Critique : Gibraltar

Sandy Gillet | 13 septembre 2013
Sandy Gillet | 13 septembre 2013

Le troisième film de Julien Leclercq est l'adaptation de l'histoire vraie de Marc Fiévet, publiée sous le titre L'Aviseur, qui dans les années 90 a travaillé pour les Douanes françaises dans le but d'infiltrer des réseaux mafieux avant d'être trahit par son employeur et de se retrouver en prison où durant toute sa détention jusqu'en 2005, il y aura clamé son innocence. Histoire éloquente mais dont on ne peut que la considérer pour ce qu'elle est sans jamais pouvoir être certain que tout ce qui y est dit est absolument véridique.

À l'écran le film se suit sans déplaisir mais semble tout de même avancer avec le frein à main faute d'une véritable ambition narrative donc mais aussi d'une mise en scène inspirée. En d'autres termes Gibraltar manque de ce souffle épique propre au genre tout en lorgnant sans cesse vers les codes du documentaire. Certainement pour se donner une contenance et une patine institutionnelle mais que le point de vue unique adopté par le récit a tôt fait de tuer dans l'œuf. Quant à Gilles Lellouche, il y est égal à lui-même et loupe donc quelque peu la psychologie de son personnage pris entre la volonté de protéger sa famille et l'appât du gain. En face, Tahar Rahim en inspecteur des Douanes n'est pas crédible alors que Riccardo Scamarcio, le mafieux de l'histoire, en fait des caisses façon clins d'œil appuyés à l'attention de Scorsese pour jouer dans son prochain film de gangsters.

Reste tout de même une dynamique d'ensemble non feinte et une volonté de captiver son public. Mais celui-ci risque de plus lui donner sa chance lors d'un prime time télévisuel que sur un grand écran de cinéma. Et pour le coup, on ne crierait pas à l'injustice.  

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