Critique : Nuit blanche
Si Nuit blanche détone dans l'univers de l'action, c'est surtout en raison de ses faux airs de films "indé", que ce soit sur le fond ou sur la forme. On saluera surtout la mise en scène, une caméra flottante, flanquée de plans soignés. Normal avec Tom Stern comme chef opérateur, le directeur de la photographie attitré de Clint Eastwood depuis dix ans. Nuit Blanche, dont l'action se déroule entièrement dans une boîte de nuit, tire profit de l'une des caractéristiques de la dramaturgie, le huit clos, pour en récupérer les avantages. Unité de lieu et unité d'action pour presser jusqu'à la dernière goutte les émotions des personnages. Les bastons sont chorégraphiées avec maestria. On connaît les penchants de la figure de Largo Winch pour fignoler ses cascades et sa joute avec Julien Boisselier dans les cuisines du night club lui fait honneur, si bien maîtrisée que sa durée ne lui fait jamais défaut, bien au contraire.
Un scénario qui tient sur un mouchoir de poche, une action toujours sur la corde raide et des méchants plutôt bien interprétés. Le personnage incarné par Julien Boisselier a ce quelque chose de suffisamment exaspérant et de grotesque pour apporter relief et rugosité à son rôle. Le triptyque Starr, Sisley, Boisselier donne du caractère - parfois des fulgurances comiques - au scénario, et certains personnages secondaires viennent ajouter une touche d'humour, Birol Unel surtout. Dans la droite lignée du thriller made in France actuel (A bout portant, La Proie ou encore Switch), Nuit blanche est un film d'action intelligent qui sert une histoire émotionnelle sans prétentions.
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(2.8)