Semaine du 12 septembre 2012

Ce que je dois à Arcady

Sandy Gillet | 19 septembre 2012
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Box-office français du 12 au 18 septembre 2012

Mercredi dernier je reçois un coup de fil de ma maman. Il faut vous dire que je m'y attendais un peu. C'est qu'au cinéma on joue le nouveau Arcady. Et que pour ma maman cela ne se loupe pas un film d'Arcady. D'ailleurs son film de chevet à ma maman c'est Le coup de sirocco (bon vous me direz y a pire dans sa filmo). J'ai du me le taper au moins 50 fois étant ado. Mais je ne lui en veux pas à Arcady car cela m'a permis d'avoir un lecteur Betamax puis VHS avant tout le monde tellement ma maman elle était au taquet.

Mais sinon maman elle a aussi un faible pour Le grand carnaval (j'avoue que quand je tombe dessus, je le regarde... jusqu'au bout) avec Rogeeeer Haniiiiin. Moi à l'époque c'était plus Le grand pardon avec la fameuse tirade de fin « Moi je ne pardonne pas ! ». Bref on est donc allé voir bras dessus bras dessous Ce que le jour doit à la nuit (mon Dieu ce titre !). À la rédac personne ne s'était désigné pour aller le voir prétextant chacun un mot du médecin en acier trempé. Les vacances aidant on a gentiment glissé le film sous le tapis ni vu ni connu. Mais c'était donc sans compter ma maman. La salle est pleine. Beaucoup de pieds-noirs il va sans dire, mais pas que. Quelques déambulateurs à l'entrée, un monsieur qui dort déjà paisiblement à côté de moi, un jeune couple d'homos certainement perdu. Le sosie de Marthe Villalonga à ma droite que ma maman avec son tact bien de chez nous, s'empresse d'accoster en me passant dessus pour en avoir le cœur net. S'ensuit alors une conversation à bâtons rompus pendant que l'écran déverse ses pubs sirupeuses, collantes et multicolores qui ne s'adressent à aucune des personnes présentes dans la salle.

La salle justement. Nichée dans la rue passante d'une ville anonyme de banlieue, elle sent subtilement le renfermé. Les fauteuils sont tous un peu brinquebalants et les tissus qui les recouvrent apparaissent franchement fatigués. Une enceinte murale grésille à ma droite et je me dis que 2h39 dans ces conditions cela va être une torture. Je me dis aussi qu'il faut s'appeler Arcady pour arriver encore aujourd'hui à faire cracher au bassinet 17 millions à un producteur dans un film qui sent la redite à plein nez et qui veut ressembler à une épopée forcément tragique. Même Claude Lelouch a du se coucher. Les lumières s'éteignent subitement. Les retardataires en provenance des toilettes rouspètent manquant de se casser la gueule à maintes reprises. Mais que font les hôtesses ? Je tente de caler mes fesses dans mon fauteuil qui, je m'en rends compte tout d'un coup, grince horriblement dès que je bouge une paupière. Surtout ne pas péter.

Et puis miracle au bout de cinq minutes, le film s'arrête. On est dans le noir le plus complet. Les ronflements de mon voisin impavide n'arrivent pas à couvrir les rouspétances gériatriques qui ne manquent pas de s'élever quasi instantanément. Elle est belle la France de nos retraites. Au bout de quelques minutes je décide de prendre mon courage à deux mains et de me lever pour aller voir ce qui se passe devinant que je devais être le seul homme valide dans la salle. Je précise tout de même que je suis myope. Remontant le long couloir tapissé de moquettes certainement posées en 1972, je tombe sur la caissière en train de discuter sur son iphone avec son jules. Enfin je crois que c'était son jules. Avec tact et doigté doublé d'une éducation exemplaire j'attends que la donzelle veuille bien interrompre sa conversation me plantant ostensiblement devant elle. « Oui ? » me demande-t-elle un peu agacée au bout d'une longue minute. Je lui explique le problème rapidement pour m'entendre dire « ah ben le projectionniste doit être en pause clope ». Là, un monsieur digne et cheveux tout blanc (oui j'avoue je suis jaloux) me rejoint en quête tout comme moi d'une résolution rapide du problème. Et l'heure qui tourne et le film qui dure 2h39... Un cauchemar éveillé. Le projectionniste arrive d'on ne sait où au bout de dix minutes alors qu'un véritable attroupement dans le hall s'est formé avec comme porte étendard... ma maman. Tout est normal. On nous demande de regagner notre salle promptement et entre-temps rallumée. Et puis nouveau miracle, Bob (tous les noms ont été changés) le projectionniste monte sur la petite scène pour nous dire que le problème technique ne pouvait être résolu et que la séance était annulée. J'apprendrai plus tard que Bob venait juste de recevoir sa formation de projectionniste numérique...

Dépités (enfin surtout ma maman), nous sommes rentrés chez moi. Là j'ai sorti le DVD du Coup de Sirocco que j'ai projeté sur mon grand écran. Ma maman m'embrasse, elle a les larmes aux yeux. Par la suite, mon mini moi nous a rejoint avec sa maman. Et vous savez quoi ? Ils ont vachement aimé. Je me promets de planquer le disque à l'issue de la projection.

 

Je t'aime maman.

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