Drive - critique coolitude

Laurent Pécha | 18 février 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Laurent Pécha | 18 février 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Quelque soient les qualités mais aussi défauts que l'on trouvait aux films de Winding Refn, on sentait le jeune cinéaste capable de signer dans le futur une œuvre instantanément géniale. On ne pensait pas que le bougre y parviendrait dès son premier film américain. C'est dire à quel point Drive fait figure d'uppercut phénoménal.

Refn parvient à la fois à prolonger son œuvre et ses thèmes de prédilection (son héros est un détonant prolongement de ceux interprétés par Mads Mikkelsen ou Tom Hardy) tout en signant un film référent pour quiconque aime le cinéma américain. Car, ce n'est ni plus ni moins qu'à un best of parfaitement assimilé de plus de 40 ans de productions US que le cinéaste nous invite. D'un pitch de série B d'une simplicité et linéarité radicale (un as du volant solitaire vole au secours d'une jeune femme en détresse et affronte la pègre), Drive se transforme par le génie de son réalisateur en un maelstrom d'émotions en tous genres.

 

Photo Ryan Gosling

 

Filmant avec un amour sans borne son incroyablement charismatique driver (magnétique Ryan Gosling qui entre instantanément dans le panthéon des icônes du genre), Refn parvient à rendre jouissif chacun de ses gestes. De sa manière de mâchouiller son cure dent à sa démarche chaloupée magnifiée par le port d'un blouson  à dos de scorpion, Gosling multiplie les poses qui font pousser un râle de plaisir tant il est le héros que l'on voudrait être. Et quand le jeune homme tombe sous le charme de la craquante Carey Mulligan, on est ravi de plonger dans une love story aussi épurée que touchante qui culmine dans une scène de baiser unique dans l'histoire du cinéma.

 

 

Non content d'imposer subtilement cette romance feutrée, Refn s'en sert pour booster son récit et instaurer un climat de violence et de rage qui va petit à petit contaminer Gosling et plonger le spectateur dans une succession de séquences chocs où la mort n'est jamais gratuite ni complaisante. Au contraire, elle est nécessaire, attendue et mise en scène avec un sens de l'effet absolument redoutable (ça va bondir de son fauteuil et lâcher quelques cris).

A l'image de la dextérité au volant de son héros, Nicolas Winding Refn en a constamment sous le capot et semble éprouver un malin plaisir à proposer de l'image iconique ou de la bande son euphorisante pour relancer de plus belle sa formidable machine à produire des orgasmes rétiniens. A ce niveau cinglant de réussite formelle et thématique, on peut aisément parler de film instantanément culte. Mieux de film référence !

 

Résumé

Un film instantanément culte.

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Lecteurs

(4.7)

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commentaires
Pseuré
24/10/2023 à 22:10

Quelque soient les qualités ?

Quelles que soient les qualités.

vinc
29/09/2022 à 17:58

désolé les gars mais ,outre sa lenteur consternante et les gros plans systématiques sur l'acteur plus que mutique , on finit par se demander si Ryan comme les autres n'avaient pas à refaire leur piscine ou leur toiture !...

Joker
21/11/2021 à 16:52

Revu et quelle claque ! Entre les prises de vues, la photographie, les musiques et un Ryan Gosling juste magistrale, Drive est un film à l'ambiance unique.
Ça nous change de Wheelman de Frank Grillo ou les 3/4 du film se passe dans une bagnole avec un smartphone, une vraie purge avec un climax qui finit en pignole foireuse!
Au final, je ne serais pas contre un Drive 2 avec le même réal et toujours un Ryan Gosling au volant.

Geoffrey Crété - Rédaction
19/02/2018 à 01:05

@Dredd

Mad Max : Fury Road, Tree of Life... il y a pourtant quelques cas exceptionnels ;)

Dredd
18/02/2018 à 20:50

Ce doit bien être la première fois en quatre ans que je vois un film recevoir cinq étoiles sur ce site.

Pulsion73
18/02/2018 à 17:43

Ryan Gosling à souvent des rôles où il montre peu d'expressivité: Drive, Only God forgives ou dans le contemplatif Blade Runner 2049. Tout serait dans le regard ? ^^. Drive, à voir ou revoir, simple, efficace.

Dirty Harry
18/02/2018 à 17:27

Un excellent remake de The Driver de Walter Hill, mais avec une mise en scène "princière" : Los Angeles filmé comme un château de conte de fée, le méchant roi et le jeune chevalier Melvillien qui s'en va délivrer la princesse, aidé de sa fidèle monture, une musique pop inoubliable et une classe infinie (la scène de l'ascenseur). A noter le garage au début où se trouvent pas mal de voitures de courses-poursuites culte géré par Bryan Cranston et Gaspar Noé qui fait une cascade lors d'une scène de tournage. Vive le marteau.

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