8 Rue de l'Humanité : critique du confinement de Dany Boon sur Netflix
Dany Boon a créé la sensation en 2008 avec Bienvenue chez les Ch'tis et ses 20,4 millions d'entrées au cinéma. Depuis, les films du cinéaste ont toujours attiré des millions de spectateurs en salles entre 8 millions pour Rien à déclarer en 2010 et 4,5 millions pour Raid Dingue en 2017. Toutefois, le Français a décidé de s'éloigner un peu du grand écran pour 8 Rue de l'Humanité, une comédie sur le confinement directement sortie sur Netflix.
PAN DÉBILE
Nous découvrons Paris, nimbé dans une lumière hivernale, vidée de ses habitants, tandis que résonne dans nos oreilles la voix flûtée d’Emmanuel Macron. Notre président nous guide jusqu’à ce qui tiendra lieu de décor au film, une soi-disant cour intérieure au cœur de Paris, où vont se croiser les derniers habitants du secteur. Et roule ma poule. Moins d'une minute s'est écoulée, et déjà nous constatons la profondeur du marécage de laideur qui nous accueille.
Tiède, sans fond et vaguement collant, le film réussit à en finir pour de bon avec toute forme d'espoir placé en lui sitôt le monologue écrit à la truelle du personnage de Basil entamé. Plus aucun atome de bienveillance ne pourra désormais être produit par cette entreprise unique en son genre. Commençons par les constats les plus simples.
Un niveau aussi haut que Nos chers voisins
Le film est éclairé, en cela qu’on y distingue effectivement des objets inertes et des personnages. Ces derniers émettent à intervalles réguliers des sons, ce qui indique que des techniciens ont bien été chargés de travailler sur ces ondes sonores. Mais ce sont là pratiquement les seules preuves tangibles d'un effort technique .
On espère franchement que Laurence Arné et Dany Boon, tous deux crédités comme scénaristes, se sont livrés à un exercice d’écriture automatique sous l’influence de kétamine (beaucoup de kétamine), tant on ne parvient pas à établir une quelconque dramaturgie, un enjeu narratif clair, ou même une forme d'intrigue.
A la mise en scène, Dany Boon, dans un geste en forme d’allégorie du dénuement moral qui s’est abattu sur l'humanité durant la pandémie, nous confronte au néant. Saluons l’absolue placidité avec laquelle, durant 2h06, sa caméra nous rappelle que la vie peut être un grand rien.
Quand tu vois les critiques sur ton film
COPIE COMME HIC
Mais tout cela pourrait n’être qu’un énième naveton, à peu près aussi drôle qu’une hémorragie d’anniversaire, si ce film n’avait pas la prétention d’avoir quelque chose à nous dire de nous-mêmes, de la France, et de ceux qui tentent d’y vivre ensemble. Parce que non content de prolonger l’héritage critique du Splendid vis à vis des travers français (tragiquement incompris), 8 Rue de l’Humanité voudrait nous sermonner gentiment.
En témoignent ces interminables séquences où l’intrigue voudrait décortiquer les veuleries de ses protagonistes, comme pour mieux nous agiter sous le nez nos supposées bassesses. Une attitude pas loin d’être obscène, de la part de quelqu’un qui se représente sérieusement Paris comme une ville abandonnée de ses habitants durant le confinement, et va jusqu’à rassembler ses personnages pour qu’un dernier, médecin cela va de soi, leur assène face caméra une leçon de morale, sous les yeux graves de deux flics.
Quand tu mets du pschitt pour que ça sente moins la merde
Voilà une oeuvre qui dresse le procès-verbal de notre corps social, tout en proposant une collection des motifs récurrents de Dany Boon, dont on ne sait trop s’ils sont là pour anesthésier le spectateur ou palier le manque d'inspiration du réalisateur. Il se contentera donc de portraiturer ses semblables en veaux, qui ont bien mérité qu'on leur explique la vie entre deux blagues aussi épaisses qu'un tronc de séquoia.
L'unique gag réussi (comprendre “moins douloureux qu’une énucléation”) est un jeu de mots autour du terme “pandémie”, qui évoque directement l’excellent Problemos. Et c'est un beau geste, de la part d'un métrage aussi résolument atroce, que de nous rappeler vaillamment que la comédie française ne se résume pas à ces encombrantes célébrités.
8 rue de l'humanité est disponible sur Netflix en France depuis le 20 octobre 2021
Lecteurs
(2.4)17/10/2023 à 01:51
Super film qui reflète tellement la réalité ! Ceux qui mettent des mauvais commentaires je parie qu'ils portent encore leur masque et qu'ils sont sur liste d'attente pour pique pique pique...
Ce film est très drôle et nous montres à quelle point les moutons bêlent devant leur maître et d'autres ont tout simplement ouvert les yeux et leur esprit.
A VOIR ABSOLUMENT !
15/07/2023 à 12:33
Bon comme une bonne Pagnolade d’antan, petit calibre donc bien adapté pour les petits écrans, assez aidé par son dispositif en huis-clos qui permet de ne pas se disperser.
Et avec, forcément, sa galerie de personnages disparates et cartoonesques, sans forcer (le monde réel était étrangement pire que ça).
Sans occulter le malheur, comme chez le marseillais… mais avec des parisiens (même pas de Ch’tis) !? C’est à se demander si Danny Boon n’a pas été un peu trop loin.
04/07/2023 à 01:43
Si, ma mémoire est bonne, un critique sévère mais du tertiaire de Youtube (désolé vieux, si'...) en avait parlé ! Sondage film: 8 pour, 8 contre... 50/50. Dany Boon chez Netflix voire... Chez Canal+; dans 10 ans dans antre-pub DCDL... Comme avec Jugnot avec "Pourris Gâtés". Papy'r'us ! TV ! J'arrête là ! N.B: Jones... Gawain, pour l'interro, la remontrance ?! Charles ! De'Wilhelm.
03/07/2023 à 16:56
Je vous conseille de regarder ce film lors d'une constipation passagère ça va vous aider à vous vider.
À bon entendeur.
03/07/2023 à 16:46
Quand je l'ai vu je me suis dit : mais je l'ai déjà vu ce film (Supercondriaque, et c'était bien meilleur) si on l'a vu on peut pas aimer celui ci qui lui ressemble trop dans le jeu d'acteur en la personne de Dany Boon...
03/07/2023 à 16:30
Je suis tombé dessus à la télé hier soir...
Les décors, l'acting, le scénar... tout est mauvais (à mon goût)
je suis parti jouer à Zelda au bout de 10, 15 minutes.
17/04/2023 à 23:33
Je viens de voir le film et j'ai regardé les critiques après.
Vous êtes des dingues... Vous pouvez ne pas aimer Dany Boon, mais il n'est pas du tout central dans ce film. Merde à la fin... C'est un joli film, les acteurs sont franchement convainquant et l'image est super belle.
Yvan Attal est drôle, c'est un peu barge et en même temps il y a des messages dans ce film. J'ai rigolé, j'ai été touché par la fin du film. Pour une fois qu'on sort un peu des sentiers battus et qu'on propose un film légèrement décalé avec du sens... Vous le dezinguez.
Je m'étais juré de ne plus jamais commenter sur ce site, mais là vous êtes injuste, bourré de snobisme anti-netflix, et je ne pouvais pas me retenir de défendre ce film.
Moi je vois conseille de regarder ce film. Vous pouvez ne pas apprécier ce genre, mais il ne mérite pas une note aussi basse et surtout autant de dégueulis de critique de fond de cuve. Les critiques ciné commencent à me scier les nerfs.
Ce film est très très bien. C'est pas le chef-d'œuvre du siècle mais il mérite un bon 15/20.
30/05/2022 à 21:49
Je vous conseillé de mettre le film quand vous sortez de chez vous, ou quand vous recevez des gens et que vous préférez parler que de le regarder. Le film fait 2h06 d'un vrai martyre auquel je ne m'y attendais pas.
19/02/2022 à 21:57
Je vous trouve vraiment vache avec ce film ! Je poste mon avis à chaud mais contre toute attente, alors que je ne suis pas un grand friand des films de Dany Boon (j'ai jamais compris le succès de Bienvenue chez les Chtis), j'ai beaucoup aimé ce film ! Les personnages sont biens, Francois Damiens en-tête ! Jai ri et jai presque pleuré a la fin tant j'étais dedans !
23/12/2021 à 12:45
Moi j'ai passé une bonne soirée, excellent ce film, à mettre avec tous les films cultes style "les bronzés"