Friend Request : La critique qui refuse l'invitation
Le film d'horreur ne s'est jamais aussi bien porté que ces dernières années et on le retrouve donc à toutes les sauces. On se croirait revenu aux débuts des années 2000 quand tout et n'importe quoi servait à installer la terreur. Et forcément, dans le tas, il y a quelques couacs.
Friend Request part d'emblée avec un sacré handicap : il sort peu de temps après l'autre film d'horreur sur les réseaux sociaux, Unfriended. A tel point que, lorsqu'on en a entendu parler la première fois, on se demandait si on ne se fichait pas de nous pour nous refourguer le même film. Mais non, Friend Request est bel et bien un film à part entière, avec d'autres acteurs et un peu la même histoire, il faut bien l'avouer.
Laura est super populaire sur le campus, elle vit avec ses amies dans une bête d'appartement, se tape un surfeur étudiant-médecin légiste et étale sa vie sur Facebook comme la jeune femme des années 2010 qu'elle est. Etudiante en psychologie, elle accepte un jour l'invitation d'une de ses camarades de classe, la très gothique et réservée Marina, qui n'a aucun ami sur page, et très vite comprend qu'il se passe des trucs pas très normaux au point qu'elle va bientôt basculer dans un véritable cauchemar.
PANNE DE RESEAU
En révéler plus sur l'intrigue vous dispenserait probablemetn d'aller voir le film et quelque part, ce ne serait pas un mal puisqu'ainsi vous ne perdriez pas 1h30 de votre vie devant un spectacle archi-rebattu et assez mal exécuté. Car oui, Friend Request n'est pas réussi. Du tout. Il réserve quand même quelques bons moments, mais sa mise en scène basique au possible et son scénario débile à souhait, ont la fâcheuse tendance d'énerver son spectateur plus qu'ils ne le devraient.
Passe encore que l'on nous rabâche un bon vieux discours moralisateur sur la rapport à la réalité, la quête de popularité et le narcissisme qui en découle (avec forcément le prix à payer, sinon ce n'est pas vraiment réac'), on s'offusquera davantage du manque d'idées et d'ambitions du métrage qui se borne à piller d'autres oeuvres largement meilleures pour nous faire croire qu'il a quelque chose à raconter. Ainsi, si on se retrouve au départ avec un quasi remake de JF partagerait appartement, le film bascule d'un coup dans l'horreur pure en convoquant aussi bien Ring que Kaïro, en passant par le très crétin Stay Alive et bien d'autres.
L'intrigue n'est guère passionnante, le mystère peu intrigant et les personnages n'existent tellement pas qu'on ne se sent jamais vraiment impliqué dans ce qui aurait pu être une chouette histoire d'horreur. La faute au réalisateur Simon Verhoeven (aucun lien) qui ne sait pas installer son ambiance, ni créer de vraie tension. En partant d'un cadre de thriller pour dévier sur une histoire de sorcière absolument pas crédible, Friend Request accumule les clichés et les incohérences.
FEAR THE FACEBOOK DEAD
Par contre, il aime beaucoup son actrice principale, Alycia Debnam Carey, l'une des stars de Fear the Walking Dead et ne se gêne pas pour la montrer en tenue légère ou multiplier les plans de ses fesses. On ne voit pas trop le rapport intra-diégétique, ou la justification dramaturgique du procédé, mais au moins cela occupe pendant cette heure et demie de rien. Peut-être son postérieur est-il vecteur de mystère et de suspense et a-t-il un rôle prépondérant dans l'intrigue et nous n'avons pas été suffisament éclairés pour le comprendre. Allez savoir.
Friend Request fait donc partie de ses films de petits malins opportunistes qui bouffent à tous les rateliers pour se faire remarquer et se plante dans les grandes largeurs. On ne parlera pas du rythme du film, totalement inefficace, ou de sa conclusion, crâmée à des kilomètres, mais vous l'aurez compris, il n'y a pas grand chose à voir. Ah si, il y a quand même une grosse qualité au film, il n'est pas réalisé en found-footage comme Unfriended et ça fait du bien. Mais ça ne le rend pas bon pour autant. Pour un peu on se retaperait presque Pulse, le remake de Kaïro, au moins c'était rigolo. C'est dire...
Lecteurs
(0.0)18/11/2016 à 13:22
Vous me faites rire joyeux lurons.
18/11/2016 à 12:13
@Christophe Foltzer ; Me voilà rassuré sur votre charte graphique alors que l'affiche vend bien du asses request. Censé réveiller la libido de certains jeunes mâles à la vu d'un écran 15 pouces avec les contrastes poussés à fond et dont le but est d'attiré la dangerosité d'internet.
J'en frissonne d'avance lorsqu'on détourne un objet aussi anodin en un portail vers une autre dimension.
Et cette affiche m'invite à plonger au cœur de l'action !
(je plaisante bien sur).
17/11/2016 à 20:11
Non c'est juste qu'elle ne rentrait pas dans la nomenclature de la bannière. Ne vous inquiétez pas, si ça avait été possible en restant esthétique et équilibré, vous n'auriez vu qu'elle.
17/11/2016 à 19:50
@Mad : complètement d'accord avec toi. On vend la paire de fesses sur l'affiche. Mais écranlarge la censure pour faire pro ... pfff !
17/11/2016 à 18:57
Dat ass.