Critique : Moi, député

Laurent Pécha | 29 août 2012
Laurent Pécha | 29 août 2012

Le sujet était sans doute trop beau. Will Ferrell et une partie de sa bande (Adam McKay laissant malheureusement sa place à la réalisation au médiocre Jay Roach) à l'assaut du monde de la politique avec comme bras droit, le trublion des Very bad trip, Zach Galifianakis, on était déjà conquis. Mais, c'est bien connu, la politique, c'est souvent avant tout des promesses pour des résultats bien moins folichons. Moi, député le confirme en n'étant qu'un petit Will Ferrell.

Attention, il y a largement de quoi rire durant cet affrontement bas de plafond entre un politicien passé maître dans l'art d'être élu et un candide demeuré parachuté dans l'arène des élections pour être manipulé par de puissants industriels (les parfaits John Lithgow et Dan Aykroyd). Il y a même une mécanique du gag qui fonctionne parfaitement à l'image de ses hilarants spots publicitaires pour discréditer le candidat adverse. Mais, voilà, deux tempéraments aussi déjantés que Ferrell et Galifianakis ont besoin de place pour s'épanouir pleinement et le récit, très formaté en termes de rebondissements, ne leur laisse jamais le temps d'investir pleinement la scène pour user à plein régime de cet humour absurde ou faussement débile qu'ils maîtrisent si parfaitement.

Et c'est d'ailleurs quand ils sont vraiment tous les deux à l'écran, des moments trop rares quand on fait les comptes, en train de s'affronter et que le récit laisse libre court à toute sorte de fantaisie (jusqu'à aller boxer un nouveau né) que Moi, député, devient cette farce corrosive sur les mécanismes du pouvoir politique. Un ballotage au final tout juste favorable qu'une nouvelle vision permettra, peut être, de réévaluer. Un cas tout sauf d'école dans la filmographie de Will Ferrell.  

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