Conspiration éventée

Box-office français du 27 mars au 02 avril 2013

Vu de l'extérieur, Paramount semble s'être démené pour « vendre » le deuxième opus de la dorénavant franchise G.I. Joe. Maousse campagne d'affichage, habillage de sites burnés comme celui de l'Equipe.fr en plus du passage obligé qu'est Allociné, projection à la dernière minute pour la presse et happy few (un dimanche à 18h au Gaumont Aquaboulevard - Sic) histoire d'éliminer au maximum un éventuel buzz négatif... Résultat des courses, G.I. Joe : Conspiration s'adjuge un score quasi similaire à celui qu'avait enregistré G.I. Joe : le réveil du Cobra en première semaine (463 111 entrées sur 514 copies). Soit l'équipe marketing du distributeur à la montagne éternellement enneigée est plus que satisfaite de ce résultat car il est toujours difficile de faire au moins aussi bien niveau BO quand il s'agit d'une suite, surtout quand il s'agit de rebondir sur une telle purge, soit c'est une mini déception compte tenu justement des énergies déployées et du budget com mis en œuvre. Nous, on pencherait plutôt pour la première option tant G.I. Joe n'est finalement qu'un ersatz de blockbuster qui ne risque même pas d'atteindre le million d'entrées. Comme le premier (915 208 entrées).

Du côté de Warner on devait là pour le coup s'attendre à mieux. C'est que Jack le chasseur de géants passe tout juste la barre des 300 000 entrées. C'est peu compte tenu du nombre de copies mis en circulation et ce même si la campagne marketing autour de cette sortie ne fut pas non plus des plus tonitruante. On peut aussi se demander si la date choisie de sortie n'était pas erronée vu que le dernier film de Bryan Singer s'adressait clairement à une jeunesse qui pour l'instant bosse plus pour sauver son second trimestre qu'autre chose. Car au-delà de cette tranche d'âge on va plutôt voir Jappeloup qui non content d'avoir sabordé les plans de sortie du Magicien d'Oz arrive encore en troisième semaine à perturber ceux du Singer. Au passage, le film de Duguay entrevoit dorénavant très clairement la barre d'obstacle des 1 800 000 entrées. Chiffre que n'atteindra jamais notre ami Jack tout chasseur de géants qu'il est.

Le dernier Almodovar confirme au demeurant cette « tendance Jappeloup » du moment, lui qui va attirer dans les salles le même pédigrée de spectateurs. Et Les amants passagers de convoler en juste noce réalisant juste 20 000 entrées de moins que le Singer mais sur 200 copies de moins. La comparaison est cruelle d'autant que si les fans du réalisateur espagnol se sont déplacés en masse, ils ont certainement dû pour la plupart déchanter tant le spectacle proposée à l'écran est loin d'être le septième ciel promis. Bref, on attend la deuxième semaine pour savoir si Les amant passagers s'inscrit dans la durée comme La piel que habito, son précédent film (210 313 entrées sur 281 copies pour terminer à 760 065 entrées), ou s'il se crashe en vol.

Par contre crash il y a déjà bien eu avec Une chanson pour ma mère que la branche française de Disney n'a semble-t-il pas su très bien comment distribuer. À commencer par lui donner une notoriété doublée d'une identité auprès d'un public cible certes très éloigné en âge de celui qu'elle côtoie habituellement. Pourtant cette comédie douce amère, on est d'accord pas complètement réussie, avait le potentiel pour faire bien mieux.

Il suffit pour s'en convaincre de jeter un œil à la 11ème place où La cité rose s'adjuge 89 642 entrées sur 85 copies. Oui 85 copies lui octroyant de fait la meilleure moyenne de spectateurs par copies des nouveautés de la semaine (1 055). Et dire que chez UGC son distributeur, on se demandait si on avait réussi à établir convenablement la notoriété du film. En tout cas chez Disney on doit apprécier...