Critique : Un jour de chance

Laurent Pécha | 7 décembre 2012
Laurent Pécha | 7 décembre 2012

Après le généreux et très ambitieux Balada triste, Álex de la Iglesia garde la forme. Avec Un jour de chance, le réalisateur ibérique dresse un portrait d'une justesse aussi drôle qu'effrayante sur la médiatisation de notre société.

On y suit Roberto (José Mota, génial de bout en bout dans un rôle pourtant bien casse gueule), la quarantaine passée, au bout du rouleau par son incapacité à trouver du boulot. Traumatisé de ne pas être à la hauteur de sa (magnifique) femme (interprétée par Salma Hayek que l'on aimerait voir plus souvent mise à contribution de la sorte), il part sur un coup de tête sur les lieux de leur lune de miel pour se retrouver, suite à un accident, avec une barre de fer dans le crâne. C'est le début d'un immense battage médiatique : ne pouvant être déplacé sous peine de mourir, Roberto a le tort de se trouver sur un site archéologique dont l'inauguration a attiré les médias du pays.

Malgré un très léger surplace dans sa deuxième partie compensé par une belle charge émotionnelle, Un jour de chance permet à Álex de la Iglesia d'appuyer là où cela fait mal. Son film est une décapante satire dénonçant avec une vraie intelligence - pas celle du vil pamphlétaire - les dérives d'une société gangrenée par la médiatisation à outrance. Sans jamais oublier qu'il fait avant tout du cinéma, le réalisateur n'épargne aucun camp et renvoie plus d'une fois dos à dos tous ses protagonistes, laissant in fine le spectateur seul juge arbitre de ce qu'il a vu.

Avec Un jour de chance, il semble loin le temps où Álex de la Iglesia n'était avant tout qu'un cinéaste malin adepte du film grand huit. On appelle ça la maturité de l'artiste !

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