Werewolf by Night : critique du Marvel-garou de Disney+

Antoine Desrues | 6 octobre 2022
Antoine Desrues | 6 octobre 2022

The Batman, Jurassic World 3, Buzz L’Eclair, Thor : Love and Thunder... Quelle que soit la qualité des films, l’année 2022 a été portée par les bandes-originales du prolifique Michael Giacchino. En plus d’être l’un des compositeurs les plus talentueux de sa génération, le bonhomme est un passionné de pop culture, un vrai, qui avait envie depuis longtemps de passer derrière la caméra. Sa relation privilégiée avec Marvel lui a permis de signer la première Special Presentation du studio sur Disney+ : Werewolf by Night.

Marvel Dark Universe

Cloverfield aurait dû nous mettre la puce à l’oreille : bien que le film de Matt Reeves soit un found-footage sans musique, le générique de fin a été accompagné d’une création de Michael Giacchino. Intitulé Roar!, le morceau est une modernisation aussi savante que maline du style ampoulé et épique des productions de la Tōhō.

Le compositeur de Là-Haut, Les Indestructibles ou encore Star Trek le revendique : il a toujours été un grand fan de films de monstres, des Universal Monsters aux classiques de la Hammer en passant par le Kaiju Eiga, dont il a rendu un joli hommage avec son court-métrage Monster Challenge (disponible sur YouTube). Maintenant qu’il est devenu un collaborateur régulier de Marvel Studios (Doctor Strange, Spider-Man : No Way Home, et même le thème du logo de la firme, que vous avez dans le crâne depuis 2016), il est finalement assez logique que le MCU soit sa porte d’entrée vers la réalisation.

 

Werewolf by Night : photoContes de la crypte marvelienne

 

On pourrait être déçu qu’un tel talent aille se contenter de la plus grosse usine du divertissement actuel, mais il faut bien admettre que le postulat des Marvel Special Presentations est plutôt intrigant. Même si Disney+ a offert un nouveau champ des possibles pour la marque, celle-ci s’est jusque-là empêtrée dans des formats rigides d’épisodes pour ses séries, souvent au détriment de récits rachitiques rallongés pour rien.

Avec cette nouvelle approche, le MCU peut se permettre des stand-alones aux durées variables, un peu à la manière des Holiday Special et autres moyens-métrages saisonniers. Si Werewolf by Night est clairement pensé comme un petit film d’Halloween, cette évidence commerciale ne l’empêche pas d’être une pastille aussi amusante que bien troussée.

Giacchino y adapte vaguement le comics du même nom comme fenêtre vers un monde de monstres et de cauchemars. D’ailleurs, le lycanthrope est loin d’être la seule surprise du film, qui sur sa durée de cinquante minutes parvient intelligemment à distiller quelques surprises sympathiques. En suivant une cabale de chasseurs de monstres aux trognes identifiables, Werewolf by Night assume sa dimension ultra-référencée, et a le mérite de le faire avec pas mal de générosité dans l’espace contenu d’un huis-clos, arène d’un (léger) mystère et d’un jeu de massacre qui traduit presque littéralement une partie de… Loup-garou.

 

Werewolf by Night : Photo Gael García BernalL'occasion de rappeler que la BO de The Batman est la meilleure de 2022

 

In Giacchino We Trust

Le concept peut sembler bête à manger du foin, mais Michael Giacchino le fait éclore grâce à une réelle sincérité, qui pourrait presque paraître révolutionnaire à l’heure où Marvel s’embourbe dans son humour bas de gamme autour de la déconstruction de ses icônes. Ici, le surjeu des comédiens est une profession de foi, en accord avec ses personnages archétypaux tout droit sortis d’épisodes des Contes de la crypte, de La Quatrième Dimension, et plus généralement de l’héritage cinématographique de la littérature gothique. Aux côtés du toujours génial Gael García Bernal, on retiendra surtout le cabotinage hilarant d’Harriet Sansom Harris (habituée à ce type de performance depuis des séries comme Desperate Housewives).

Comme quoi, Marvel a encore la capacité à surprendre au sein de son expansion agressive tendance Panzer Division, même si le nivellement par le bas est tel qu’un noir et blanc classieux, quelques effets gores (oui oui, il y en a) et une superbe bande-originale (composée par Giacchino lui-même) suffiraient presque à emporter l’adhésion.

 

Werewolf by Night : Photo Laura DonnellyLa rédaction devant Thor 4

 

Pour autant, ce serait amoindrir les réelles qualités du film, dont la mise en scène élégante compense la misère habituelle de la firme. Non pas qu’elle soit particulièrement spectaculaire ou inventive, mais Michael Giacchino s’adapte à la nature de son moyen-métrage et à ses référents, à savoir la série B américaine des années 40 à 60. S’il se complaît parfois comme un Robert Rodriguez dans les élans kitsch et caricaturaux (jusqu’à affubler le logo Marvel d’éclairs et de coups de griffes), il est aussi conscient que ce cinéma de la débrouille a toujours été un vivier de créativité, justement contraint par ses limites budgétaires.

Werewolf by Night surprend ainsi par son exigence de fabrication, son savoir-faire étonnant dans la suggestion (des flashs qui révèlent la silhouette du loup-garou en pleine transformation) et la clarté de sa topographie. Ses plans larges lisibles, ses élans chorégraphiques plutôt ambitieux, et même ses costumes et prothèses à l’ancienne joliment réalisés, confirment que la proposition a pour principal mérite d’assumer son identité bis.

 

Werewolf by Night : photoQuand tu te rends compte que Marvel peut faire des trucs bien

 

Giacchino n’essaie pas de réinventer la roue du post-modernisme, et exploite au maximum les possibilités de son concept sans tirer sur la corde. C’est bien simple : aucune production Marvel n’a su être aussi plaisante et divertissante depuis longtemps, loin des kouglofs indigestes qui brassent du vent. Il y a dans Werewolf by Night une humilité, ou plutôt une conscience de la noblesse du cinéma d’exploitation, que l’usine Marvel devrait avoir en permanence dans le rétroviseur. Et si ce petit programme alternatif de 50 minutes était la véritable surprise de la Phase 4 ?

Werewolf by Night est disponible sur Disney+ à partir du 7 octobre 2022

 

Werewolf by Night : Affiche US

Résumé

Si le mot "exigence" n’est plus vraiment associé au Marvel Cinematic Universe depuis un moment, Werewolf by Night retrouve le savoir-faire des films de monstres dont il s’inspire, au point de s’imposer en charmant petit film B. Pour ses débuts derrière la caméra, Michael Giacchino offre une parenthèse revigorante dans le monde lénifiant de Marvel, que la firme devrait ériger en standard.

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Lecteurs

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commentaires
Roger Federer
09/10/2022 à 19:42

Bonne petite surprise, ça fesait bien longtemps que je n'ai pas trouvé un programme Marvel Studios aussi intéressant.

J0N
08/10/2022 à 20:24

@Mal a ma bd, fuck man thing
À moins que tu n'utilise plusieurs pseudos pour nourrir une conversation avec toi même. C'est pas parce que c'est possible qu'il faut le faire mais ça na m’étonnerait pas.

J0N
08/10/2022 à 20:09

@Mal a ma bd, fuck man thing
Y'en a un qui est totalement en roue libre là ! Je me doute que tu risques de me répondre vu que tu le fais quand ça ne t'es pas adressé et sans lire le contenu, donc n'hésite pas, lance toi buddy mais, si je perçois le plaisir qui t'anime à troller, tu tournes un peu trop autour des mêmes parties anatomiques. Diversifie toi pour susciter l’intérêt. Mais lâche rien hein, une passion c'est important. Bonne continuation !

Mal a ma bd, fuck man thing
08/10/2022 à 18:35

Si vous etes propre ne regardez pas " slut by night" ! C'est de la meeee*rrrde !

Vous allez echapper a cette bouse avec un loup garou qui pue la slut !

Mal a ma bd, fuck man thing
08/10/2022 à 18:32

@ Tom Holland

Sale little slut que tu est, si tu est honnête et propre avec toi meme, rends ton costume de spider man a andrew garfield (qui t'enc*le au passage) sinon c'est que tu admets tes vices, tu n'est qu'un gros vicieux, tu est conscient que tu as pondu 3 films de me*rdes et que tu as sali la marque Avengers de par ta présence avilisante, alors rends le costume PET-LO ! Ta présence dans un film marvel est un glaviot dans la gueule de tout les auteurs de bd qui n'était pas des sluts comme TOI ! Et je parle aussi a toi Chris Pé*dé Hemsworth ! Tu as sali Thor ! Thor n'est pas un grand c*n avec une bi*te dans le c*ul et des couilles a la place du cerveau, Tu as massacré le role comme jamais, tu dois t'excuser pour tes mesfait vile ordure, rembourse tout les tickets vendus de Thor 4 Slut and thunder, tu dois rembourser tout les smicards qui ont payé leur place pour voir ta sale gueule (10 balles en*culé !) rembourse les sale démon puant !

Mal a ma bd, fuck man thing
08/10/2022 à 18:23

@ l'influenceur

L'influenceur de quoi ? De mes co*uilles ?! Tu crois qu'un pauvre couard de ton acabit a le pouvoir de m'influencer ? Sombre larve...
Et crois moi arrete de defendre des sal*auds comme feige parce que crois moi je sais reconnaitre une tête de v*oleur quand j'en vois une. Feige est sal*aud comme weinstein, tu tes jamais demander pourquoi que weinstein produiser que des film de mer*des ? Et ben moi oui et feige fait des films pour les gamins de 5 ans donc ca en dit long sur le bonhomme, on sait très bien les sa*operies qu'ils doit avoir en tête quand il voit un gamin et crois moi il a dut en voir des tas dans son bureau cette enflure avec son man thing, je lui en foutrais moi de son "man thing" A ce conn*ard, il va voir ou je vais lui foutre son man thing, bien profond dans l'anus que la m*erde va sortir par la bouche, pourriture de feige, et dire que VOUS TOUS vous critiquer des genies comme snyder, vous êtes vraiment des vicieux, vous encenser des films qui font la propagande de la pourriture sur terre comme miss hulk et j'en passe, l'autre chienne de maslany elle ferait mieux de mourir pour accepter un rôle de ta*pineuse comme ca et Charlie cox c'est vraiment un encu*lé ! Il a pas honte cette ordure de placer sa q*uequette n'importe ou ?! Ou est la décence ? Le respect ? Dans tout ca ou il est ? Et ben aux chiottes a cause d'ordures immoral comme feige ! Toi l'influenceur je suis sur qu'actuellement tu lui leche le trou du c*l ! Marvel is shit ! Le mcu is shit ! Fuck feige ! Fuck Chris Hemsworth this motherfucker ! Fuck this little bitch of tom holland, the little slut ! Tous des sluts !

Mal a ma bd
08/10/2022 à 18:06

@ Jon

Je vais meme pas perdre mon temps a lire ton pavé digne de michel fourniret. Et prends pas comme nom de pseudo JON parce que kit harrington t'enc*le

Feige est un mec genre weinstein,cest sur que cest un violeur de la pire espece pour faire des man thing comme aussi ridicule,marre de ce forum de menteurs

J0N
08/10/2022 à 15:30

@L'influenceur
Sans vouloir parler de Feige (je ne vais pas lui laisser davantage de place qu'il n'en occupe déjà), je reviens sur un élément de ton propos. Tu dis " tu écrases et le jour où tu pourras produire un film digne de ce nom, là tu pourras cracher ton venin" et j’entends souvent cette suite de mots qui débarque pour clore un débat mal engagé. Je trouve qu'il serait jute beaucoup plus pertinent de dire " ton avis ne m’intéresse pas, j'ai pas envie de te parler" (phrase que tu peux copier/coller si je te saoule déjà, ce qui n'est pas le but). Ce qui me pose problème c'est l'argument selon lequel si tu n'as pas dans ta vie réalisé l'équivalent de ce que tu t’apprêtes à critiquer, tu n'en à pas la légitimité. Premier point : une critique, c'est un retour personnel, elle peut être positive ou négative, et donc partant de ton postulat de départ, la critique positive n'a pas plus de légitimité a exister dans la bouche du néophyte que la négative puisque s'il n'a pas la compétence pour juger de la mauvaise qualité, il ne peut l'avoir pour en juger la bonne. Deuxième point : pour être adéquat, il faudrait étendre ce concept à toutes les disciplines. Chacun devra donc, par exemple, bien se garder, à défaut d'être chef reconnu, d'expliquer pourquoi il aime ou non le plat qu'il vient de finir à ce qui sera considéré comme une bonne table. Mais qui pourra donc définir qu'il s'agit d'une bonne table et que vous êtes un chef reconnu ou non, puisque plus personne ne pourras donner son opinion sur la qualité de quoi que ce soit. Troisième point et non des moindres : Écran large n'existerait pas car Il faudrait avoir réalisé le plus grand film qui n'est jamais été tourné (encore une fois qui le définirait comme tel ?) pour se permettre de critiquer les autres. Tout ça pour dire, passé cette mise en abime absurde d'un concept qui me semble ne pouvoir être traité que sous cet angle, et au delà de la tristesse évidente d'un monde où l'on aurait réussi, par je ne sais quelle magie, à appliquer ce dogme, nous ne pourrions donc même pas avoir cet échange car cet espace commentaire ne pourrais exister. Reconnais que ce serait dommage.

SlipDeBain
08/10/2022 à 15:26

Waoua, c'est l'échange de commentaires le plus spartiate de la galaxie ici, ça tatanne sec, c'est la sodo sans la crème, bande de fous !

Flash
08/10/2022 à 11:25

@Mickey one, c’est le même qui change régulièrement de pseudo pour insulter la planète entière.
Il doit souffrir du syndrome de Tourette.

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