Majuscule

Box-office français du 29 janvier au 04 février 2014

La première place attendue de Minuscule laisse tout de même un goût d'inachevé dans la bouche. Certes, approcher 400 000 entrées en une semaine est certainement la perf la plus notable pour un film d'animation franco français depuis... toujours. Mais compte tenu des moyens majuscules qu'aura mis sur la table son distributeur, celui-ci devait certainement ambitionner un meilleur résultat. Ou alors, et c'est fort probable, cette première semaine n'est pas envisagée comme la plus significative dans la carrière du film étant entendu que les vacances scolaires de février débutent dès la fin de la semaine prochaine dans la zone Paris pour s'étaler jusqu'au 17 mars. De quoi voir venir et laisser augurer aux exploitants de salles un flux de spectateurs soutenus. Vu sous cet angle, Minuscule a donc pris de l'avance à la fois sur ses objectifs en interne et sur la concurrence externe à venir qui s'annonce féroce : Tempête de boulettes géantes 2, Jack et la mécanique du cœur, La belle et la bête, M. Peabody et Sherman : les voyages dans le temps, Tante Hilda, Lego la grande aventure...

Par contre, du côté de Paramount et The Ryan Initiative c'est vraiment la soupe à la grimace. Était-ce attendu ? Certainement, surtout compte tenu des retours critiques désastreux. Mais peut-être pas à ce point. À comparer avec 12 years slave qui en deuxième semaine et sur la même combinaison de copies réalise 120 000 entrées de plus. De toute façon, outre ses critiques négatives, le film de Kenneth Branagh avait contre lui une affiche pour le moins peu aguicheuse et une bande-annonce pas du tout vendeuse. Des scories marketing dont peu de films peuvent se relever en fait.   

Même constat et même résultat pour I, Frankenstein. De toute façon difficile de faire des miracles avec un tel produit calibré pour faire saigner vos rétines et votre petit cœur de geek déviant.

Enfin, en dernière position on trouve un préposé à l'oscar du meilleur film 2014. UGC, son distributeur français a bien entendu bénéficié du buzz et de sa tête d'affiche Matthew McConaughey lui aussi nommé dans la catégorie ad hoc, mais pas que. Il a su générer une belle attente et surfer sur la bande-annonce qui, si elle expose les enjeux et quelque part la fin du film, donne tout de même carrément envie d'en savoir plus. UGC a su aussi gommer les travers entendus de ce genre de film quelque peu calibré pour se retrouver aux Oscars (un peu comme Mars Distribution avec 12 Years Slave). La date de sortie est de surcroît très bien choisie car on doute que Dallas Buyers Club ne remporte quoi que ce soit compte tenu de la présence de l'énorme favori 12 Years Slave. De fait, c'était le moment où jamais pour engranger des entrées d'autant que la menace téléchargement est réelle. In fine les 500 000 tickets vendus sont jouables.