La Casa de papel Partie 5 Volume 1 : critique qui fait sa guerre sur Netflix

Alexandre Janowiak | 3 septembre 2021 - MAJ : 13/12/2021 14:48
Alexandre Janowiak | 3 septembre 2021 - MAJ : 13/12/2021 14:48

Après avoir relancé la machine après deux parties qui se suffisaient à elle-même, Netflix n'en finit plus avec La Casa de papel et dévoile la première partie de sa partie 5 (aka le volume 1) avant une grande conclusion début décembre 2021. De quoi laisser traîner un peu plus un récit qui n'en méritait pas tant pour mieux multiplier les spectacles pyrotechniques qu'attendent les fans de la série.

CASANIER DE PAPEL

Au milieu de ce volume 1 de la partie 5, Tokyo (incarnée par Úrsula Corberó) explique en parlant du groupe : "On a souvent pensé qu'on faisait la guerre, mais c'est parce qu'on ne savait pas que c'était que la guerre". Une prise de conscience louable pour les personnages et qui pourrait finalement pleinement correspondre à la série.

Parce que La Casa de Papel, avec sa cinquième partie, s'enfonce un peu plus dans le gouffre qu'elle a creusé elle-même (avec l'aide de Netflix) et semble comprendre à quel point elle-même ne sait plus vraiment ce qu'elle fait. La série espagnole pensait probablement être une série originale, mais c'était parce qu'elle ne savait probablement pas ce qu'était vraiment une série neuve, authentique, unique. Depuis ses débuts, la série de Álex Pina repose finalement sur une abondance de références faussement détournées pour tenter de mieux les remettre au goût du jour, et cette partie 5 volume 1 ne peut plus faire illusion.

 

photo, Úrsula CorberóLe temps est venu d'en finir (ou presque)

 

Après avoir pillé tout ce qui faisait le succès de Prison Break il y a plus de quinze ans, après avoir copié allégrement les dynamiques de Piège de cristalCommandoInside Man et autres Ocean's Eleven et après avoir surfé sur le style de Quentin TarantinoLa Casa de papel se retrouve dos au mur. N'ayant plus le temps de simplement pasticher ses influences, cette partie 5 ne sait plus vraiment quoi faire et n'a qu'une seule solution : mettre fin à son propre massacre.

De fait, c'est sans doute la raison principale pour laquelle la série fait enfin ses adieux avec cette ultime partie. Un dernier round divisé en deux volumes de cinq épisodes chacun, parce qu'après tout, on ne change pas une équipe qui gagne (même si elle ne gagne plus depuis un moment). Le moyen parfait, logiquement, pour enfin avancer véritablement et exploser l'ensemble avec vigueur et énergie.

 

photo, Álvaro Morte, Najwa NimriLe Professeur dans la merde, enfin (même si pas pour longtemps)

 

FINISH THEM

D'un certain point de vue, cette partie 5 ne s'en sort pas si mal à ce niveau. Dans ces cinq épisodes, l'action est omniprésente et les personnages sont mis à rude épreuve : le Professeur est dans la merde et ils doivent se débrouiller seuls. Évidemment, ce danger ne fera pas long feu et rapidement, le personnage d'Álvaro Morte reprendra du poil de la bête, mais son absence des commandes est, pour une fois, suffisamment longue pour bousculer les plans et donc mettre en danger la troupe de braqueurs.

C'est bien simple, jamais ô grand jamais, Rio, Denver, Tokyo et compagnie n'ont été plus en danger. Le colonel Tamayo (amusant Fernando Cayo à bout de nerfs) n'a plus du tout envie de négocier et est prêt à tout pour en finir avec l'équipe du professeur... quitte à la jouer Vladimir Poutine et faire des otages de simples dommages collatéraux. Et forcément, quand l'armée met son grain de sel et qu'une équipe à la Suicide Squad turbo-débile fait son entrée dans le jeu, tout part en couilles (même si pas encore assez).

 

photoSuicide Squad version Casa de papel

 

La banque, déjà bien mal en point puisque le braquage a commencé durant la partie 3 (oui c'était en juillet 2019), devient véritablement un terrain de guerre où lance-flammes, mitraillettes, grenades et autres lance-roquettes (ouais, on vous dit que c'est n'importe quoi) se côtoient dans un déluge de balles illimitées (ou presque). Pour les moins exigeants, le spectacle est donc au rendez-vous et la série prend même enfin de gros risques en sacrifiant des personnages majeurs (ou en tout cas au moins un pour sûr) dans l'histoire depuis les premiers instants de la série.

La Casa de Papel prend même le temps de développer enfin le background de sa narratrice : Tokyo. Le personnage d'Ursula Corbero était bien l'un des seuls à ne pas avoir eu le droit à un vrai approfondissement. Son passé est enfin révélé au grand jour à travers des flashbacks, pour une fois pas anodins, où elle fréquente Miguel Ángel Silvestre (habitué de Netflix entre Sense8Sky Rojo et Narcos). Des apartés qui ouvrent la voie à une plus belle relation entre Rio et Tokyo, et à une séquence pleine d'une émotion sincère dans l'épisode 5.

 

Photo Miguel Ángel Silvestre, Úrsula CorberóEnfin un développement pour Tokyo

 

LE MUR DE BERLIN

Quelle tristesse alors que ce volume 1 soit parasité par une autre intrigue : celle du fameux Berlin (Pedro Alonso). Se déroulant quatre ans avant le braquage en cours de la partie 5, ce récit est la preuve vivante de l'erreur que la série a commise au fil des saisons/parties : faire revenir un personnage juste pour le bon plaisir des fans. Après son décès à la fin de la partie 2, Berlin a été ressuscité des morts grâce à la magie de la fiction et de la possibilité de faire des flashbacks. Et en vérité, pourquoi ne pas le faire si raconter son passé avait un intérêt pour mieux comprendre les personnages ?

C'était plus ou moins le cas dans les parties 3 et 4, dont les flashbacks concentrés sur Berlin étaient le moyen simple (pas forcément efficace) de développer un peu plus le Professeur ou le nouvel arrivant Palerme (Rodrigo De la Serna). Sauf que pour cette partie 5, tous les flashbacks à son sujet sont inutiles.

 

Photo Patrick Criado, Pedro AlonsoBerlin et son fils

 

Durant cinq épisodes, on suit donc Berlin par intermittence en train de fomenter un petit braquage d'or avec son fils (Patrick Criado) et sa nouvelle compagne (aperçue il y a quelques épisodes déjà). On a beau attendre un quelconque lien avec le reste de la troupe dans le temps présent, rien ne viendra s'assembler à terme. Rien. Nada. Que tchi.

De fait, cet arc narratif  est une épine dans le pied pour la série. Non seulement elle est complètement futile (sauf si les scénaristes nous sortent une pirouette-salto-triple axel dans le volume 2 avec Sierra... et encore), mais en plus elle vient casser régulièrement le rythme de l'intrigue principale. Ainsi, plongé dans une énorme fusillade entre l'armée Suicide Squad et la team du Professeur complètement en roue libre, le spectateur sautera soudainement sur une terrasse danoise, un petit yacht... avec Berlin et sa petite équipe en train de siroter des verres et discutailler dans le vide. Dommage.

La Casa de papel partie 5 volume 1 est disponible en intégralité sur Netflix en France depuis le 3 septembre. Le Volume 2 arrivera le 3 décembre 2021.

 

Affiche française Volume 1

Résumé

Pour son entrée dans la dernière ligne droite, La Casa de papel prend quelques risques bienvenus, mais s'entache encore une fois de plusieurs sous-intrigues inutiles.

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Lecteurs

(2.6)

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commentaires
Jiloo
26/09/2021 à 20:40

J’ai craqué je ne regarde plus !!!
Trop trop nul

Na-na22
26/09/2021 à 00:54

Je viens de voir enfin la saison 5, qu’elle déception franchement ça devient nulle et ridicule plein d’incohérences tout au long de la série et la mort de Tokyo c’est le pompon.
Je regarderai même pas l’autre partie.
Vraiment décevant

chuchy
11/09/2021 à 09:49

très très déçu

Toupah
10/09/2021 à 13:33

Franchement j'ai regardé en faisant autre chose à côté.
Là où on avait avant un bon scenar avec un peu de jugeote dans les premières saisons, on se retrouve dans la surenchère de coups de feu, d'explosions, de sang, de morts.. Avec peu de rebondissements, de réflexions du professeur qui se retrouve bloqué bêtement... Bref.. Ce qui m'intéressait dans les premières saisons c'est cette façon d'être étonnée en permanence par la richesse des anticipations du professeur. Pas la guerre pendant des heures et des heures..
Bref j'ai regardé sans regarder..

OZIAS
09/09/2021 à 21:54

Je suis vraiment déçu, je me pose la question de savoir s'ils ce sont même rendu compte que Tokyo étant celle qui raconte l'histoire ne doit en aucun cas mourir dans la série. Au final les séries américaines restent les meilleurs

Vanessa52
08/09/2021 à 22:47

Déçue de la mort de Tokyo mon personnage favoris… c’est sur quelle partt en beauté mais quand même… et voir ces militaires débarquer franchement j’aurai préféré ne pas avoir de suite après la saison 2, les savoir tous heureux … que de voir une fin sans les personnages cultes…

Alia
08/09/2021 à 22:39

une des meilleure série de Netflix. Dommage d'avoir fait mourir le personnage de Tokyo c'était une des meilleure dans la série. Mais bon quand même hâte de voir la deuxième partie de la saison 5.
3 décembre...l'attente va être longue mais sa en vaut la peine pour cette série.

Casas5delamerde
08/09/2021 à 22:07

Serieux, les scénaristes de la sasison 1&2 ont été virés ?

Camille
08/09/2021 à 17:04

Déception totale trop de sang histoire incohérente bref nul très decu

Vicqazette
06/09/2021 à 23:20

Bienvenue dans Rambo 4 où le spectateur assiste impuissant à la mise à mort d’une série qui n’aurait dû comporter que 2 saisons. Des plaies ouvertes, du sang, des incohérences à foison… on frôle parfois le film fantastique où les personnages arrivent à se battre avec une jambe arrachée. Un exemple : Comment Gandia, qui doit soit disant subir une chirurgie de toute urgence, sort de cet enfer (sous Fentanyl) et finalement retourne à l’intérieur avec l’équipe de l’armée 1 heure après? Un décalage insupportable…. Vivement que ça s’arrête.

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