The Raid : critique castagne

Patrick Antona | 21 octobre 2017 - MAJ : 23/10/2018 12:48
Patrick Antona | 21 octobre 2017 - MAJ : 23/10/2018 12:48

Quand on a eu le plaisir de se prendre sur grand écran des films d'action tels que Piège de cristal ou À toute épreuve qui ont redéfini tout un pan d'un genre que l'on affectionne, il se fait long le temps où on espère redécouvrir le frisson qui avait parcouru notre échine lorsque Bruce Willis sautait du haut d' un gratte-ciel en flammes, Arnold Schwarzenegger mangeait du Béret Vert au breakfast et Chow Yun-Fat dégommait des bad guys en apesanteur. Ce frisson, on peut le redécouvrir avec plaisir grâce au dernier actioner du gallois Gareth Evans et de son équipe indonésienne, déjà à l'oeuvre sur Merantau, mais qui se sont dépassés littéralement ici pour nous proposer "le" actioner-martial-flick le plus bandulatoire de la décennie : The Raid

RAIDE DINGUE

Croisement adroit du film de siège et de commando, porté par une dynamique très carpenterienne, avec son exposition limitée au minimum et sa manière d'entrer directement dans le vif du sujet, The Raid est un pur survival urbain dont la ligne de conduite est on ne peut plus claire: adrénaline, violence et lisibilité. Construisant son film tel un pur trip visuel, Gareth Evans n'en oublie pas néanmoins de traiter ses personnages avec sérieux, qu'ils soient bons, vilains ou à la marge, et à rendre captivante son intrigue certes basique, mais boostée par des séquences d'action bien enlevées qui balaient avec fracas les quelques trous scénaristiques que l'on pourraient trouver.

 

Iko Uwais

PATATE DE FORAIN

Car au niveau baston, on se trouve ici copieusement servi : des fusillades à la John Woo, du cassage de bras à la Steven Seagal et des empoignades chorégraphiées à la Tony Jaa, sans compter tout ce qui passe entre les mains des différents protagonistes et qui se trouve transformé en arme létale ! La mise en scène est au diapason de ce florilège de moments d'anthologie, avec une caméra fluide et dynamique, épousant au plus près les évolutions de ces véritables acrobates de l'Enfer, démodant en quelques séquences la mode de la "shaky cam" et autre montage épileptique qui avaient complètement sclérosé le cinéma d'action de ces derniers temps.

Bénéficiant d'une musique qui monte en crescendo et d'un travail sonore qui permet de ressentir avec force chaque impact, tous ses éléments coïncident à faire de The Raid un spectacle total et porté par des comédiens charismatiques.

 

Tu vas repartir avec deux faux reins

 

Si Iko Uwais, révélé dans Merantau, assure physiquement et émotionnellement dans l'uniforme de chef de commando indonésien, la réussite du film provient aussi de ces bons méchants, avec un "mastermind" du crime tendance Dr Mabuse complètement retors et surtout son homme de main, le quasi-indestructible "Mad Dog" (époustouflant Yayan Ruhian) qui renoue avec bonheur avec toute une tradition du combattant martial du cinéma HK et donne définitivement ses lettres de noblesse au Pencak Silat, l'art du combat indonésien.

 

Résumé

Haletant, violent, virevoltant, trippant, The Raid est incontestablement LE film d'action, celui qui permet de ressentir ce petit frisson grisant que l'on pensait avoir perdu, anesthésié par trop de gaudriole hollywoodienne. Plus une re-création et une résurrection de l'actioner pur qu'une véritable révolution, le film de Gareth Evans est  la démonstration que le classicisme a parfois du bon, aidé par un métissage adroit de talents asiatiques et occidentaux, et la preuve imparable que, dans le genre, le Soleil se lève toujours à l'Est.

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Lecteurs

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commentaires
Adam
22/10/2018 à 14:32

Je rejoins de l'avis de CinéGood. rien que le combat contre Mad Dog justifie le mattage de ce film. Et le pire c'est que la 1ere fois que j'ai vu Yayan Ruhian, je me suis dit "encore un sous fifre qui va se faire degager vite fait". Et là 0o0 !!!!

Andarioch
22/10/2018 à 10:01

Le pied. Un roller caster de la tatanne dans la gueule,.The raid est à la castagne ce que le carnaval de Rio est au string. La raison en est d'abord la qualité des combattants, le réalisateur pouvant se permettre avec tant de talents des plans qui sonneraient faux avec de lourds américains. Vous parlez de cette manie de faire trembler la caméra dans tout les sens. A moins d'être un McTiernan ou un Wachosky il faut ça pour donner une impression de mouvement et de rapidité quand on filme de'épais occidentaux en train de se maraver. Avec une équipe comme ça, même Visconti aurait tourné un sommet du film du baston.
Pour Evans, on attend de voir ce que ça va donner à hollywood avant de juger.

CinéGood
22/10/2018 à 09:29

Le scénario tient sur une feuille de PQ, mais il est transcendé par des scènes d'action époustouflantes. Entre autres : la fusillades dans l'escalier et surtout la baston à deux contre un contre Mad Dog (en plan séquence ou quasi) complétement dingue. Des séquences qui ringardises de fait tous les films US et particulièrement ceux de super-héros !

Hank Hulé
22/10/2018 à 08:50

pensez plutôt à mater the night comes for us...

Ced
21/10/2018 à 22:06

Un plaisir de dingue

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