Independence Day : Resurgence - critique destructive

Laurent Pécha | 20 juillet 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Laurent Pécha | 20 juillet 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

20 ans ont passé et malgré d’innombrables rumeurs et tentatives, Independence Day n’avait pas eu de suite, jusqu’à l’arrivée de Independence Day : Resurgence. On a envie de dire trop tard mais les retrouvailles du père Roland Emmerich avec son œuvre phare (aux yeux du grand public) pouvaient peut être donnés lieu à un revival enthousiasmant.

INDIE MOVIE (NON)

En perte de vitesse depuis quelques années après avoir signé son « chef d’œuvre » (Anonymous), Roland Emmerich a la possibilité de relancer la machine avec la suite-remake de son plus grand succès populaire (Independence Day et ses 817 millions de dollars monde). Pourquoi pas finalement tant la première invasion extra-terrestre avait su marquer son époque et s’imposer. En le revoyant d’ailleurs, on s’est rappelé à quel point la mise en place de l’histoire (comme souvent chez le réal teuton) était particulièrement efficace. Et de constater très vite que Independence Day : Resurgence ne va pas nous embarquer de la sorte.

 

Photo Brent SpinerLui aussi est de retour

 

Bouffant à tous les râteliers comme jamais (Battlestar GalacticaArmageddon Starship Troopers +….on peut en rajouter à l’infini), Roland Emmerich fait preuve d’un manque total d’inspiration pour faire monter doucement la sauce. On a l’impression d’assister à un ersatz d'Independence Day qui serait passé dans une photocopieuse en fin de vie. A tel point qu’on en vient à regretter l’intégralité des personnages pourtant bien stéréotypés du premier opus. Quant à ceux qui reviennent, Jeff Goldblum en tête, c’est clairement pour encaisser un gros chèque tant ils n’ont strictement rien à défendre. A l’image de Bill Pullman, le « président des USA »  et son traitement scénaristique honteux, Independence Day : Resurgence multiplie les aberrations narratives au point de ne laisser au spectateur que l’éventuel plaisir d’un spectacle pyrotechnique hors norme.

 

Photo Jeff Goldblum, Bill PullmanJeff Goldblum et Bill Pullman

T'AS DU FEU ?

Et même de ce côté-ci, le rendez-vous est clairement manqué. À aucun moment, les destructions massives des aliens ne viennent faire de l’ombre à l’impact de l’invasion inaugurale. Roland Emmerich et sa bande ont beau avoir joué la carte de la science-fiction à outrance (les humains ont désormais du répondant en terme d’armements ayant mis à profit la technologie alien récupérée lors du premier affrontement), la sauce ne prend jamais. Visuellement confus sauf dans sa partie godzillesque, Independence Day : Resurgence tente de donner le change grâce à ses SFX soignés. Le minimum syndical pour ce genre de projet et même dans ces moments-là, il y a toujours une situation, un personnage ou un trait d’humour qui vient plomber l’impact espéré.

 

affiche

 

Résumé

Au mieux involontairement drôle, le plus souvent navrant et même frustrant, Resurgence se clôt avec la possibilité de relancer la franchise sur un troisième opus. Qu’ils ne se pressent pas, on peut facilement attendre 20 ans.

Autre avis Geoffrey Crété
Independence Day : Resurgence déçoit à tous les niveaux, et notamment côté spectacle. Trop simple, trop rapide, trop grotesque, cette invasion bis manque d'envergure, de héros solides, et se contente de recycler les poncifs du genre sans éclat ni folie visuelle.
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Lecteurs

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commentaires
Flo
12/04/2022 à 14:29

Trop de personnages secondaires inutiles cassent le rythme d’une bonne histoire de SF dystopique (il y avait déjà eu une bande dessinée montrant l’après Guerre des Mondes, la récupération de la technologie alien etc). Un peu de temps consacré aux personnages principaux aurait apporté le supplément d’âme qui manque aux films de Roland Emmerich.
Trop d’ambition non assouvi pour en faire également un film d’aventure suffisamment cool et hargneux… Et qui finit littéralement comme un prequel de « Starship Troopers » – aller traquer les envahisseurs chez eux, sans pitié (et sans jugeote ?).

Rahan les tape
30/07/2016 à 10:12

Abominable de bout en bout, ces personnages, ces dialogues, mais comment peut-on encore écrire ça en 2016? A éviter comme la peste.

Flash
21/07/2016 à 20:30

Le premier était une purge, pas de surprise donc que cette suite soit du même acabit, surtout avec un tacheron comme Emmerich.

Baneath88
21/07/2016 à 15:10

C'est vraiment dommage, tout cet étalage de moyens pour parvenir à un film de 2 heures d'une platitude aussi prononcée. Emmerich lance quelques bonnes idées, mais ne les développe pas. Même le côté destruction massive est banal (on ne trouve pas grand chose de plus que ce que les trailers ont mis en avant). Et pour ce qui est des personnages, ils sont soit inintéressants soit inutiles. Mis à part Jeff Goldblum, Bill Pullman et Deobia Oparei, il n'y a vraiment rien de bien réjouissant.

the défenders
21/07/2016 à 09:05

ROLAND EMMERICH avait surpris avec STARGATE... il reste un bon réal malgrés tout...

Gégéleroutier
20/07/2016 à 21:55

@eki C'est Idéfix, quatrième du nom. :-b

eki
20/07/2016 à 20:25

c quoi ID4?

IQ
20/07/2016 à 15:13

C'est également médiocre de se focaliser sur un détail pour dire "vous voyez, je le savais, mettre un gay dans un film c'est ridicule, parce que c'est évidemment simplement un effet de mode".
Et de reprocher à certains de vouloir parler des "minorités" comme si ça devait être le point central des esprits, tout en restant obsédé par ça, en saisissant la moindre occasion pour dire que c'est de la propagande, de la bêtise, du cynisme ou je ne sais quoi. C'est une conversation manichéenne, parfois alimentée par des gens persuadés d'être à contre-courant et libres dans leurs têtes vs du politiquement correct méchant qui façonne les consciences comme du Orwell.

ultron75
20/07/2016 à 14:05

Roland est plus proche d'un Uwe Boll qui aurait gagné au loto...
Sérieux Bay à côté c'est Hitchcock !
Que pouvez-vous encore espérer de ce type ?

Dirty Harry
20/07/2016 à 13:35

Je me souviens surtout qu'on a traité Michael Cimino d'homophobe pour le Canardeur, de populiste/fasciste pour Deer Hunter, de Marxiste pour La Porte du Paradis...et c'est le plus grand cinéaste des USA ! Je pense que ce sont les médiocres qui ont besoin : soit de ranger un film dans une case ou sous un drapeau car ils n'ont peu de largeur d'esprit soit de produire un film qui remplit une case car cela flatte ceux qui aiment les cases...(ce que ce médiocre Independance Day Résurgence vient me confirmer à merveille).

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