Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith : critique du meilleur épisode de la prélogie
Star Wars Episode III : la revanche des Sith est ce soir sur TMC à 21h15.
Après un Star Wars : Episode I - La Menace fantôme ayant douché de nombreux espoirs enthousiastes à l'eau polaire et un Star Wars : Episode II - L'Attaque des clones vécu comme une véritable ascension du Golgotha, descendit sur le fébrile public Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith. Si ce n'est évidemment pas le Messie, cette conclusion du nouvel évangile selon Saint George Lucas n'est pas la crucifixion tant redoutée. C'est même un film plutôt sympa, empêché par quelques mauvais restes.
GEORGE WILL BE GEORGE
Et ces mauvais restes, on les connaît par coeur, ils ont déjà été identifiés depuis deux films, et s'ils vont ici en s'arrangeant quelque peu, ils restent contraignants. George Lucas est toujours aussi à l'aise avec l'exploration nuancée de l'intime, d'émotions contradictoires et des tourments amoureux comme une poule l'est avec un couteau, et il lui est toujours impossible de dépêtrer ses personnages des archétypes dans lesquels ils sont lourdement empêtrés.
Pas un problème quand on écrit un récit d'aventures ou une épopée, genres auxquels se référait beaucoup plus la trilogie originelle, mais c'est beaucoup plus fâcheux dans le cadre d'un récit qui voulait muter vers une intrigue politique, avec des complots et des manipulations émotionnelles. Même Batman Begins, sorti la même année et pourtant pas un summum de densité de caractères non plus, le met à l'amende.
Au moins Obi-Wan a une coupe de cheveux correcte maintenant
Star Wars a, à moitié, tenté cette mutation et l'a totalement échouée, jusqu'à abîmer l'icône Dark Vador à un point de non-retour pour de nombreux fans, incapables de projeter sur les visages de Jake Lloyd et de Hayden Christensen et leurs atermoiements l'ombre d'une machine de guerre froide et génocidaire. C'est probablement parce que Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith est l'opus énervé, celui de la confrontation et plus de la tergiversation - ou du débat à la mords moi le zob' sur le potentiel urticant du sable quand ça s'infiltre dans le slip - qu'il est assez indéniablement le meilleur de la prélogie.
Bien sûr, le moindre bout de dialogue entre Hayden Christensen et Natalie Portman donne envie de tronçonner des bisounours. Évidemment, le retournement d'Anakin Skywalker, fruit d'une évolution psychologique aberrante, est plus fade qu'un jour sans pain et plus incohérente qu'un tweet de Donald Trump par un dimanche d'impeachment. Tout le monde voit bien que le Sénat Galactique devrait être composé de lamantins mous du bulbe (ou de Jar Jar en série) pour que le plan de Palpatine fonctionne sans opposition politique ou sans que personne ne crie au loup et au despote inique.
Mais c'est qu'il est vénère cet Anakin
ET C'EST AINSI QU'UNE SAGA MEURT : SANS APPLAUDISSEMENT
Mais tout cela est renvoyé à une toile lointaine, très lointaine. Si lointaine même que Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith semble en faire l'aveu d'un préalable (prétexte ?) pour clore un drame dans un tonnerre de lave, pour livrer du combat et du spectacle. La logique d'action semble reprendre ses droits, et avec son retour, c'est le coeur de Star Wars tout entier qui semble battre à nouveau, après la foudroyante double crise cardiaque des deux épisodes précédents.
Si l'histoire reste élémentaire, au moins vous aurez de l'action
Malgré les vilaines séquelles de cet incident myocardique - dialogues benêts, direction d'acteurs lourdingue, photographie et effets spéciaux en demi-teinte -, on se surprend donc à sentir le corps filmique vibrer à nouveau lors du plan-séquence d'introduction dans le ciel de Coruscant. Une belle péripétie qui se conclut mollement par une éjection un brin malpropre du comte Dooku, mais qui en annonce d'autres. Aussi simplette que soit l'écriture de George Lucas, sa mise en scène retrouve un peu d'ampleur, et avec l'aide du talentueux Ian McDiarmid et de son exquis numéro de perfidie, elle parvient à mettre un peu du poids de la défaite totale des Jedi sur les épaules du spectateur lors de scènes clés.
C'est en regardant de plus près son personnage et son interprétation que l'on est bien obligé de constater que si Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith rate l'essentiel à cause de ses aînés et son duel final au découpage plat et à la chorégraphie alternant entre Dragon Ball Z et Tarzan, il parvient à nouveau à capter et impliquer son spectateur dans son univers. Ian McDiarmid en fait des caisses, mais il vient apporter un peu d'électricité (ha ha) et d'horreur dans une histoire devenue bien trop sage et en manque d'antagoniste prenant depuis Dark Maul.
Ne vous méprenez pas, ce fond est bien vert
Grâce à lui L'Empereur est tout-puissant et la déroute quasi-totale. Le sentiment de perte à l'issue de l'ordre 66 ne vaut peut être pas Alderaan, mais il surpasse tous les bombardements de Starkiller, et le duel entre Sidious et Yoda (peut-être le meilleur de la prélogie après... bah Dark Maul, justement) et son résultat, aussi symbolique que haletant, se vivent comme une cassure profonde et ce malgré un petit bonhomme vert aux allures de nougat numérique collant.
Bien sûr, il ne suffit pas à lui tout seul à raviver les braises de Star Wars, et il faut inclure dans son sillage les scènes sur Kashyyyk et Utapau, qui ont le double mérite de rappeler la tradition de tourisme spatial propre à la saga et de détourner l'attention des roucoulades d'Hayden Christensen et Natalie Portman.
Un duel qui retrouve un peu d'intensité
KASHYYYK QUE DANS LES PRÉS
Mais toutes ses qualités ne suffisent pas, et même le charme d'Ewan McGregor en sus ne rattrape pas deux films manqués et une caractérisation de personnages niveau bac à sable. On en revient toujours au même point : George Lucas. S'il est indéniable que c'est un excellent créateur d'univers, convenons également que ce n'est pas un très bon metteur en scène et pas un très bon scénariste non plus.
On peut chercher toutes les qualités que l'on veut à Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith, que faire de ce duel final profondément ennuyeux ? Que faire de cette chaussette trouée d'Anakin ? Que faire de ce point d'orgue hyper-gênant et de ce hurlement terminal, violemment dissonant ?
Le mieux serait peut-être d'admettre enfin qu'ils ne sont que les symptômes innocents d'un problème un peu plus profond : Star Wars est un reliquat du passé aux prises des sables mouvants du temps. Plus on le fait bouger, plus on l'enfonce, plus on le tripote, et plus il apparaît vieilli. La preuve ? Personne n'oserait dire que Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith est un film plus moderne et abouti techniquement que Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi, une mandale colossale sortie deux ans avant ce numéro de pyrotechnie laser tout juste correct, et dont les effets ont déjà pris un sacré coup de vieux.
Lecteurs
(3.9)04/05/2022 à 09:14
Vu 3 fois au ciné à l’époque, toute la salle en transe! Applaudissements nourris à la fin, les 7,8,9 vu en avant première aussi n’ont pas provoqué cela. Ce film condense tout ce qu’on attendait de lui alors.
Le bon vieux temps ^^
03/05/2022 à 17:27
Star wars 3 > all
13/07/2021 à 23:34
Ce film aurait pu etre un chef-d'oeuvre avec une ecriture plus subtil.
Ma note: 7,5/10
03/07/2021 à 01:34
le seul reproche que je reproche au film c'est la scène ou anakin tue mace windu et tout ce qui s'ensuit après, la réaction sonne faux, on avait compris qu'il été tiraillée, qu'il était perdue et qu'il avait plus confiance au conseil jedi, mais anakin qui se fait appeler par son nom de sith sans réagir et qui decide d'aller tuer des enfants alors que c'est ce qu'il protège avec sa femmes, c'est vraiment forcé je trouve.
12/06/2021 à 19:19
le basculement d'anakin est beaucoup mieux gére que le basculement de vador dans l'episode 6 qui bascule en 5 sec
27/04/2021 à 12:09
Alors j'ai regarde Star Wars 3 en 2021 apres le 789 mais je ne comprend pas pourquoi p' critique les derniers episode que j'ai trouve exelent. Mais bon passons a star wars 3: moi qui suis fan de star wars depuis mes 3 ans, j'ai regarde donc le dernier, et la j'ai dit putain de merde, je n'ai pas trop aime le 1 qui manquait scenaristiquement de scene performantes de l'epoque. Je l'ai remarque une fois vu une deux fois. Mais la revhance des sith une clac, je connaisais un peu
l'histoire qui me semblait bien. Mais la je l'ai vi donc 6 fois, putain, dsl pour les onsultes, c'est la pire merde de georges lucas, les scnes exelentes, les combats: mythiques, le scenario, intriguant de plus im met bien en avant les valeurs psycologiques de perso et autres. On passe du gentil anakin au seigneur valdr en deux heure, je sais meme pas comment ils ont faire je parle d'un points de vue purement scenaristique. Donc au debut, vous avez cru que je pensais aûil etait mauvais, au contrairep ou moi, il restera a tout jamais mon prefere et le plus mityques de toutes la saga star wars
19/02/2021 à 17:53
Ne comparer surtout pas star wars 3 au seigneur des anneaux 3 Sachant que ce n'est pas le meme genre de film. Il y a aussi plein de conneries dans la critique mais j'ai la flemme de les citer mais vous pouvez me demander de les enumerer si vous voulez
18/11/2020 à 15:52
Prelogie moyenne mais nettement revue à la hausse après le naufrage total des épisodes 789
18/11/2020 à 14:00
Au contraire j'ai adoré... Je trouve que ça donnait beaucoup plus d'épique à cet univers... Ce sont quand même des magiciens qui se battent avec des armes laser!
D'où ma cruelle déception sur les derniers films, qui n'ont pas du tout été pensés comme je l'espérais.
18/11/2020 à 11:55
Je ne sais pas si je suis le seul à ressentir ça mais les combats de la Trilogie d'Origine me faisait plus penser à du Chambara (Film de sabre Japonais). Et je pense pas que ce soit un hasard étant donné que la structure du Film serait inspirée de celle d'un Kurosawa et d'autres éléments notamment comme le rôle de Dark Vador qui a été envisagé pour un Acteur Japonais.
Du coups quand les combats de la Prélogie sont passés en mode Wu Xia Pian (Films de Sabre Chinois. Et non Jean-Michel Racismordinaire ça fait une énorme différence de traitement visuel, chorégraphique et de ton). Bah moi j'ai ressenti comme une contradiction dans le Lore et les fondations même de la saga.
Et on pourrait aussi estimer que l'aspect Western de l'Univers a tendu à disparaître aussi.
Voilà je n'ai pas envie de débattre sur le qualité du film mais je me demandais si quelqu'un d'autre avait ressenti ça comme ça. Et si ça avait déstabilisé son retour dans cet univers.