Critique : Dracula 3D

Laurent Pécha | 21 novembre 2013
Laurent Pécha | 21 novembre 2013

A l'instar de l'équipe de France désormais en partance pour le Brésil, Panoceanic Films confirme qu'impossible n'est vraiment pas français en sortant le Dracula 3D de Dario Argento en salles !!!! Un truc totalement impensable pour quiconque a eu la « chance » de découvrir le film du cinéaste transalpin dans diverses manifestations cinématographiques depuis son improbable présentation en sélection officielle cannoise en mai 2012.  Et pourtant, le 27 novembre prochain, certains d'entre vous auront donc bien la possibilité de voir cette bête de compétition que le mot nanar ne pourrait pas simplement cerner. Non, il s'agit plus ici d'une de ces énigmes sur pellicule que l'on croise parfois dans une vie de cinéphage et qui, au final, peut vous hanter bien plus que bon nombre d'excellents films. Et ce, parce que l'homme derrière cette mascarade cinématographique, n'est autre que l'un des réalisateurs vous ayant offert quelques unes de vos plus belles peurs sur grand écran (Suspiria forever).

Argento et le grand cinéma horrifique, cela fait bien longtemps que l'on a fait une croix dessus, notamment quand on se remémore avec effroi (ou fou-rires)  un Mother of tears ou un Giallo. Pourtant, l'espoir que l'auteur des Frissons de l'angoisse retrouve un semblant d'âme et d'inspiration au contact d'un autre mythe du fantastique, subsistait quelque peu (bon, d'accord, pas trop, si on avait jeté un œil à la bande-annonce). Il ne faudra qu'une poignée de secondes pour se rendre compte à l'évidence : la descente aux enfers du ridicule n'est pas finie pour le père Dario et son Dracula est unique en son genre. Pour le pire et surtout le pire.

Devant nous se dresse le triste spectacle d'une sorte de film estampillé esprit de la Hammer mais qui aurait été tourné sans aucun talent si ce n'est un goût prononcé pour le kitsch. On navigue ainsi entre des toiles d'araignée en sucre tout en s'engouffrant dans des caveaux qui respirent le préfabriqué et en subissant les délires visuels et narratifs d'un démiurge rital transformant Dracula en mante religieuse à faire pâlir de jalousie les monstres des 50's.

Avec des acteurs qui explosent les limites du cabotinage ou qui semblent complètement perdus (Rutger Hauer en tête), Argento ose tout et surtout n'importe quoi (Dracula en loup-garou !!!). Il ne s'inquiète jamais de la tenue esthétique de son récit à l'image d'effets spéciaux incroyablement risibles (le bullet time revisité par Dario, cela risque de vous péter une côte) et d'une 3D nullissime. Tout ceci pourrait effectivement permettre de faire extrêmement mal aux zygomatiques si on omettait de signaler que le film est malheureusement plombé par des tunnels de dialogues, laissant le temps très, très long entre les « éclairs de génie » de notre cher Dario.

A votre bon cœur !

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