Santa & Cie : critique super Hotte

Simon Riaux | 20 décembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 20 décembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Qui aurait parié à la grande époque de Tonyglandil, qu’Alain Chabat nous offrirait un jour un « film de Noël » nommé Santa & Cie ? Pas grand monde sans doute. Et on aurait eu tort, tant le réalisateur se révèle parfaitement à son aise dans l’exercice.

 

JAMAIS DEUX SANTA

Avec Les Nuls, Alain Chabat s’était emparé de l’univers absurde établi par les ZAZ dans leur incroyable Hamburger film sandwich, sorte de manifeste méta d’un humour mutagène, détournant voracement les modes médiatiques de son époque. C’est avec la même gourmandise que le réalisateur se penche sur la figure du Père Noël. Et c’est bien ainsi qu’il faut appréhender Santa & Cie : une friandise bicéphale, un concentré d’amour pour le collectif et la culture populaire, hybridée par une douce dinguerie particulièrement inventive.

 

Photo Alain Chabat, Audrey TautouSanta et Wanda

 

Car Alain Chabat ne s’est nullement calmé. Son métrage regorge quasiment à chaque plan d’une quantité de trouvailles, notamment langagières, qui forcent le respect. Références, hommages, calambours, jeux de mots, vannes, punchline… le cinéaste fait feu de tout bois et joue avec les mots sans jamais tomber dans le verbiage ni amollir son récit (coucou Ted). Si on n’aura pas la cruauté de vous les divulguer, les complétions ou répliques tournant autour du prénom Santa valent à elles-seules le détour.

Chabat fait preuve de la même créativité ludique en matière de scénario et propose pour la première fois depuis des lustres une authentique interprétation du Père Noël, type fantasque et déconnecté, capable sans même s’en inquiéter de plier les règles du réel à sa volonté, comme en témoigne une séquence d’évasion à la fois hilarante et renversante de simplicité. On pouvait craindre que le conteur se retrouve écartelé entre son impertinence naturelle et la vocation familiale du film, mais contre toute attente, la tendresse qui anime son film fait office de liant idéal et permet aux deux publics visés de ne pas se sentir abandonnés par le récit à quelque moment que ce soit.

 

Photo Alain ChabatSanta ou Karl Marx

 

MISSION NOEL

Depuis DidierAlain Chabat nous a régulièrement rappelé combien il savait enrichir des canevas simples. Un talent bienvenu, tant le genre auquel il s’attaque ici est rebattu et pétri de bons sentiments parfois rances. Afin de préserver l’ADN du « film de Noël », tout en renouvelant malicieusement ses enjeux, Santa & Cie choisit non pas de faire du Père Noël un agent extérieur vecteur d’une morale intemporelle, mais un personnage hagard, qui va réenchanter son propre univers grâce aux humains qu’il rencontre.

 

PhotoNos amis les lutins

 

Cette bascule, pas du tout artificielle, permet au conteur de nous embarquer, de donner une saveur éminemment personnelle au film. La mise en scène et le découpage ne manquent jamais d’énergie, évoqueraient presque Tsui Hark dans leur volonté d’user de toutes les possibilités offertes par l’imagerie numérique (oh c’est bon, on a le droit de s’enflammer hein), mais c’est plutôt dans la douceur que la fable s’épanouit.

Dans ce portrait d’un homme dont la seule mission est d’apporter aux autres des présents et doit soudain envisager la possibilité de l’échec, s’interroger sur sa capacité à mener à bien sa mission existentielle, on se demande si ce n’est pas son autoportrait qu’esquisse Alain Chabat. Celui d’un escogriffe un peu lunaire, dont on ne sait jamais quel cadeau il nous réserve - juste qu’on a très envie de l’ouvrir.

 

Affiche

 

Résumé

Drôle, impertinent et tendre, le conte d'Alain Chabat est peut-être son meilleur film. Un tour de force tout en générosité et en élégance.

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Lecteurs

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commentaires
Paper
25/12/2020 à 15:34

Je ne suis pas d'accord avec la critique le film est nul rien ne va la musique la direction artistique aucun cohérence est le scénario on s'en fiche des passages juste pour le remplissage
Exemple on voit le Père Noël utilisé une porte mais une fois arrivé chez les humains il ne c'est plus les utiliser puis on le voit faire du snowboard alors qu'il aurait pu se téléporter de plus on voi que ce n'est pas Alain Chabbat mais une doublure il dit avoir inventé le Monopoly alors qu'il ne connais pas l'argent il parle apparemment tout les langues alors qu'il est dit ne fréquente pas les humains il part chercher 92 000 tubes de vitamines c alors que c'est dit que il sont tous connectés si un et malade il le sont tous donc il faut en guérir que 1 donc il part pour chercher un médicament qu'il ont déjà de plus le traîneau à des problème technique il a eu 1 ans pour le réparer pourquoi passe que scénarios les décors de l'usine de jouer digne d'une production une école primaire est je pourrai continuer pendant des heures après on a le droit de l'aimer il faut aussi reconnaître tous ses défauts

Y Boy
21/12/2020 à 11:35

"Lutin de merle"

Olskool
21/12/2020 à 08:44

Ah les goûts et les couleurs... Il suffit juste de prendre un stylo, et d'essayer d'écrire quelque chose d'enlevé et de drôle pour se rendre compte que ce mec est un génie !!! (pas le père Noël Chabat)...

Nico
20/12/2020 à 21:40

Une belle réussite !

Chris11
20/12/2020 à 20:10

J'avais été plutôt déçu du film quand je l'ai vu au ciné. Rien de mauvais mais rien de fou non plus, comme le dit très bien @alfred c'est un peu mou et creux. Très en dessous de la moyenne des films de Chabat que j'adore au demeurant.

Alfred
22/12/2018 à 15:10

Si la critique de M. Riaux est assez juste, je ne partage le même enthousiasme.
La faute a un faux rythme, une mollesse assez agaçante. Un bon moment, plein de belles intentions. Mais rien de mémorable finalement.
Dommage.

swisstasystem
22/12/2018 à 13:27

Alors entièrement d'accord pour la musique, celle de pitbull n'a rien à faire dans ce film, les meilleurs morceaux comme celui de l'entrée dans l'atlantide et la fausse sont trop discrets alors qu'elle pouvait vraiment être mémorable un peu comme le flight de man of steel. c'est d'ailleurs ce que je reproche a gregson-williams de ne pas avoir su trouvé cette partitions qui caractérise le héros, comme celui de WW qui est certainement à la b.o SH la plus reconnu. alors que le reste dans le films c'était bof bof... ah bah tiens pour la suite Aquaman n'a qu'a faire la même chose que WW84 hein ! à savoir embaucher l'excellent Zimmer qui lui au moins sait ce que c'est une musique Épique et marquante.
l'histoire d'amour Arthur Mera c'est d'une nullité ! comme si c'était vraiment essentielle de les faire finir ensemble !

Cependant je ne suis pas tout a fait sur l'idée que Aquamomoa et Mera se connaissait dans JL... Arthur sait juste qu'elle vient d'atlantis. on voit notamment sa réaction lorsqu'il l'a voit pour la première fois dans Aquaman, il l'envoi balader Parce que la dernière fois elle a essayer de le faire revenir a l'atlantide (JL) et que donc si elle est a nouveau là c'est pour la même raison. et la scene de la motherbox n'était pas sur la cité d'atlantide sinon arthur n'aurait pas pu y pénétré. et d'ailleurs tout les gardiens de la mother box étaient tué par steppenwolf.

L'incohérence vient plutôt du faite que dans JL arthur était en colère contre sa mère qui selon lui ne l'a jamais aimé. alors que dans Aquaman il veut la venger et s'en veut de l'avoir fait tuer parce que lui existe.

Black manta moi je l'ai trouvé très réussi et charismatique certes sa présence ne sert qu'a le justifier pour la suite mais je ne vois pas pourquoi ce serait mauvais pour autant.

Donc oui film inégal mais bien plus plaisant, divertissants et mis en scène que la plupart de films sh sur lesquelles il a lui même calqués.

PS: pour la scène du "il suffisait que je pisse dessus" n'est-ce pas le fait de l'avoir vu entièrement dans la Bande annonce, qui vous a moins convaincus ! ??

Very Bad santa
22/12/2018 à 02:18

Grosse purge les chroniques noel est un chef d œuvre à côté même si c est bien nul aussi

Andarioch
24/07/2018 à 17:01

Un grand film, tellement Chabat qu'on sait que personne au monde ne saurait faire quelque chose d'un peu similaire. Ce gars, en tant qu'artiste, est aussi unique et inimitable qu'un Charlie Kaufman ou un Gondry.

loba
08/12/2017 à 16:37

Assez surpris de cette critique mais bon....une seule question comment peut être fabriquer des Monopoly savoir qu'il faut faire un double pour sortir de prison, mais ne pas savoir ce qu'est l'argent, acheter ou vendre ?....est-ce qu'on peut me rappeler les règles du jeu ?
dommage...

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