Critique : Ma meilleure amie, sa soeur et moi

Laurent Pécha | 1 juillet 2013
Laurent Pécha | 1 juillet 2013

Your Sister's sister, présenté en compétition au dernier festival de Deauville, est un huis clos gentiment batifoleur et vaguement vaudevillesque réunissant le temps d'une escapade champêtre la délicieuse et désormais incontournable Emily Blunt (A), le désopilant Mark Duplass (B), remarqué dans Humpday et Greenberg et enfin la belle Rosemarie DeWitt (C) que l'on avait remarquée en maîtresse insaisissable et indomptable de Don Draper dans Mad Men saison 1. Le point de départ en est simple : A et B sont les meilleurs amis du monde. Ils ne le savent pas encore, du moins ne se l'avouent-ils pas consciemment,  mais ils sont amoureux l'un de l'autre. Seulement voilà : B est endeuillé par la perte de son frère dont A est l'ancienne petite amie (si ce n'est pas du bon dilemme freudien ça alors !). Déprimé, blasé, aigri, désœuvré et précaire, il traverse une crise existentielle. A lui propose d'aller faire le point en s'aérant à la campagne dans sa maison famille. Mais surprise, C, la sœur de A, lesbienne récemment plaquée, également déprimée, s'est réfugiée dans la fameuse maison. Le soir venu, B et C s'enivrent et couchent ensemble. Là-dessus, au petit matin et au grand dam de nos deux fornicateurs, A débarque sans prévenir pour faire la surprise à B qu'elle croyait seul. Vous me suivez jusqu'ici ? Bon, pour ceux qui se seraient perdus en route, je résume : A+B=0 et B+C =X donc A+B+C=.... ??? Eh bien oui, il faut quand même voir le film pour connaître la suite et la fin de cette équation mathématique hautement complexe.

Toujours est-il que cette situation riche en quiproquos et autres malentendus engendre au fil du récit des  gags et moments savoureux, mais distille aussi des instants de tendresse et de tristesse sincères et authentiques qui émouvront les plus sensibles et les fleurs bleues.  Les autres regretteront que l'épreuve traversée par les personnages après le nœud de l'intrigue et son lot de révélations n'entraîne au final que peu de heurts, la crise étant résolue de manière un peu facile, à la façon d'une chanson pop bien rythmée et agréablement sucrée, aux paroles joliment agencées et parfaitement scandées,  mais malgré tout un peu mièvre et insignifiante.  On se plaît ainsi à imaginer ce qu'une réalisatrice plus rohmerienne ou, différemment, plus apatowesque serait parvenue à faire d'une telle histoire et de ses conséquences morales et spirituelles.

Résumé

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