Critique : Le Sens de l'humour
Comédienne très
active, on a pu notamment la croiser chez Pierre Salvadori,
Robert Guédiguian, Maiwenn, et remarquée avec son troisième
court-métrageFais de beaux rêves pour lequel elle a reçu le
César du Meilleur Court en 2007, Marilyne Canto s'essaye aujourd'hui
au difficile exercice du long-métrage avec Le sens de l'humour.
Drame doux-amer sur le deuil et la reconstruction amoureuse, le film ne passionne jamais vraiment, la faute probablement à un scénario un peu trop abrupt, un mixage très étrange (certains dialogues étouffés, des bruitages qui percent les tympans) et une approche extrêmement parisianiste du cinéma. Nous sommes donc dans un cinéma de 11ème arrondissement, bobo mais pas trop, où il ne se passe pas grand-chose de palpitant mais où les personnages s'en prennent plein la tronche pendant 1h27. En résulte un film bancal, en demi-teinte, Le sens de l'humour se bornant à enchainer des séquences au rythme étrange, coupées en pleine action, beaucoup trop explicatives, s'égarant dans certains passages qui n'auraient pas mérité un tel coup de projecteur au détriment d'autres. L'ennui survole dangereusement le film, heureusement traversé çà et là par quelques scènes intéressantes.
Le gros point faible du Sens de l'humour reste
son écriture. De l'aveu même de la réalisatrice, l'intention était de
créer un personnage de femme triste et en colère, irritante parce que
souffrante et de la mettre face à un homme posé et
compréhensif, une sorte de prince charmant moderne et de voir comment on
peut de nouveau accepter l'Amour après un drame. Pari à moitié remporté
puisqu'effectivement, bien que l'on comprenne la souffrance de cette femme, on a sacrément envie de lui mettre des baffes.
EN BREF : Si Le Sens de l'humour ne remporte jamais
l'adhésion, se perd dans trop de circonvolutions auteurisantes et une
facture technique beaucoup trop fragile, le film réserve
néanmoins quelques jolis moments.
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