Knock : critique qui te gratouille la croûte

Simon Riaux | 8 novembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 8 novembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

On les reconnaît à leur affiche gorgée de soleil, au sourire ravageur de leur acteur principal, aux citations laudatrices de grands médias généralistes qui les accompagne, et à leur programme en forme d’ode à la tolérance bien de chez nous. Ce sont les Omar Sy movies, toujours soignés, bien propres sur eux, au discours aussi sympathique que déroulé en mode automatique. Jamais détestables, mais aussi indispensables qu’un troisième téton sur le front de Gilbert Montagné, Knock est leur dernier avatar en date et respecte ce schéma à la lettre.

SY SY IMPERATOR

Et le film pourrait n’être que ce catalogue de bonnes attentions attendues, passablement convenues, mises en scènes superficiellement, un bain chaud qu’on ne saurait déconseiller trop franchement à qui ne cherche rien de plus qu’un récit carré, idéal dans le rôle du divertissement familial sans colorants trop cancérigènes.

Sauf que Lorraine Lévy ne livre pas ici une fable anodine, un conte générique, mais une adaptation dévoyée d’un classique aussi malin qu’un peu vite tombé dans l’oubli. Souvent réduit à une réplique emblématique (« ça vous chatouille ou ça vous gratouille ? »), Knock est une pièce de théâtre maligne et acide de Jules Romains, une historiette (a)morale sur le suivisme, le conformisme inhérent à tout corps social et la tendance à manipuler ce dernier.

 

Photo Omar SyUn prequel d'Intouchables ?

 

DISPENSABLE PRESCRIPTION

Le scénario choisit d’évacuer cette dimension fondamentale, et n’adapte jamais l’œuvre originale, préférant lui substituer la recette désormais éculée du Omar Sy movie. Sauf que même le comédien paraît mal à l’aise au cœur du dispositif, en demi-teinte, comme s’il ne croyait jamais vraiment à cette soupe au vivre ensemble.

Et sans le formidable moteur Sy, c’est toute la mécanique de l’ensemble, déjà fragile, qui se grippe. Le simulacre de transposition littéraire n’en paraît que plus factice, l’émotion forcée, et la narration artificielle. Seules restent Audrey Dana et Ana Girardot, qu’on rêve souvent de retrouver ailleurs que cette hâblerie censée s’intercaler entre deux spots publicitaires. Bref, tout ce petit monde semble s’être aventuré ici sans y regarder à deux fois à la posologie.

 

Affiche

Résumé

Après des prises répétées de Omar Sy matin, midi et soir, on se satisfait difficilement d'un mauvais générique.

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commentaires
Flo
15/11/2020 à 13:13

La version ciné la plus connue (il y en a eu d'autres, dont une déjà avec Louis Jouvet) ne sera pas remplacée, car encore pertinente aujourd'hui autour de la croyance aveugle, et des beuglants qui ne racontent que des imbécillités pour se donner une importance.
Là, c'est juste une variation moderne avec un autre contexte à utiliser.
Car dans les précédents, la mise en scène n'est vraiment pas incroyable, même pas jolie... Et si c'est également une "histoire de vampire" (imaginé dans la foulée de la sortie du "Nosferatu" de Murnau), le procédé théâtral et le cabotin Jouvet y vampirisent aussi le tout. Seul un Benoît Poelvoorde pourrait reprendre le rôle dans le même style... Mais ça serait bien trop facile d'évidence.
Ici, plus d'années 20, avec la fascination grandissante pour les découvertes régulières de la médecine moderne, mais les années 50, et la fascination pour tout exotisme qui vient de l'extérieur. Omar Sy ayant une carrure assez impressionnante comme Jouvet, et Alex Lutz jouant un adversaire inédit (mais cohérent) de pseudo homme de foi... Et bien c'est comme si l'acteur Louis Jouvet y était scindé en deux, l'un d'entre eux évoquant ainsi son personnage d'un autre film, "Drôle de Drame".
Le monstre originel Knock passant ainsi de froid et inhumain, à une version moderne plus vivante. D'autant plus crédible qu'il est aussi capable de sentiments, même en vain.
Pas toujours très équilibré et un peu trop gentillet (ici, le peuple accepte ouvertement de se faire arnaquer, histoire d'avoir des choses remuantes à vivre dans leur petit patelin), surtout quand le brillant texte d'origine resurgit avec tout son cynisme... Mais pas désagréable à voir.
Mais plus pour la télé que pour le grand écran.

Omar Sy ancien poto à Wenstein ,
09/11/2020 à 12:46

et bien Omar Sy, son vrai niveau est celui de humoriste canal plus pour public "beauf et credule " et deculturé (avec Fred Testo),ce sont des comiques diversifies montés au cric Republicain comme un Debouze, rien de plus ni de neuf
pour le reste , ila dû faire quelques concessions pour faire carriere:
rentrer dans des Loges type Franc Maconnerie et faire Allegeance,les photos ne trompent pas,et les discours non plus, apres , ils ont les films ou autres avantages gratos..

hanni_84577
09/11/2020 à 08:38

Il y a des remakes qui ne devraient pas être fait !

Rorov94
08/11/2020 à 20:51

La prod de KNOCK a tranchée à l'époque:
Testo:NON
Omar:SI

Comme Denisot dans les 90':
«Désolé!»

MystereK
08/11/2020 à 20:23

Il est impossible qu'un médecin soit autre chose que français ? Après, la qualité du film ou de l'interprétation, c'est autre chose.

THIBAULT et cela ne vous pas gêné qu'il ait été rendu célébré à l'écran par un bordelais ?

Thibault
25/08/2018 à 23:35

Et le blackwashing c'est pas fini, Omar Sy va incruster Arsène Lupin, le héro normand de Maurice Leblanc.

Carli Bruna
03/11/2017 à 17:16

"Knock" est une pièce de théâtre et non un roman ou je me trompe ?

taratata
19/10/2017 à 15:48

Dommage que du Duo on ai gardé celui qui n'a jamais eu de talent... Le vrai acteur et talent des deux à toujours était Fred testo !!! Omar sy n'est pas un bon acteur il est mauvais il a une diction horrible et mise tout sur son rire communicatif

Tenia
19/10/2017 à 13:43

L'idée d'evacuer tout le cynisme de l'histoire d'origine est de toute façon un contre sens.

Adlantis
18/10/2017 à 23:12

Pour info la seconde adaptation de Knock avec l’immense LOUIS JOUVET , ressort cette semaine au cinéma «  le desperado » à Paris !
Une chance de voir «  le patron » sur grand écran !

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