Jackass Forever : critique trop vieille pour ces conneries

Arnold Petit | 8 avril 2022 - MAJ : 08/04/2022 22:51
Arnold Petit | 8 avril 2022 - MAJ : 08/04/2022 22:51

Dix ans après Jackass 3D, qui avait déjà des allures d'adieux, les allumés de Jackass sont de retour dans Jackass Forever, disponible en DVD, Blu-ray et VOD en France depuis le 6 avril 2022. Et si ce quatrième film reste aussi trash, douloureux et délirant que les précédents, il ressemble surtout au dernier tour de piste d'une bande de vieux potes.

The Kids Are Back

Plus vieux, mais pas forcément plus sages, Johnny Knoxville et la joyeuse bande de cinglés qui l'accompagnent depuis le début des années 2000 continuent de réaliser des cascades insensées, d'imaginer des gags absurdes, de se mettre à poil et de se faire mal juste pour rire.

Dès l'ouverture et leur parodie de Godzilla avec effets pyrotechniques, figurants et pénis et testicules de Chris Pontius maquillés et filmés en gros plan pour incarner le kaiju, la note d'intention est claire : même à plus ou moins cinquante ans, les Jackass n'ont rien perdu de leur esprit immature, irrévérencieux et irresponsable qui a fait d'eux un phénomène culturel et générationnel. Et ils disposent maintenant d'un budget conséquent pour mettre en scène leurs frasques.

 

Jackass Forever : photoAccrochez-vous, ça va faire mal

 

Ce quatrième film n'essaie pas de réinventer quoi que ce soit ou de proposer quelque chose de nouveau. Il s'agit simplement de faire encore des sketchs impliquant des idées stupides, de la torture physique et/ou psychologique, de la nudité et quelques animaux dangereux, comme des serpents ou un ours brun. Avec peut-être moins de vomi et de déjections organiques que dans les précédents films, mais toujours beaucoup de cris, de mauvais goût et d'humour (pour ceux qui trouvent ça drôle en tout cas).

En plus du plaisir régressif, il y a une autre émotion en regardant Johnny Knoxville, Wee Man, Dave England, Preston Lacy et Steve-O avec quelques cheveux blancs, des rides en plus et des dents en moins, toujours bien décidés à se faire du mal pour trouver un exutoire et amuser la galerie. Jackass est devenu Jackass pour les hurlements, les insultes, les explosions et les coups de tondeuse dans les cheveux par-derrière, mais aussi pour les rires, les embrassades et cette camaraderie derrière les blagues de caca et les fluides corporels.

 

Jackass Forever : photoDans la joie et la bonne humeur, sauf celui qui ne sait rien

 

En dépit des années, la connerie qui les unit est restée pure, intacte, et c'est pour cette sincérité, cette tendresse, que Jackass Forever est plus touchant qu'amusant par rapport aux autres films. Voir ces gentils crétins grisonnants rappelle le temps passé à suivre leurs exploits et procure une douce nostalgie.

Nostalgie encore un peu plus renforcée par le fait qu'ils s'amusent à reprendre plusieurs sketchs des premières heures pour en proposer une version améliorée, comme l'explosion d'un pet sous l'eau avec un caisson au lieu d'une simple baignoire et un briquet ou le saut dans un slip, mais à trois et avec des poulies.

 

Jackass Forever : photoAllumage dans 3...2...1...

 

BAD GRANDPA

Cependant, même si toute l'équipe déploie de plus gros moyens pour ce nouvel opus et met tout son coeur à l'ouvrage, il n'empêche que vingt ans sont passés et que pas mal de choses ont changé : Ryan Dunn, un des casse-cous de la bande auquel le film est dédié, est décédé dans un accident de voiture en 2011 (Johnny Knoxville avait d'ailleurs déclaré par la suite qu'il n'y aurait plus de film sans lui). Bam Margera, autre membre émérite de Jackass, a lui été viré du tournage par la Paramount en raison de ses débordements à cause de l'alcool et de la drogue et attaque désormais le studio et ses anciens camarades en justice.

 

Jackass Forever : photoEn plein dans les roustons

 

Afin de les remplacer et d'amener du sang neuf, l'équipe a accueilli tout un tas de nouveaux membres : Zach Holmes, un type costaud qui ne semble avoir peur de rien ; le surfeur Sean McInerney, surnommé "Poopies" ; l'ancien rappeur d'Odd Future, Jasper Dolphin, dont le père, un ancien détenu surnommé Darkshark, subit les mauvais tours ; Eric Manaka, le premier Anglais de l'équipe, mais aussi Rachel Wolfson, première femme à rejoindre la troupe.

De nouvelles recrues biberonnées à Jackass et fières de se retrouver à côté de ceux qu'elles regardaient comme des idoles plus jeunes, tout comme Eric André, Machine Gun Kelly, Tyler The Creator et les autres invités.

Malheureusement, si ces petits nouveaux se chargent des cascades les plus physiques, lorsqu'il faut se jeter dans des cactus ou surfer un toboggan géant pour atterrir dans la terre, leur présence ne parvient pas à faire oublier l'absence des anciens. Leurs performances semblent moins remarquables que ce que font les quinquagénaires de l'équipe originale de Jackass. La reprise de vieilles cascades et de certains sketchs illustre même un manque d'inventivité et une sorte d'épuisement, qui se traduit dans l'atmosphère du film et sur les corps des anciens.

 

Jackass Forever : photoPapy Knoxville et la relève

 

Jackass Forever manque surtout de cette folle anarchie qui définissait les premières vidéos et les précédents films, cette authenticité qui déclenchait des fous rires spontanés et qui procurait une étrange catharsis lorsque la victime finissait par se relever.

Désormais, quand Johnny Knoxville reste inconscient plusieurs minutes après s'être fait percuter par un taureau en voulant reproduire sa fameuse cascade de l'époque, l'inquiétude se lit clairement sur les visages et il est aussitôt conduit à l'hôpital. Résultat : fracture du poignet, une côte cassée et une commotion cérébrale. Ce ne sera pas encore pour cette fois, mais le temps passe vite, trop vite, et c'est exactement ce que raconte Jackass Forever. Avec plein de conneries autour.

Jackass Forever est disponible en DVD, Blu-ray et VOD en France depuis le 6 avril 2022

 

Jackass Forever : Affiche officielle

Résumé

Entre plaisir régressif et nostalgie, Jackass Forever est une belle preuve que l'esprit de Jackass n'est pas mort, mais qu'il devra continuer d'exister sans ceux qui l'ont incarné et porté avec toute la bêtise du monde.

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Lecteurs

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commentaires
Cidjay
24/05/2022 à 13:47

Jackass, 4.0 n'était pas aussi drôle que le trailer le suggérait.
c'est dommage.
Par contre, les commentaires du genre, c'est puéril et dangereux pour finir par citer leur apparition dans Wrestlemania,, c'est un peu se foutre de la gueule du monde...
Puéril et dangereux, on parle du catch ou de Jackass ?
non, parce que, à part le disclaimer "do not try this at home"... le catch et Jackass sont aussi débiles et dangereux l'un que l'autre.

Steevo Steen
09/04/2022 à 16:09

La scène dans le noir avec Chris Pontius qui imite Buffalo Bill qui danse m'a fait mourir de rire

Rakis
09/04/2022 à 11:13

Jamais compris pourquoi certains amis "intellos" et fiers de l'être adoraient ça... J'ai d'ailleurs coupé les ponts, mais pas seulement à cause de Jackass heureusement ! Une bande annonce de l'époque m'avait suffi à trouver ça débile et surtout dangereux pour tous ces jeunes qui voudraient entrer dans le jeu sans en mesurer les risques. Bon, cela dit, ils ont apporté un peu de folie au dernier Wrestlemania... mais bon, c'était pour se faire de la pub...

Dooble60
09/04/2022 à 08:01

De la daube comme a l'époque ...
j'ai jamais trop compris le délire mais ça plaira peut-être a certains

Zarbiland
09/04/2022 à 01:37

Vulgarité forcée, j'ai abandonné au bout de 20 minutes. Une vraie purge jouée par des quinquas, limite pathétique

gabbagabba
09/04/2022 à 01:26

J'ai regardé par nostalgie mais j'ai rien trouvé de vraiment hilarant.
Ils ont aussi fait le show dans le dernier Wrestlemania.

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