The Pirates : À nous le trésor royal ! - critique du pirates des caraïbes de Netflix

Mathieu Jaborska | 3 mars 2022
Mathieu Jaborska | 3 mars 2022

Les choix de programmation internationaux de Netflix entrainent forcément quelques étrangetés, particulièrement en ce qui concerne le cinéma asiatique. Voilà par exemple que débarque sur la plateforme la suite d'un gros film d'aventure coréen... qui ne s'est jamais exporté en France. Peu importe : The Pirates : À nous le trésor royal ! se suffit à lui-même.

La piraterie n'est jamais finie

Introuvable en France, à moins d'importer une édition, The Pirates était en 2014 le concurrent direct du mastodonte The Admiral: Roaring Currents. Bien moins sérieux (The Admiral raconte d'authentiques évènements historiques), il n'a pas atteint les mêmes cimes du box-office, mais n'a pas pour autant perdu la bataille (navale). Il a même voyagé dans plus d'une dizaine de pays, ce qui explique en partie l'acquisition de sa suite, elle-même couronnée de succès, par le géant de la SVoD.

Heureusement, The Pirates : À nous le trésor royal ! ne repose pas vraiment sur son ainé, dont il reprend surtout l'univers et la légèreté, avec plus de budget, plus d'ambition et plus d'explosions. Les comédiens du film de 2014 ne rempilent pas non plus, laissant leur place à Kang Ha-neulHan Hyo-jooLee Kwang-soo ou encore Kwon Sang-woo, de même que le réalisateur, remplacé par Kim Joung-hoon, principalement connu grâce à la comédie policière The Accidental Detective.

 

The Pirates : À nous le trésor royal ! : photoL'aube est rouge...

 

Tous ces pros du divertissement embarquent pour une aventure qui se voudrait simple et enlevée, histoire de satisfaire les spectateurs convaincus par le premier film et plus globalement les amateurs de gros bateaux, de gros canons et de grosses poursuites en mer, quand bien même ils n'auraient jamais fréquenté les salles coréennes en 2014. Et il faut avouer que la proposition est alléchante. Comme son prédécesseur, À nous le trésor royal ! déploie un monde décomplexé, qui ne cache pas ses inspirations : le cinéma d'aventure populaire en général, la saga Pirates des Caraïbes en particulier, avec ce que cela suppose de personnages à l'ouest, mais agiles, d'approximations physiques et de phénomènes climatiques extrêmes.

Comme dans les films de Gore Verbinski (comment ça, il y en a eu d'autres ?), il exploite la dimension spectaculaire du genre jusqu'à plus soif, quitte à lorgner sur le fantastique dans son dernier acte. Ajoutez à ça un goût prononcé pour les combats à l'épée qui n'est toujours pas à l'ordre du jour dans les blockbusters de l'Oncle Sam et une narration ludique. Sur le papier, le long-métrage a tout de l'épopée rafraichissante et généreuse, parfaitement à sa place dans le catalogue du N rouge.

 

The Pirates : À nous le trésor royal ! : photo, Kang Ha-neulLe scénariste à l'écriture de chaque scène

 

l'aventure, c'est l'aventure

D'autant plus qu'il assume ses références, grâce à un scénario prétexte qui envoie nos héros à la recherche d'un trésor inestimable, tandis que des corsaires mal intentionnés se chargent de leur mettre des bâtons dans les roues, ou plutôt des boulets dans les coques et des sabres dans les thorax. Étalée sur plus de deux heures, la quête sert surtout à accumuler les morceaux de bravoure et malmener ses personnages tantôt loufoques tantôt courageux, le tout sur une bande originale qui pioche dans les compositions de Klaus Badelt et Hans Zimmer.

La dose de pirate-porn promise est bien au rendez-vous, avec excursions sous-marines, grosses tempêtes, séances de surf sur trois-mâts et îles désertes comprises. Le long-métrage s'autorise même quelques retournements de situation grotesques, mais amusants lorsqu'il utilise la faune locale (numérique) à son avantage, via une débauche d'effets spéciaux franchement honnêtes. Bref, tous les feux du spectacle bourrin sont au vert, à ceci près que Kim Joung-hoon et son scénariste Chun Sung-il décident de s'en contenter et d'emballer le tout avec un académisme un peu triste, malgré quelques trouvailles visuelles.

 

The Pirates : À nous le trésor royal ! : photo, Kang Ha-neul, Han Hyo-jooDynamic duo

 

Ainsi, si la première partie démontre une vraie envie de proposer des combats inventifs, les joutes qui suivent pâtissent des obligatoires montages alternés et d'une réalisation fonctionnelle, plus frustrante qu'exaltante. C'est surtout le duo formé par les deux personnages principaux qui tire le mieux son épingle du jeu. Leur alchimie, qui doit beaucoup au charisme de l'excellente Han Hyo-joo, suffit à assurer le spectacle deux heures durant. Si bien qu'à la fin (tout sauf surprenante), on se sera attaché à cette bande de bandits au grand coeur.

Après le sympathique, mais décevant space opera Space SweepersThe Pirates : À nous le trésor royal ! confirme que les grosses productions coréennes relayées par Netflix n'ont souvent pour elles que leur dévouement au le cinéma populaire. Certains relèveront que c'est bien assez pour la plateforme et les dimanches soir pluvieux. On ne peut que leur donner raison.

The Pirates : À nous le trésor royal ! est disponible sur Netflix depuis le 2 mars 2022 en France

 

The Pirates : À nous le trésor royal ! : Affiche

Résumé

Un divertissement un peu trop sage, mais assez sincère pour divertir les fans de pirates.

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Lecteurs

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commentaires
zetagundam
08/04/2022 à 23:17

J'en attendais pas grand chose et même si le film souffre par moment d'un montage étrange (on a parfois l'impression qu'il s'agit d'un remontage d'une série TV ou de 2 films) et bien au final je me suis retrouvé devant un très amusant film d'aventure

Eon7
04/03/2022 à 15:48

Et bien nous on s'est bien marré et il y a plein de trouvailles.

Pg
04/03/2022 à 15:04

Ça a tout de la bouse intersiderale

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