Battleship Island : critique qui bombarde

Simon Riaux | 14 mars 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 14 mars 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Le cinéma Coréen a cela de fascinant que fort d’une maîtrise technique indiscutable, il apparaît parfois comme un des derniers refuges du premier degré et de la sincérité en matière de grand spectacle. Dernier Train pour Busan en témoignait récemment, et Battleship Island vient à nouveau remettre les pendules à l’air.

 

 

LE JOUR LE PLUS BON

Le film de Ryoo Seung-wan se penche sur un épisode de la seconde Guerre Mondiale parfaitement inconnu en France, à savoir la capture par les autorités japonaises de centaines de familles, condamnées aux travaux forcés sur une île carcérale. De ce point de départ, le réalisateur se penche avec autant d’intensité sur son canevas historique, son matériau dramatique (voire tragique), son goût pour l’espionnage et enfin son appétit de cinéma guerrier ultra-spectaculaire.

 

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Des scènes de foules ahurissantes

 

Le matériau est riche, le scénario dense et les personnages complexes. On sera donc d’autant plus admiratifs de constater le mélange de rigueur et de fluidité qui préside à la narration. De son ouverture jusqu’au lancement de ses « festivités » (un climax d’une quarantaine de minutes passablement ahurissant), Battleship Island sait toujours hiérarchiser ses enjeux, orchestrer la montée en puissance scénographique jusqu’à une explosion attendue et roborative.

 

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Un casting aux petits oignons

 

FAIS-MOI LA GUERRE COMME UN SOLDAT

Car le métrage est à la fois un fantasme de film de guerre à grand spectacle, parfaitement old school dans sa conception, son écriture, que moderne dans son écriture et maître de lui-même dans ses effets. On ne voit pas aujourd’hui d’autre cinéma que le cinéma coréen pour traiter d’un récit de ce type avec tant de figurants, de si vastes décors, d’aussi invraisemblables cascades.

Plans composés à la perfection, bataille sauvage et mélodrame total, la proposition de est celle d’une centrifugeuse cinématographique qui ne cède rien aux modes du moment et convoque avec délice le souvenir d’une ambition épique que les productions occidentales semblent désormais en peine de se remémorer.

 

Affiche

Résumé

Pure fantasme de film de guerre teinté d'espionnage et de grands sentiments, Battleship Island est une nouvelle claque assénée par le cinéma coréen.

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Lecteurs

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commentaires
Flo
28/02/2023 à 12:31

Beaucoup attendu, depuis une fameuse vidéo de Yannick Dahan.
On n’est pas trop déçu, tant la fiction inspirée d’une tragique histoire vraie se fait dynamiter par l’énergie explosive du tout, si généreuse en action trépidante superbement découpée – on s’autorise même du burlesque, du super espionnage, de la bande-dessinée (le méchant diabolique, au look de caricature sortie d’un Tintin), du lyrisme Morriconien avec carrément « Ecstasy of Gold » !!!!
Mais si ça donne l’impression de partir dans tous les sens (ces coréens..!), avec plusieurs personnages aux arcs narrarifs particuliers, des relents simili-nationalistes (ne plus oublier ce peuple pendant la seconde guerre mondiale) et du Drama un peu trop sérieux (le destin du père, un face caméra accusateur Bongjoonesque)… le fait est que le film ne dévie jamais de son thème central : lutter contre toutes les formes d’asservissement que sont le mensonge, la propagande, la bureaucratie… la déshumanisation.
Quitte à devenir une horde barbare assoiffée de sang, et de fureur de vivre malgré une mort certaine – une légion de fourmis, évidemment.
Fulgurant et épique !

Alfred
17/11/2021 à 12:30

Vu sur Canal. Tout à fait d'accord avec Simon Riaux. Le cinéma coréen est d'une vitalité extraordinaire et sait proposer des images qui ont du sens. En comparaison, le cinéma spectaculaire Hollywoodien apparait complètement dévitalisé. Bref un très bon moment.

joxo
17/03/2018 à 10:44

Le film tire dans tout les sens niveau idée mais au final on se retrouve avec un truc bien bancal. Il y a du très bon parfois (le début du film, la baston dans la salle d'eau) et beaucoup choses non essentiels qui parasitent le tout. Sans vouloir trop dire du film, le coté espionnage arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et son final est traité "à la va vite". À trop vouloir bien faire, on perd l'essentiel, c'est à dire, montrer les conditions ignobles forçant les mineurs et leurs semblables à prendre la fuite. Ici, c'est pas ce que l'on ressent. Pour moi 3 étoiles, pas plus.

Gizmoket
15/03/2018 à 10:37

@DocHorribles
oui, le film ne passe qu'au Publicis cinema sur les champs Elysée à Paris, qui propose par ailleurs un festival du film coréen en parallèle, avec notamment un nouveau film coréen chaque dimanche !
si cela t'intéresse !
;-)

et entre nous, si tu es de la région parisienne, il s'agit de loin de la salle la plus confortable de paris ! siège en cuir avec une bonne assise et un dossier qui monte vraiment jusqu'en haut du dos !

Gaspard
15/03/2018 à 08:05

Les gars deconnez pas, y'a trois merdes hollywoodiennes, les copies du dernier Franck Dubosc et Dany Boon a écoulé! On est en France, pays lumière, Cannes, les Cesars, lieu d'accueil du cinema mondial. Mondial veut dire Hollywood hein, faut pas deconner! C'est pas comme si la Corée du Sud faisait des bons films ca se saurait!

DocHorribles
15/03/2018 à 01:11

Le film passe que dans une salle sur toute la france...

Marty
14/03/2018 à 21:04

Euh ... que dalle sur Lyon ... c'est une vanne ?

Y'a pas un co**ard d'exploitant qui est foutu de le passer ?

Go vous pendre .

fedor85
14/03/2018 à 19:53

Encore un super film,..... qui aura droit a 25 salles.

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