Ralph 2.0 : critique en 56K

Simon Riaux | 24 février 2023 - MAJ : 27/02/2023 10:11
Simon Riaux | 24 février 2023 - MAJ : 27/02/2023 10:11

Après avoir jonglé avec les références vidéoludiques, Ralph nous revient, propulsé sur Internet, terrain de jeu délirant, à l’infini richesse, occasion d’une nouvelle pluie de références plus ou moins pop. Cette nouvelle suite d’une création en demi-teinte Disney, intitulée Ralph 2.0 réalisé par Rich Moore et Phil Johnston, gagne-t-elle en débit ?

READY COPIEUR ONE

Impossible de ne pas penser à Ready Player One en découvrant ce Ralph 2.0, dans lequel Ralph et Vanellope découvrent un routeur internet qui les propulse dans les arcanes du World Wide Web. On se souvient que le film de Steven Spielberg s’ouvrait sur un long plan-séquence enchaînant les citations et les situations détournant les marques et emblèmes de la nerd culture, de Minecraft à Batman. Et à bien des égards, on se dit souvent que Ralph est resté bloqué, fasciné par cet étalage initial et virtuose.

En effet, le film de Phil Johnston et Rich Moore appartient à ce sous-genre encore balbutiant de film méta, faisant de la pop-culture son bac à sable. Malheureusement, on sent les deux réalisateurs très mal à l’aise avec le discours que nécessite ce type d’entreprise. Qu’on apprécie ou non Ready Player One, Steven Spielberg y proposait un point de vue marqué sur les totems de la culture populaire et leur usage au sein d’une industrie capitaliste de reproduction du même. Ici, on est bien en peine de comprendre ce que Ralph 2.0 a à dire.

 

photoLes fameuses princesses Disney

 

Entre la nécessité de représenter positivement le catalogue Disney (et surtout de le caser à toutes les sauces), notamment au cours d’une scène de princesses suremployée lors de la promotion et d’énormes maladresses, le récit et son message se troublent progressivement.

Ainsi les Stormtroopers, curieusement employés, sont à deux doigts de représenter Disney comme une force totalitaire mais progressiste (schizophrénie quand tu nous tiens), la vision de Youtube fait son possible pour amuser mais ferait passer les Situationnistes pour des chroniqueurs de Cyril Hanouna, tandis que la vision de Google oscille entre célébration fluo et cauchemar hystérique.

 

photo Ralph 2.0Entre coffre à jouets et supermarché

 

SERVICE MINIMUM

Cette indécision transparaît jusque dans les morceaux de bravoure du film. Ainsi, une poursuite en voiture tonitruante vient, quelques mois après Vaiana, la légende du bout du monde, confirmer que George Miller (Mad Max : Fury Road) et Steven Spielberg sont toujours les horizons mentaux indépassables des faiseurs hollywoodiens. On a connu bien pires modèles, et quand l’action s’emballe, Ralph 2.0 tient toujours la route, mais le manque d’inspiration, ou plutôt l’obligation de citation, devient de plus en plus criante.

Comme écrasé par son sujet, manquant cruellement d’idées et de point de vue, le métrage n’est pas pour autant une source de déplaisir. Techniquement tout confine à la perfection, tant du côté de l’animation, que du piqué des couleurs, ou la richesse des textures, qui confèrent au film une intensité visuelle parfois un peu excessive mais jamais déplaisante.

 

Ralph 2.0 : photoDeux héros sympathiques

 

Son tempo tient toujours la route, plusieurs répliques font mouche, et l’alchimie entre ses deux héros demeure une de ses belles réussites. Bien plus que l’univers déployé et commenté, c’est à eux que le spectateur s’intéresse, se prêtant à rêver de les retrouver dans un monde moins saturé de références, où ils auraient l’occasion d’exister pleinement.

 

Ralph 2.0 : Affiche française

Résumé

Sans jamais déplaire, Ralph 2.0 a beaucoup de mal à trouver quelque chose à raconter et se perd un peu dans ses infinies références.

Autre avis Christophe Foltzer
Le premier n'était déjà pas top, mais là on atteint des sommets. Aucune histoire, aucun personnage, aucune intention, ultra cynique, Disney se touche devant nous pendant deux heures. Ne reste qu'à sauver la séquence des princesses mais on l'avait déjà vue dans la bande-annonce...
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Lecteurs

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commentaires
Flo
25/04/2023 à 13:25

La suite est encore meilleure, plus ambitieuse, en accord avec une intrigue qui étend le terrain de jeu à tout Internet, qu’on célèbre et critique à la fois – toutes les marques sont utilisées à leur mesure, et Disney se moque aussi de la sienne et de ses nombreuses licences.
Et qui, encore une fois comme dans un Pixar, devient une ville immense où tous les services « physiques » censés être dématérialisés, retrouvent une sorte de consistance en devenant des matérialisations du vrai monde, avec des programmes devenant des individus… le vertige métaphysique !
En bonus, comme depuis le début des années 2010, Disney se permet encore de remettre en question les codes de représentation de leurs princesses (ici presque toutes homogénéisées selon le look « poupée » initié dans « Raiponce »). La séquence est tordante, et se poursuit dans une parodie de chanson, et une séquence de sauvetage « crossover » hilarante tellement elle est tirée par les cheveux.

Bien que mettant un peu de temps à se mettre en place (au moins vingt minutes), et ayant quelques redites avec à nouveau la présence d’un monde plus violent et dirigé par une femme superbe… Sauf que comme il s’agit d’un jeu à la GTA, c’est plus naturel tant ça résonne de façon fort logique avec Vaneloppe.
D’ailleurs, en se concentrant exclusivement sur son duo avec Ralph, se dessine plus clairement une morale sur l’amitié trop exclusive qui vire à l’étouffement, voir à la toxicité. Jusqu’à devenir une représentation monstrueuse, d’abord zombie puis King Konguesque qui, si elle permet d’ajouter encore un quart d’heure d’action destructeur (toujours bon à prendre) est une preuve de la compréhension qu’ont les auteurs de leur personnage.
Tout en soutenant la partie dramatique qui est totalement dénuée d’antagonisme extérieur… Non ici ce sont les personnages principaux qui ont le potentiel pour être leur propre ennemi, tout en évoluant d’une façon qui évacue toute régression (devant la page de commentaires hargneux, Ralph fait preuve d’une maturité superbe).
Pixarien encore, c’est le lâcher-prise qui sert d’enjeu… Bouleversant !

youyou
25/02/2023 à 06:31

j'adore le monde de Ralf

Harajuku
24/02/2023 à 20:21

Totalement d'accord avec toi Simon

yoann
03/03/2019 à 04:32

Pour moi le 1 est mieux et je nais pas aimé le 2

pourquoi?

car ces une grosse pomp à fric , ebay, snapchat, google ou encore amazon tout ces marque on payé, au debut pourquoi ralf repete ebay sous pretexte qui narrive pas a le dire, ebay les a payé pour dire un certain nombre de fois le nom Ebay.

Tout ce que jai retenu du films ces la pub

PS: je mexcuse pour les faute je suis dixhortgraphique

gouyou31
18/02/2019 à 13:53

Vu hier soir avec ma femme et mon fils de 8 ans et on a adoré tous les 3. Je l'ai trouvé meilleur que le 1e justement parce qu'il joue moins la carte de la fibre nostalgique. Il y a quelques passages téléphonés mais la fin m'a vraiment surpris et, sans spoil, les princesses Disney m'ont fait pleurer de rire.

gouyou31
18/02/2019 à 13:52

Vu hier soir avec ma femme et mon fils de 8 ans et on a adoré tous les 3. Je l'ai trouvé meilleur que le 1e justement parce qu'il joue moins la carte de la fibre nostalgique. Il y a quelques passages téléphonés mais la fin m'a

Totempkof
14/02/2019 à 10:55

Venir dire à l'autre qu'il est trop subjectif lorsqu'il donne son avis sur un film et son sens, et soi-même affirmer "ce sens n'existe pas, ce film est comme ça, point"

Fallait le faire.
Belle cinéphile de comptoir et démonstration de "inutile de discuter avec vous, moi avoir raison et toi avoir tort"

Simon Riaux
14/02/2019 à 10:28

@mikegyver

Il se trouve qu'être subjectif, c'est un peu notre métier.

Ce qui est intéressant, c'est que dans votre description assez imprécise du Spielberg, il y a un élément que vous oubliez, à savoir la mise en scène. C'est, comme toujours là que réside le point de vue du cinéaste. Et il est ici très clair, quand bien même vous refusez d'y jeter un coup d'oeil.

Quant à savoir si c'est vu et revu, bah ça ne veut pas dire grand chose. C'est surtout mieux vu et pensé qu'ailleurs. Et si vous avez entendu parler d'un petit phénomène intitulé Fortnite, peut-être avez-vous même mesuré combien le film est en phase avec le développement actuel de l'industrie vidéoludique...

mikegyver
14/02/2019 à 10:24

@la redac

"Alors pas vraiment, puisqu'on explique que la différence entre les deux...."

hein ? votre difference est fausse, ready player one est creux, vous lui trouvez des sous-entendus qui n'existent pas, vous voyiez juste ce que vous avez envie de voir, alors que y'a rien,

La seule structure de Ready c'est un jeu video, avec ses differents niveaux, ses boss, et tout le tralala, le tout enrobé d'un univers qui ne parle a personne, vivre dans un univers virtuel au lieu de la poubelle de la vrai ville c'est du vu,re-vu et re-revu et personne ne s'imagine ca pour le futur.

bref vous etes encore a la ramasse, en fait totalement subjectif....

Stridy
14/02/2019 à 08:26

Ras le bol des films/séries qui dégueulent les citations pop culture (majoritairement des 80s).

Ready player one pouvait faire sourir mais une fois sorti de ces citations il reste une histoire bateau.

Des séries comme Glow (et dans une moindre mesure Stranger Things), qui se passent dans les 80s et ont quelques références digèrent parfaitement ces références pour passer au dessus.

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