Box-office US : Smile nargue la concurrence, Avatar tient bon

Le film d’horreur Smile déloge Don't Worry Darling de la première place du classement tandis qu’Avatar quitte le podium, mais s’accroche.

Cette fois encore, le cinéma d’épouvante fait un malheur sur le box-office américain. Après les très honorables scores de Pearl et surtout de Barbarian ces dernières semaines, c’est le franchement flippant Smile qui a semé la terreur avec succès. Ce premier long-métrage de Parker Finn a effectué le meilleur démarrage dans les cinémas US, depuis Bullet Train en août dernier, et se place à la première place du classement. Il aurait déjà récolté 22 millions de dollars, soit plus du double de Barbarian à son lancement. Un score d’ouverture qui approche de très près, cette année, celui de Black Phone (23,6 millions de dollars sur son premier week-end), le dernier film de Scott Derrickson.

Une réussite majeure pour les premiers pas de son réalisateur sur grand écran, qui se trouvent déjà dans le très haut du panier sur le box-office du cinéma d’horreur. Si les critiques positives suivent et que le concept, certes simple, mais malin de Smile parvient à attirer de plus en plus de curieux, le film pourrait bien continuer à faire un malheur. En guise d’exemple, un film comme It Follows qui, en 2015, tentait également d’innover dans le genre (et source d’inspiration de Smile) ne démarrait à l’époque qu’à 160 000 dollars. 

Certaines nouvelles donnent le sourire

Le triomphe de Smile a ainsi inévitablement détrôné Don't Worry Darling qui n’aura pu profiter de sa première place qu’une seule semaine (au grand désespoir de Warner sans doute, qui n’a que ce film et le futur Black Adam pour le reste de l’année). Désormais à la deuxième place, le film d’Olivia Wilde aurait modestement obtenu 7,3 millions de dollars ce dernier week-end, bénéficiant tout de même de la meilleure distribution du classement (4121 cinémas, dont huit supplémentaires cette semaine). Il y aurait de quoi s’inquiéter pour le film qui dès sa deuxième semaine d’exploitation réalise la plus mauvaise moyenne par copie du top 5. 

À la troisième place, The Woman King se bat toujours férocement. Le film aurait récupéré environ 7 millions de dollars ce week-end, en ayant perdu 261 cinémas pour sa troisième semaine d’exploitation. S’il se défend mieux que Don't Worry Darling, avec sa moyenne de presque 2000 dollars par cinéma (pour 3504), il reste bien loin de Smile (avec sa moyenne de 6036 dollars par cinéma) et aura du mal à tenir la distance face aux prochaines nouveautés du même calibre. 

You Need to Worry, Darling

À la quatrième place du classement, c’est la comédie romantique Bros qui démarre doucement. Le réalisateur de Nos pires voisins 1 et 2, Nicholas Stoller, revient en bien moins bonne forme et effectue l’un des pires lancements de sa filmographie. Avec moins de 5 millions de dollars récoltés pour son premier week-end, Bros se révèle très décevant. En comparaison, le dernier film de Nicholas Stoller, Cigognes et Compagnie, avait démarré sur le sol américain à 21 millions de dollars, tout comme Nos pires voisins 2, tandis que Nos pires voisins, premier du nom, démarrait en 2014 à moins de 50 millions de dollars. C’est un échec massif pour Stoller, mais aussi pour Universal dont c’est la seule sortie récente avant l'arrivée de Halloween Ends. 

Enfin, faisons le point sur le retour d’Avatar au cinéma. Après son impressionnante percée dans le box-office de la semaine dernière, le film de James Cameron se maintient toujours à flot. Pour sa deuxième semaine de reprise, la restauration 4K d’Avatar aurait engrangé 4,7 millions de dollars supplémentaires. Un score encore très honnête puisqu’il est le long-métrage le moins bien distribué de ce top 5 et en réalise la meilleure moyenne par copie (2525 dollars en moyenne pour 1860 cinémas). S’il ne risque pas de tenir bien longtemps au top 5, Avatar devrait dépasser très prochainement le cap des 20 millions de dollars cumulés sur le sol américain. 

À la sixième place du classement, c’est l’un des vainqueurs secrets de cette semaine. Après RRR, Brahmāstra Part One : Shiva ou encore Vikram, le cinéma indien s’impose dans le box-office américain et continue de séduire de plus en plus une partie de son public avec, cette fois, le brillant Ponniyin Selvan: Part 1, de Mani Ratnam. Affichant un peu plus de 4 millions de dollars récoltés pour son premier week-end américain, c’est surtout sa moyenne par cinéma qui impressionne puisqu’elle est la meilleure de tout le classement de cette semaine (et de loin !) : 8036 dollars en moyenne pour seulement 500 cinémas. 

En septième place, c’est Barbarian qui a décampé du top 5 pour sa quatrième semaine d’exploitation. Avec l’arrivée de Smile, le film aura plus de mal à attirer les foules, mais n’a pas démérité. Ses 2,8 millions de dollars estimés du week-end dernier lui font franchir le cap des 30 millions de recettes cumulées. À la huitième place, Bullet Train dépasse enfin les 100 millions de dollars domestiques. Le train à grande vitesse tient encore la route et devrait encore se maintenir dans le top 10 quelque temps. 

En neuvième et dixième places, Krypto et les Super-Animaux et Top Gun : Maverick perdent plus de 400 cinémas et voient la fin de course arriver, bien qu’ils auraient récolté encore respectivement 1,3 million et 1,2 million de dollars. Pendant ce temps, toujours du côté du cinéma indien, Vikram Vedha démarre à la onzième place, dans 558 cinémas, et obtient tout de même un peu plus de 1 million de dollars (avec une moyenne par cinéma approchant celle de The Woman King). Enfin, on déplorera que le très intrigant Pearl de Ti West accuse cette semaine la plus grosse dégringolade, quittant le top 10 et perdant dix places d’un coup au classement (les ravages de Smile sans doute) s’effondrant à la seizième place.

Malgré le vrai triomphe de Smile, beaucoup de baisses de régime pour les films du classement qui semblent nombreux à ne pas être capables de s’en sortir au long terme. On se réjouira toutefois d’avoir un podium de ce box-office entièrement peuplé de protagonistes féminines, et une percée toujours positive du cinéma indien aux États-Unis qui, avec une distribution très faible, fait des scores plus que notables.

La semaine prochaine, tout est encore possible, car aucun gros blockbuster n’arrive pour tout écraser (pas encore), mais on reste très curieux du succès (ou non) du nouveau film de David O. Russell, Amsterdam, qui est sur le point de débarquer avec un casting cinq étoiles.