The Door : Critique de la nouvelle production Alexande Aja

Geoffrey Crété | 1 juin 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Crété | 1 juin 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Après 2ème sous-sol, Maniac et Pyramide, Alexandre Aja appose son nom sur une nouvelle production horrifique : The Door. Une histoire de mère endeuillée qui avance sur de sombres territoires pour retrouver son fils décédé, dans le folklore Indien, avec la Sarah Wayne Callies de The Walking Dead. De quoi satisfaire les amateurs du genre ?

Réalisateur, Alexandre Aja a ses fans depuis Haute tension et La Colline a des yeux, plus ou moins séduits depuis par Mirrors, Piranha 3D et Horns. Producteur de ses amis, le Français adopté par Hollywood est plus contesté : 2ème sous-sol et Maniac de Franck Khalfoun, et Pyramide de son scénariste Grégory Levasseur. The Door de Johannes Roberts, production horrifique vendue sur son nom bien connu des amateurs, ne renversera pas la vapeur.

Même le spectateur peu habitué aux ficelles du film d'horreur pourra flairer la tournure peu inspirée des événements : une mère qui a perdu son fils décide de suivre un obscur rituel pour pouvoir entendre sa voix derrière la porte d'un temple. Avec une consigne : ne pas ouvrir cette porte. Mais l'amour d'une mère est aussi cliché que courageux, et après avoir brisé la sinistre magie de ces retrouvailles, la mère affrontera la colère d'une déesse des enfers.

 

The Door, Sarah Wayne Callies

 

TOC TOC

L'amusant mais peu mémorable Pyramide avait pour lui un décor atypique. Sur le même principe, The Door se déroule en Inde. L'occasion pour le réalisateur d'échapper aux banlieues et autres maisons isolées, pour filmer ses héros dans une demeure et des rues d'ailleurs. Au-delà du folklore indien, exploité sans imagination ni finesse, le décor reste mineur dans le scénario. A tel point qu'on peut sans difficulté imaginer un film quasiment identique dans un cadre plus classique.

Le film a toutefois d'autres problèmes bien plus gênants. En somme : 1h30 d'une banalité étonnante, articulées autour de stéréotypes peu engageants, emballés dans une intrigue cousue de fil blanc qui n'aura même pas la gentillesse de repousser ses limites dans la dernière ligne droite. Après une introduction un brin ennuyeuse, The Door enfonce ainsi des portes ouvertes, avec un festival d'apparitions et jump scares ordinaires, au sein d'une mise en scène également très attendue.

 

Sarah Wayne Callies, The Door

 

INDIAN NIGHTMARE

Il y a pourtant une petite chose qui donne d'abord de l'espoir dans The Door : le design de Myrtu, sorte de gardienne des enfers. Lors de sa première apparition dans l'obscurité du temps, cette soeur de Rascar Capac, avec ses yeux cachés et sa silhouette squelettique, semble indiquer que le film a quelque chose à montrer. Mais la créature est si mal exploitée et si peu utilisée qu'elle n'endosse même pas ce beau rôle de monstre cauchemardesque. Savoir que cette mystérieuse Myrtu est interprétée par Javier Botet, qui a incarné des horreurs dans REC et Mama, confirme qu'au-delà du design, ce cerbère des enfers n'est qu'un nouveau visage apposé sur un outil bien trop classique dans le genre, qui rappelle L'Exorciste et The Grudge.

La mort de Piki, amenée de manière grotesque et laissée hors champ, démontre que personne dans The Door n'a envie de faire peur. Car en plus d'être dénué de folie et d'inventivité, le film se repose trop sur Sarah Wayne Callies, bien connue des amateurs depuis The Walking Dead. Dans cette importante séquence où elle est confrontée à la fameuse porte du titre, son visage n'exprime ni la peur ni la fascination que le film exige du spectateur. L'actrice observe la chose comme un simple morceau de décor. Pas étonnant donc qu'on regarde The Door comme un film d'horreur à peine amusant.

 

The Door

 

Résumé

Simplet et scolaire, The Door se contente de recycler sans imagination les poncifs du genre, malgré le folklore indien en toile de fond. Dispensable donc, à moins d'être très sensible aux petits frissons ou dangereusement en manque de fantômes.

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Lecteurs

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commentaires
sess
02/06/2016 à 08:29

Sombre merde produit par le cynique Aja. Perdez pas votre temps ni votre argent. Film insignifiant où il ne se passe strictement Rien tout du long.

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