My sweet Ida

Box-office français du 09 au 15 avril 2014

Le BO n'arrête pas de se renouveler semaine après semaine. Une nouvelle fois ce n'est pas moins de cinq nouveaux films qui font leur entrée dans le top 10. Preuve que le public (en vacances) est à l'affut de la nouveauté reléguant finalement assez vite aux oubliettes les films en continuation. Pour preuve les sévères dévissages subis par toutes les sorties de la semaine dernière. Outre Clochette et Avis de mistral, hors classement on trouve Salaud, on t'aime (-59%), 47 Ronin (-62%), La crème de la crème (-59%)... Du jamais vu.

Et pour les remplacer on a d'abord Rio 2, le film d'animation attendu en cette période de vacances scolaires  qui réitère mais en mieux les scores réalisés par le premier opus (600 878 entrées sur 667 copies). Ce qui veut dire que le résultat final devrait dépasser les 2 million et demi d'entrées. Une affaire qui roule pour le Fox. Et sans forcer de surcroit.

Vient ensuite Noé que Paramount a donc ciblé blockbuster familial (Sic). Le score est honorable mais il ne devrait pas permettre au film d'Aronofsky d'aller chercher le million et demi d'entrées, objectif avoué de Paramount France. Pour rappel Black Swan avait engrangé 2 669 791 entrées pour un budget de 18 millions de dollars soit 100 de moins que Noé.

Du côté de chez SND, on se satisfait de la première semaine de Divergente censé combler quelque peu le vide de la saga Twilight. Mais il est vrai que le potentiel n'est clairement pas le même alors que le distributeur affirme clairement ici un savoir faire indéniable qui va lui permettre d'emmener le film aux alentours du million d'entrées.

Pour Wild Bunch par contre, la sortie des Yeux jaunes des crocodiles est plus mitigée, voire décevante. Était-ce la meilleure période pour sortir l'adaptation du best-seller de Pancol ? La campagne et la promo assez discrète ne trahissaient-ils pas une indifférence polie de la part du distributeur et du cast ?  Quoi qu'il en soit, le troisième long de Cécile Telerman n'ira pas au-delà de 600 000 entrées. On n'en connait pas le budget mais avec un tel casting, on suppose un chiffre aux alentours des 8 millions d'euros. Voilà qui entérinerait encore plus un certain sentiment d'échec.

Avec la même moyenne de spectateurs par copie, American Gigolo s'en tire paradoxalement mieux. Certes, avoir en tête d'affiche Woody Allen et John Turturro ça aide. Mais la com organisée par ARP, son distributeur, fut habile en envoyant des messages ciblés aux amoureux du cinéma de Woody Allen de la grande époque. De quoi envisager sereinement les 200 / 250 000 entrées.

Au-delà du top il nous faut terminer cette chronique par My sweet pepperland, western like se déroulant aux confins de l'Iran, l'Irak et la Turquie découvert pour la première fois au dernier Festival de Cannes dans la section Un certain regard. Il s'impose déjà comme un nouveau succès pour le distributeur Memento Films qui a déjà fait parler de lui en début d'année avec Ida (466 931 entrées en 9 semaines, still working). Alors certes, le huitième film du cinéaste irakien n'ira pas flirté avec de tels sommets, mais le savoir faire du distributeur devrait tout de même pouvoir l'emmener aux alentours des 250 000 entrées sur la durée. Une belle façon de travailler la matière cinéma en des temps où la patience des exploitants de salles se réduit de semaine en semaine comme peau de chagrin.