Le patron c’est Métro

Box-office français du 11 au 17 septembre 2013

Oui bon ça va. Je sais ce que vous allez dire (enfin, certain). Comment il va s'y prendre ce petit c** pour parler du Majordome ? C'est que pour la première fois de l'année un film Métro ne se plante pas au BO. Mieux, depuis le 22 août 2012 et Expendables 2, on n'avait plus vu un film distribué par la structure au cheval ailé tout en haut du classement. Ben, au risque de vous décevoir, j'en suis fort aise. D'une part, parce que toute série à une fin. Et même si avec plus de deux sorties par mois, le temps a paru très long, au moins il a fait une pause cette semaine. D'autre part, il aurait été tout de même incongrue (le mot est faible mais je veux rester soft cette semaine) qu'un tel film précédé du buzz que l'on sait puisse se planter. Même chez Métro. Bon voilà que je remets cela en étant médisant. Parce que l'on pourrait me rétorquer que le plus dur c'est de confirmer son rôle de favoris. De faire fi de la pression. Tout le contraire du sportif français qui aime bien partir outsider. À l'arrivée, une moyenne par copie de folie alors qu'à côté la concurrence s'annonçait rude. Nous on dit tout simplement bravo (non je n'en fais pas trop).

La concurrence justement. Elle s'appelle d'abord No pain no gain. Le nouveau film de Michael Bay ne sera pas millionnaire. Une surprise en forme de première. Une surprise ? Pas vraiment en fait. Il suffit de voir le nombre de copies en circulation pour comprendre qu'en amont les exploitants de salles n'y croyaient déjà pas trop. La raison ? Un film au pitch peu lisible porté par un duo d'acteurs qui, quoi qu'on en pense, n'ont dépassé qu'à dix reprises la barre du million d'entrées sur une filmo de plus de trente films. Pas comme une évidence donc. Après, Paramount a eu vraiment du mal à cibler son film tout en baladant sa date de sortie pour finalement opter sur septembre. Donc non, le score de cette première semaine n'est absolument pas surprenant.

Gibraltar ensuite qui, mine de rien, se prend une petite branlée. On ne peut pas dire que SND ait mal vendu le film. On peut même affirmer que la visibilité qui lui a été allouée était plutôt bien vue. Bref tous les voyants étaient au vert. Et puis bing. La baffe. Comme quoi (lapalissade detected), rien n'est acquis dans le cinoche. On peut quand même se demander (mais c'est toujours facile après coup) si la date de sortie était bien choisie étant entendu que le public cible du film signé par Julien Leclercq était connexe à ceux des deux premiers du classement. De là à dire que Gibraltar a ramassé les miettes ? Pour un film budgété à près de 20 millions d'euros, cela fait quand même mal au tronc. Mais SND se consolera avec Insaisissables qui devrait d'ici deux semaines claquer les 3 millions d'entrées.

En termes de moyenne par copie Jimmy P. ne fait pas beaucoup mieux. Ceci dit, le nouveau film de Desplechin ne joue pas dans la même catégorie et n'a pas les mêmes ambitions lui dont les deux meilleures perfs à date ne dépassent pas les 550 000 entrées (Un conte de noël et Rois & Reine). C'est encore une fois le demi-million qui attend cette tentative de psychanalyse d'une Amérique à la fois profonde et moderne. Bref l'Homme tout comme le cinéaste à ses fans dont notre Stef national fait dorénavant parti (il était temps !).  

Pour le reste, Emmerich va accompagner son pote Bay dans le milieu interlope des films à moins d'un million d'entrées. Sauf que pour lui ce ne sera pas une première (remember Anonymous et 10 000). Que Conjuring est d'ores et déjà le film le plus rentable pour Warner France cette année et qu'Elysium, mine de rien va mourir aux alentours du million et demi d'entrées. Plutôt pas mal pour un film raté.

Hors classement on trouve Copains pour toujours 2 qui s'il cartonne aux States n'a attiré chez nous que Laurent et ses amis, soit 72 381 entrées sur 185 copies (oui Laurent a beaucoup d'amis sur Facebook). Assez loin tout de même des 106 408 du premier distribué à l'époque sur 187 copies (oui Laurent a perdu beaucoup d'amis entre-temps).

Sinon, à la 46ème place, on peut dénicher Voyage sans retour qui a attiré 2 350 personnes sur 43 copies. Le film, accusé à tort de donner une mauvaise image de la communauté musulmane française, a parmi ses acteurs un Sami Nacéri aussi inspiré en dehors (une promo désastreuse et à charge contre son réalisateur) et dans le film qu'un camion de 36 tonnes roulant à contre-sens sur le Périph. Après, le film est très mauvais. Mais ça, tout le monde le savait. On avait ceci dit parié à la rédac qu'il passerait au moins la barre des 10 000 entrées. Tout le monde a perdu donc. la cagnotte est remise en jeu pour Riddick... et ce dès la semaine prochaine.

C'est que l'on a comme le sentiment que la parenthèse enchantée chez Métro ne va pas durer (rhoooo, voilà que tu remets çà !).