Underworld : Blood Wars - critique hémophile

Simon Riaux | 15 février 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 15 février 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

La saga Underworld revient avec un cinquième épisode, ce qui ne nous rajeunit pas. La série vieillit-elle comme un bon litron d’hémoglobine, ou tourne-t-elle à la piquette vinaigrée ?

MY NAME IS BLONDE

Pour qui aime les vampires assoiffés de sang, les loups-garous velus et se désole du traitement pudibond ou superficiel que leur a imposé un certain cinéma fantastique (notamment Twilight), la franchise Underworld fait figure sinon de phare dans les ténèbres, ou à tout le moins de friandise appréciable.

Forte d’un début qui fleurait bon la série B artisanale, d’un deuxième chapitre carrément excellent, au feeling de choc des titans hérité de la Hammer absolument délicieux. Suivirent un troisième épisode tout mou et un quatrième tout pourri, qui laissaient craindre le pire quant au film qui nous intéresse aujourd’hui.

 

Photo Kate BeckinsaleUnderworld collection automne hiver

 

Réalisée par Anna Foerster, ce nouveau segment fait l’excellent choix de se concentrer sur les meilleurs ingrédients de cet inégal pot pourri. Foerster nous arrive des séries Outlander et Esprits Criminels, dont elle a manifestement tiré des leçons en termes d’efficacité et de rythme, comme en témoigne la durée ramassée de Blood Wars, qui s’étale à peine sur 90 minutes, générique inclus. De quoi évacuer ou réduire au minimum les nombreuses sous-intrigues rabattues par la série, qui en étaient venues à l’alourdir inutilement.

 

Photo Kate Beckinsale

 

LARA PULVÉRISE

Ainsi, Underworld Blood Wars met l’accent sur ses fréquentes scènes d’action. Beaucoup moins cheap que dans les deux précédents épisodes, elles font preuve d’une brutalité sympathique, ne lésinant pas sur l’hémoglobine, les égorgements et autres tripatouillages d’organes internes. Pas de quoi égaler un Raid ou un John Wick, mais le résultat est suffisamment âpre et soigné pour flatter l’appétit de bourrinerie qui anime tout amateur de gore qui se respecte.

 

Photo Theo James"Allez, on arrête les conneries là, et on joue à la balle. Non mais." 

 

Nimbée dans une photo monomaniaque mais travaillée, la direction artistique retrouve aussi un peu de poil de la bête, la réalisatrice revenant aux fondamentaux Hammerien de la saga. Fini les parkings bulgares, Kate Beckinsale retrouve le chemin des demeures rococo pleines de moulures et de vitraux, tandis que le tout s’hybride dans une joyeuse kitscherie avec Game of Thrones, le temps d’un acte situé dans un curieux fort peuplé de vampiresses suédoises. Le résultat est d’un goût souvent douteux, mais au premier degré bienvenu et au parfum de série B réjouissant.

En témoigne le traitement du personnage de Lara Pulver, actrice trop rare, sortie d’une fantasmagorie gothique du temps jadis. Première antagoniste digne de ce nom depuis Bill Nighy, elle insuffle à l’ensemble un mélange de sur-jeu chrismatique et d’humour à froid plutôt plaisant. Son interprétation carnassière et le regard entre malice et empowerement d’Anna Foerster permettent au personnage d’insuffler aux vampires un peu de leur charge sexuelle originelle, tout en nous réservant quelques jolies joutes hallebarde en main.

 

Photo Lara PulverLara Pulver, vue dans True Blood et Sherlock.

 

SUPER RESIDENT WORLD

Pour autant, Underworld Blood Wars ne renie pas les fondamentaux plus nanardeux de la série. Si les sous-intrigues sont circonscrites au maximum, elles renardent toujours autant du goulot, tandis que le scénario de parvient pas à s’extraire d’un conflit entre Lycans et vampires qui ne va nulle part. Difficile de réprimer un soupir de lassitude devant la vertigineuse débilité de l’enchaînement d’alliances et de trahisons, qui feraient passer un épisode de Stargate pour pertinent traité de stratégie militaire. De même, si direction artistique et scènes d’action tiennent la route, il faudra se fader des effets spéciaux très inégaux, tant certains monstres numériques semblent avoir été conçus par des aveugles fraîchement amputés des mains.

Au final, le film évite soigneusement de faire progresser l’intrigue (un énième pouvoir pour Selene, une nouvelle parka pour l’héroïne, avec teinture blonde incluse, et basta), vouée à se noyer au sein de ce qui est désormais une véritable série. À ce titre, le choix d’Anna Foerster derrière la caméra fait sens en cela qu’elle parvient à retrouver le sens de l’efficacité fantastico-gore qui fit le sel de la franchise, mais révèle combien ses producteurs ne l’envisagent plus désormais que comme un produit désincarné.

 

Affiche

 

 

Résumé

La saga a beau ne plus avoir grand-chose à raconter, elle remplit son rôle de série B gothico-bourrino-fantastique avec honnêteté.

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commentaires
Grey Gargoyle
05/09/2023 à 00:39

Hello,

avec le temps, Rise of the Lycans est devenu mon film préféré de la franchise.
Les 2 premiers films étaient sympathiques quand je les avais vu en salles mais vieillissent plus mal que celui-là.
Je n'aime pas les 2 suivants.

Bien cordialement

A. Nodin
22/02/2020 à 02:45

Suis-je le seul à trouver le son particulièrement mauvais sur ce film ? Hormis quelques scènes, il y a constamment un effet "Hall" ou "Cathédrale", avec son écho insupportable. Il est rare de pouvoir réellement distinguer les dialogues. Ils pouvaient pas se payer un perchiste ?

Melanie
09/07/2017 à 14:37

Je suis déçue aussi , le chapitre 1 2 et 3 était les meilleurs. Le 3 plus particulièrement car Lucian est à mes yeux le personnage le plus charismatique et son histoire est juste parfaite ! Le troisième réalisé par Patrick Tatopoolos qui était présent sur les 2 premiers volets est la clé de cette guerre, Rhona Mitra incarne Sonja à la perfection.
Et c'est vraiment une histoire de quête de liberté de sacrifices de révolte, ce qui est dommage c'est l'histoire de Selene Mickael et Eve inachevée...Comme le bébé de Lucian et Sonja...Il faut juste faire un final désormais et stopper la saga.

E.Emixi
06/05/2017 à 15:24

Depuis Underworld 4 Je ne suis plus ce film qui est devenu une grosse merde! Mon personnage préféré du film avait disparu ( Le mec Mi lycan mi vampire chéplu trop ça fait un bail que je ne suis plus ce film tellement je suis déçu) . Ils ont merdé c'est un film de merde!!!! Aujourd'hui effets spéciaux ne suffisent pas pour faire d'un film un chef d'oeuvre. c'est nul un point c'est tout. C'est un film de merde.

Finnigan
12/04/2017 à 15:06

@Henkil

Déjà, Blood Wars a coûté 35 millions. Nouvelle ère : 70. Donc si on rentre sur le terrain de l'action, des effets, y'a une explication concrète, au-delà de la réalisatrice.

Après, on a sûrement tous vus le même film, juste avec des opinions différentes.... (oui c'est évident mais comme on a souvent l'argument de "on a vu le même film", et parfois de manière très sérieuse...).

Perso je considère Nouvelle ère comme le pire épisode de la saga : je n'en garde AUCUN souvenir, vraiment, pas une image, pas une scène, rien. De l'ordre du navet de luxe pour moi. Blood Wars est mauvais, mais moins mauvais. Je l'ai trouvé plus divertissant - avec toute la subjectivité pure que ça implique.

Henkil
12/04/2017 à 14:14

Vous êtes sûrs que l'on a vu le même film ?
Autant "Nouvelle Ere" était creux, mais visuellement intéressant (notamment au niveau de l'action, des scènes de combat et de la violence/sang qui paraissaient plus réalistes et moins édulcorés), autant Blood Wars est creux, et inintéressant à tous niveaux. La réalisatrice passe à côté du rythme, du visuel, des combats, des chorégraphies, mais surtout du personnage central, à savoir Sélène.
Cette dernière, que l'on appréciait énervée et rebelle, est maintenant dépressive et larmoyante, statique au sol et totalement catatonique.
"Nouvelle Ere" n'apportait rien à l'histoire, mais pouvait être vu comme un reboot partiel, ou du moins relancer une intrigue sans Michael qui clairement ne voulait plus jouer dans la série. Blood Wars n'amène rien, mais rien du tout.
Comment peut-on disposer d'un budget pareil, de moyens pareils, de ressources pareilles, et ne pas arriver à ne serait-ce avoir un tant soit peu d'imagination pour faire avancer l'histoire. Comment peut-on avoir 3 films et demis comme source d'inspiration, tant scénaristique que visuelle, et tuer le personnage, sa façon de combattre, le visuel et le rythme à ce point, tout en mettant en avant pendant le promo que le fait d'avoir une réalisatrice aux commandes va changer la donne.
Exit le visuel léché, exit l'héroïne aux capacités toujours plus impressionnantes, exit les combats vertigineux, avec voltiges, combat au corps stylés et violents, armes blanches et armes à feu, bonjour mythologie approximative et affrontements mous et sans saveur.
J'avais adoré les deux premiers, mais là pour le coup, c'est très mauvais.

Azael
09/03/2017 à 04:36

Alors là je suis sur le cul.............
Je suis extrêmement déçu putain!!!
Non mais c'est quoi ce bordel!?
Une réalisation merdique, aucun détail, que des mises en scène d'action bâclées!
On dirait que la réalisatrice à juste voulu faire une suite pour le principe!
C'est décevant, le film se tourne à une rapidité phénoménale, c'est irritant.
Je le déconseille fortement......

Cinéphile
19/02/2017 à 03:32

Une vraie merde ce film je viens juste de le voir au ciné je regretre amèrement .

postman
17/02/2017 à 10:43

@Manontherun

Peut-on douter de ton avis éclairé, ou est-ce parole d'Evangile ? Parce que perso, je trouve également le 2 très bon, dans la lignée du premier mais avec plus de folie baroque. Et le troisième est à mes yeux la grosse tâche.

Manontherun
16/02/2017 à 20:46

On peut douter du commentaire avisé quand il parle d'excellent Underworld 2. Si le premier opus était vraiment très bon dans un style totalement nouveau, le deuxième est un véritable raté. le troisième au contraire essaie de retrouver de la profondeur avec un style plus gothique. le 4eme reste innommable et immonde. Un navet qui a détruit la franchise. J'ai bien quon se retrouve a la croisée des mondes avec résident evil ....Au vu de l'analyse du journaliste, ça sent surtout le navet.

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