il veut rentrer pour le Nouvel An comme dans tout sous-Die Hard qui se respecte), et le film définit ses enjeux par l’arrivée de passagers très sommairement croqués.

 

Mayday : photo, Mike ColterSympa ce nouveau Call of Duty

 

À partir de là, on pourrait s’attendre à de la bourrinade à la Steven Seagal, qui nous justifierait que son héros pilote de ligne puisse tâter du fusil d’assaut du fait d’un passif chez les Forces spéciales ou les Scouts. Mais que nenni ! Gerard affiche fièrement ses pattes d’oie, ne cherche pas à dragouiller les hôtesses de l’air comme le kéké qu’il est, et se contente d’affirmer à son co-pilote qu’il n’est pas britannique, mais bien écossais (il faut croire que son accent à couper au couteau n’est pas un indice suffisant).

 

Mayday : photo, Mike ColterPrisonnier et victime de crash d'avion : combo pas de chance

 

Top Gege

En bref, Mayday veut montrer qu’il est à des années-lumière de Geostorm et autres Criminal Squad, même si le film semble se retenir de péter en voulant à tout prix fuir le Z si typique de notre montagne de muscles scottish adorée. L’ensemble n’en paraît que plus timoré, surtout au vu de son pitch, qui donne l’impression de combiner deux high-concepts qu’on aurait adorés dans les années 80 (un crash d’avion, et une île remplie de méchants indépendantistes).

Mais force est de constater que ce Gege mature et serein aide grandement le long-métrage et son réalisateur, ce dernier pouvant aisément se focaliser sur la pure montée en tension de ses séquences. Outre la sobriété prenante de sa première partie, et sa descente aux enfers littérale (épaulée par une gestion maline des plans dans le cockpit), le long-métrage n’a pas tant à se soucier de sa star vieillissante.

 

Mayday : photo, Gerard Butler"J'appelle mon agent pour une suite"

 

Bien sûr, Butler s’offre quelques moments de badasserie bovines comme on les aime (dont un faux plan-séquence assez jouissif), mais Mayday cache une carte dans sa manche en la présence de Mike Colter (Luke Cage), prisonnier hautement recherché qui se retrouve embarqué dans cette galère, avant d’afficher fièrement son débardeur et ses muscles.

À partir de là, on ne saurait enlever à Richet son traitement très direct du concept, qui n'essaie pas de prendre de détours inutiles, si ce n'est pour un montage alterné avec le siège de la compagnie aérienne calé au forceps. Mayday s’assume comme un pur hommage à ces petits films de vidéoclub d’antan, et même si on aurait largement aimé qu'il se lâche plus, il est appréciable de voir notre Gege le majordome jouer les héros serviables, courageux et en bout de course. On oserait (presque) parler de mélancolie sur la fin des gros bourrins... et ça, c’est beau.

 

Mayday : affiche

Résumé

Solide mais timoré, Mayday est un petit film d'action old-school qui a le mérite de son humilité. Et on n'y peut rien, ce bourrin de Gerard Butler nous amuse toujours autant.

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Lecteurs

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commentaires
Gg
03/09/2023 à 13:05

Pour ma part je me suis plus amusé avec ce petit film à 50millions de dollars qu'avec Indiana Jones à 400 millions qui est un nanar de riche.
Alors merci Gérard

Salsifiz
02/09/2023 à 01:56

Très bel ouvrage de série B.
Qui s'il avait été réalisé par un brank,
Aurait été ultra naze ;))))

Pat Rick
06/03/2023 à 11:48

Film divertissant mais sans plus, ça manque de punch par moment mais ça se rattrape avec un final assez nerveux.

Marc
29/01/2023 à 16:56

MAYDEY un film d'action à l'ancienne le Crash de l'avion n'est que le début des ennuies du pilote interprété par Gérad BUTLER et l'équipage. Un film à voir toujours mieux que tout les NANAR qui vont arrivés dans les prochains mois.

Scénaristes fénéants
29/01/2023 à 15:46

Déçu, gros manque de surprises, de rebondissements... Ce n'est plus possible d'écrire des histoires aussi linéaires en 2023, les plates formes doivent bien rire. C'est dommage car le reste est de bonne facture par ailleurs.

Sanchooz
28/01/2023 à 08:31

"Gégé le majordome", je fais cette blague à chaque fois que je parle de cet acteur (ça n'arrive pas si souvent).
Très fier de la voir reprise ici.

SebSeb
26/01/2023 à 14:14

Vu hier, bonne bourrinade ne saurait mentir :D

alxs
26/01/2023 à 11:08

Il y a des films qui ne mentent pas sur la marchandise, on sait ce qu'on va y trouver et c'est assumé ! Et c'est .... bien !

Ghob_
26/01/2023 à 07:22

Yes, Gege en force ! Tout à fait le film du dimanche soir que t'as envie de voir avec deux-trois potes et une binouze dans la main, ce mec à tout compris :) (et heureusement qu'il en reste, des acteurs comme lui et des réal. encore attachés à la bonne série B bien old-school, en ces temps de blockbusters aseptisés et de franchises à n'en plus finir ! ).

Prisonnier
25/01/2023 à 22:13

Bien apprécié Blood father moi.

Et tout le long de la critique je me suis dit "tiens, un bon petit 3/5 voir 3,5? Et paf, 2,5. Dur ^^

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