Livide : critique cadavérique

Tonton BDM | 19 septembre 2011 - MAJ : 30/06/2021 15:00
Tonton BDM | 19 septembre 2011 - MAJ : 30/06/2021 15:00

Quelques années après le choc frontal et gorasse d'À l'intérieur, les duettistes de l'horreur made in France Alexandre Bustillo et Julien Maury reviennent au ciné de genre avec Livide, un projet qui semble à première vue beaucoup plus « calme » que leur premier essai (moins ouvertement enragé en tous cas), et surtout beaucoup plus ambitieux, que cela soit d'un point de vue scénaristique ou formel.

En effet, en abordant l'exploration d'une lugubre maison abritant de sombres secrets z'et créatures, le scénario des deux jeunes réals s'inscrit dans la grande tradition du film de maison hantée ou de fantômes, à tendance gothique, qu'ils abordent avec une rigueur et un sérieux qui ne se démentent jamais. « À l'espagnole » me direz-vous ?

Hé bien pas exactement. Parce que comme on pouvait s'en douter, leur récit ne reste pas forcément sur les rails du simple film de maison hantée : la générosité de ses auteurs emmènera le spectateur dans d'autres directions, souvent inattendues, dans une sorte de fourre-tout visuellement sublime, au cœur duquel les influences hétéroclites créeront une harmonie dissonante assez grisante pour qui goûtera cet épatant mélange des genres, mais qui pourra également, on l'a constaté lors de la projection du film au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg, se révéler déstabilisant pour certains spectateurs.

 

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Slalomant sans le moindre problème de rythme entre les séquences poétiques et les vrais moments de flippe (George A. Romero, présent à Strasbourg, y est allé de ses petits sursauts), Livide s'offre donc quelques séquences vraiment magnifiques et se révèle être rapidement un film unique et très attachant, jusque dans ses petits défauts (dialogues un peu trop « écrits », jeu de Marie-Claude Pietragalla un poil outrancier, réactions des personnages parfois étranges...).

 

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Le seul vrai reproche que l'on pourrait faire au duo Maury/Bustillo est sans doute qu'à force de crouler sous les références, les clins d'yeux et autres emprunts visuels, les réals oublient un peu trop de mettre d'eux-mêmes dans leur bébé : on pense au cinéma de Mario Bava et à la Hammer, à Claude Chabrol, à John Landis bien sûr, à Dario Argento, Jean Rollin ou encore à La maison des 1000 morts, Insidious, Cronos, etc, mais où sont Maury et Bustillo, qui sont Maury et Bustillo ? Cela dit, ne boudons pas notre plaisir et les intenses émotions ressenties devant Livide qui impose sans peine ses qualités et son charme gothique, encore amplifiées par la beauté incandescente de ses deux Chloés, Chloé Coulloud et Chloé Marcq.


 

Affiche officielle

 

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