Le Labyrinthe 3 : Le Remède mortel - critique à enterrer

Geoffrey Crété | 20 septembre 2021 - MAJ : 08/06/2023 18:30
Geoffrey Crété | 20 septembre 2021 - MAJ : 08/06/2023 18:30

Alors que l'ère des Hunger GamesDivergente et autres The Mortal Instruments était à peu près révolue, une saga continuait : Le Labyrinthe. Un peu plus de trois ans après le premier épisode, sorti fin 2014, la série adaptée des livres de James Dashner arrivait à sa conclusion. La fin d'une trilogie, voire d'une époque.

SORTIE DE SECOURS

Comme Prison Break, la saga adaptée des livres de James Dashner a vendu un concept encapsulé dans le titre (des adolescents piégés dans un labyrinthe), avant de le balayer et continuer sa route sans trop s'en soucier. Depuis Le Labyrinthe : la Terre brûlée, l'histoire a ainsi quitté le dédale plein de monstres pour muter en film post-apocalyptique entre Resident Evil et Mad Max, avec des paysages désertiques, des villes détruites, des zombies enragés et une multinationale diabolique à la Umbrella Corporation.

À la manière des poupées russes, la saga aura plusieurs fois renversé la situation, levé le voile sur les illusions pour en mettre en place de nouvelles, et sorti la carte mystère à outrance, à coup de phase 2, de remède mystérieux et d'expériences pour sauver l'humanité. Le troisième opus intitulé Le Remède mortel ne déroge pas à la règle, avec un spectacle ultra-calibré, écrit à la truelle, mais finalement sympathique et susceptible d'offrir le quota d'action et petites sensations au public encore intéressé par la chose.

 

Photo La bande du post-Labyrinthe

 

MISSION : POSSIBLE 

Déterminé à sauver son ami enlevé par la société WCKD (littéralement "méchant"), Thomas (Dylan O'Brien) se lance avec ses acolytes à l'assaut de la dernière ville encore debout (littéralement appelée "La Dernière Ville"), protégée par une muraille et une milice. Le dernier tour de piste de la trilogie sera l'occasion de mettre à plat la mythologie et sortir dignement du paysage, après le score décevant du deuxième film qui a coûté deux fois plus cher que le premier, mais a moins rapporté au box-office.

Le Remède mortel a l'intelligence de se concentrer et se contenter d'une intrigue simple, avec une ligne claire. Après les errances poussives de La Terre brûlée, qui souffrait d'un rythme trop décousu, ce troisième épisode avance gaiement vers son climax sans trop se perdre en route. Passé une introduction hybride entre western et Mad Max, aussi amusante que spectaculaire, l'aventure réduit au mieux les étapes incontournables (désaccords internes et autres confidences) pour foncer vers le plus important : l'assaut de la ville. Et la chose se transforme alors en une sorte de petit film de casse, dans un décor urbain à la 28 semaines plus tard.

Avec un goût immodéré et souvent grotesque pour les péripéties en tous genres, Le Remède mortel (traduction plus qu'approximative de The Death Cure) se lance ainsi dans une suite d'infiltration, de poursuites, de fusillades, de tirs et d'explosions, entrecoupés de regards embués et de pseudo-révélations. Le programme est aussi ridicule que plaisant pour celui qui a accepté le contrat d'un young adult typique, où la nouvelle génération tente de se défaire d'odieux adultes qui veulent modeler leur futur. 

 

Photo Thomas Brodie-Sangster, Dylan O'BrienLa très amusante scène d'intro, largement vendue dans la promo

 

LES ILLUSIONNISTES 

Personne ne sera honnêtement surpris d'assister à une farandole de péripéties stupides, à coup de sauvetages in extremis parfaitement débiles ou de cascades rocambolesques. Pas plus qu'il ne sera possible d'être exaspéré par les derniers soubresauts d'une intrigue abracadabrantesque depuis les débuts, articulée autour d'un virus issu d'une éruption solaire qui transforme les humains en espèces de zombies, excepté quelques ados immunisés, capables de fournir des anticorps spéciaux s'ils ont peur. 

Entre la grande révélation sur le héros (qui laisse penser que WCKD est donc dirigé par des incompétents puisque Thomas était leur employé), le retour d'un personnage si insensé qu'il ne sera jamais réellement expliqué, et le Machiavel de pacotille interprété par Aidan Gillen qui n'est même pas fichu de constater qu'il n'est pas le seul à mentir, Le Remède mortel ne brille évidemment pas par sa subtilité.

 

Photo Kaya Scodelario, Patricia ClarksonMode regard du désespoir enclenché

 

Personne n'est dupe, et la mine de Patricia Clarkson (encore moins servie par l'histoire que Kate Winslet ou Naomi Watts dans Divergente) l'illustre régulièrement, tandis que la pseudo-romance avec Kaya Scodelario, théoriquement centrale dans ce type de production, est éjectée au profit d'une bromance un chouia moins bêtasse avec Thomas Brodie-Sangster.

Ce qui sauve cet ultime Labyrinthe, c'est son appétit pour l'action, presque capable de vaincre la paresse globale de l'entreprise. Wes Ball a réalisé les trois films et lancé sa carrière hollywoodienne, gagnant au passage une expérience réelle et claire en la matière. Arrivé au bout de l'aventure, il se débarrasse des affreux amas de CGI (la face digne de Pirates des Caraïbes de Walton Goggins est à ce titre très réussie) et contrôle bien mieux son découpage, livrant des scènes simples filmées avec une réelle efficacité. Plus de générosité maîtrisée sert grandement le spectacle, qui pourra alors se révéler très amusant lorsque la ville et l'immeuble deviennent le théâtre d'un petit chaos.

Plus ancré dans le béton que dans les fonds verts, Le Remède mortel devient ainsi une aventure plus nerveuse, plus intense et bien plus sympathique. Que les improbables 2h21 passent finalement bien (et bien mieux que le plus court Hunger Games : La Révolte - 2ème partie) rappelle ainsi que la saga du Maze Runner aura été loin d'être la pire chose offerte par cette petite mode du young adult.

  

Affiche française

Résumé

Le dernier volet de la trilogie est certainement le plus solide avec le premier. Avec les habituelles aberrations du genre, Le Remède mortel conclut efficacement la série, grâce à une petite aventure rondement menée, et globalement sympathique.

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Lecteurs

(3.8)

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commentaires
Tim tim 144
23/07/2023 à 13:35

Très bon film. Plus décevant que le labyrinthe 1.

Tuk
21/09/2021 à 14:16

Les personnages prennent "la pose" pour un rien, du style une porte s'ouvre, tout le monde se retourne et tous prennent "la pose". J'ai eu l'impression de voir un film qui joue à "1,2,3, Soleil !" C'est tellement sur-joué que je n'ai pas pu aller jusqu'au bout... Insupportable !

Pat Rick
20/09/2021 à 20:24

Correct mais pas aussi nerveux et prenant que le 2ème volet.

Kkk
11/05/2021 à 22:42

J

Newtie
30/04/2021 à 00:32

Pourquoi notre cher aimer Newt est mort ? Enfin la question est : est-il vraiment mort... Car le couteau qu'il a eu dans le ventre il y avait du sang de Thomas dessus donc peut être qu'il l'on laisser pour mort alors qu'il est peut-être toujours vivant !

Bibi17
27/04/2021 à 23:43

Tout ça pour ça ?
A quand une trilogie sur la perte d'un trousseau de clé que le héros retrouvera...dans sa poche.

Hasgarn
27/04/2021 à 15:11

La saga Maze Runner est une des meilleurs propositions de Young adult que nous ayons eu.
Et ce 3e opus est bon, autant que le sont les 2 autres. On aura eu de la variété, des arcs narratifs pour à peu pret tous les personnages.

Bref, c'est suffisamment bon pour mériter mon respect :)

Maisbiensur
09/05/2018 à 10:36

Lisez le livre, l’histoire est bien meilleure ! Le scénario des 2 derniers est vraiment pas terrible

anonyme
18/04/2018 à 00:11

je suis bien d'accord avec vous la mort de newt est déstabilisante mais après j'ai adorée long métrage qui dure 2h20 pour moi c'étais tellement vite fini à la fin j'aurais préféré que Térésa ne meurt pas j'ai tellement pleuré pour la mort des 2 mais s'il devait y avoir une suite la je pense que elle ne servirais à rien et gacherer cette fin qui nous donne bien assez d'élément pour imaginé un peuple qui se reconstruit avec les survivant.
C vrai il y a quelque incohérence mais pas flagrens mais rattrapé grâce à c scènes d'actions, ce qui me chagrine le plus c de savoir que c fini je sais que je vais gardé se dernier volet dans la tête long temps et j'ai beaucoup apprécier la scène d'adieu de Térésa à Thomas il fallait clore cette histoire aussi qui dure depuis le premier volée

Cap
17/04/2018 à 13:34

J'ai bien aimé le labyrinthe 1 . Le 3 plus sensationnel l'histoire s'éternise donc une suite le 4 et
peut-être un probable retour des acteurs que nous croyons mort .

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