Pourquoi j'ai (pas) mangé mon père Autopsie d'une déception

Simon Riaux | 8 avril 2015
Simon Riaux | 8 avril 2015

Après des années de production et un marathon promotionnel d’une ampleur rare pour un film d’animation français, voici enfin venu le Pourquoi j’ai pas mangé mon père de Jamel Debbouze. Une grosse déception, qui pourra toutefois satisfaire les plus jeunes.

Avant de tirer le portrait de cette sortie de route d’un projet annoncé de longue date, précisons que les enfants y trouveront probablement leur compte. Coloré et doté d’un rythme soutenu, le film sait en outre se ménager une poignée de gags réussis et une longue série d’autres qui divertiront sans mal les têtes blondes friandes de néologismes et de jeux de mots débités au kilomètre. De même, le message du film, rafraîchissant et sincèrement optimiste, permet d'enrober le tout d'une atmosphère positive singulièrement attachante.

En revanche, pour les adultes et plus particulièrement les cinéphiles, la pilule sera plus difficile à avaler. Tout d’abord parce qu’il est assez embarrassant de voir un projet à ce point là cannibalisé par son auteur/interprète/producteur. Inspiré d’un texte malin, poétique et philosophique de Roy Lewis, le métrage vide l’œuvre de quasiment toute sa substance pour lui substituer une caricature hystérique de Jamel Debbouze, qui sacrifie tous les enjeux sur l’autel de vannes souvent pauvres, voire gentiment affligeantes. Quant à la greffe d'un Louis de Funès numérique dans ce fatras, on tient là une des plus spectaculaires mauvaise idée vue sur un écran ces dernières années.

Encore plus problématique, Pourquoi j’ai pas mangé mon père est échec technique. L’animation est raide, à tel point qu’on a bien du mal à croire que l’ensemble a effectivement été réalisé en performance capture. La direction artistique simpliste ne rattrape jamais le tout, et la dramaturgie tendant perpétuellement vers une sorte de stand up préhistorique achève de nous piquer les yeux.

Enfin, on est passablement agacés par la façon dont le film s’est lui-même vendu comme une innovation technologique, un renouveau dans le domaine de l’animation, là où beaucoup d’autres productions françaises font preuve depuis des années d’ambition, de créativité et de réussite, sans bénéficier des mêmes honneurs médiatiques. On pense au récent Astérix et le Domaine des Dieux, ou à Renaissance, autant de performances qui auraient, elles, méritées que l’on s’arrête sur leur formidable investissement en faveur de l’animation hexagonale.

Résumé

Hystérique, mégalomane et techniquement déficient, le film est à réserver aux fans hardcore de Jamel Debbouze.

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commentaires
Totalboardgames
13/01/2023 à 19:37

La voix et l'omnipresence de jamel rend le film imbuvable

RENAUD76
30/04/2015 à 12:04

Je ne comprends pas qu'à la lecture du scénario, Pathé et consorts lui aient accordé un tel budget. Une personnalité ne fait pas un film. Si tel était le cas, Nabila et les neuneus des télé-réalité auraient toutes leurs chances...

Eva guettou
20/04/2015 à 11:08

Eva

Cat6
15/04/2015 à 19:02

Jamel Debbouze, au casier judiciaire long comme le bras, tente d'assurer sa reconversion. Maintenant il cultive le navet. Malheureusement il est indigeste, comme son comique et tout ce qu'il représente... Le tout ayant coûté 30 millions d'€ dont une bonne partie payée par nos impôts. Ben j'vais pas payer une seconde fois pour avoir un nanard.

film a la con
14/04/2015 à 18:01

Vraiment film à la con, trop de pub autour de ce pseudo film ;(
juste totu bon pour les fab de deboyuez et sa femme ... comme quoi ça sert de coucher pour etre actrice CQFD ;)

je plaint Mr Seydoux... il doit etre bien conseillé avec unbe mega super Top equipe !!

Pathé tu nous decois... arrete de faire du TF1 !

x
13/04/2015 à 10:03

pas

DJ Fest
12/04/2015 à 20:40

@la rédaction : Bon ben j'ai écrit une grosse connerie puisque je viens d'apprendre que RENAISSANCE avait été réalisé en motion capture (et par le même mec en plus) donc la comparaison est bon seulement pertinente mais en plus évidente.

Mea culpa et merci Le Grand Frisson.

Migouël
11/04/2015 à 23:54

Personne ne parle de la performance extraordinaire de Mélissa Theuriau, qui pour la première fois ne m'a provoqué aucune érection. C'est un peu son Monster, elle mérite un Oscar.

Jo
09/04/2015 à 20:24

J'aime cette troisième bouze

Jo
09/04/2015 à 20:22

On a enfin trouvé la troisième bouzes

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