Critique : Les Meilleurs amis du monde

Sandy Gillet | 8 juin 2010
Sandy Gillet | 8 juin 2010

Cette énième comédie de l'année est un premier long signé Julien Rambaldi qui ne se distingue pas vraiment de la production ambiante sinon à vouloir pousser des stéréotypes du genre suffisamment loin pour accéder à leur tonalité dramatique. En d'autres termes, mettre un tantinet le spectateur mal à l'aise devant une situation donnée où l'on ne sait plus trop bien où et quand on doit rire ou redevenir sérieux. C'est en fait le seul atout d'un film reposant par ailleurs sur des bases scénaristiques ultra codifiées avec pour point de départ la situation suivante : que faire quand vos meilleurs amis qui vous ont invités à passer le week-end dans leur luxueuse maison du sud de la France, vous balancent sans le savoir via une mauvaise manip téléphonique, les pires saloperies ?

Et bien la première chose qui vient en tête c'est de finir la route pour aller casser la gueule de l'autre... Et puis une fois sur place on se dit que finalement la vengeance est un plat qui se mange froid... permettant donc à ce vrai-faux huit-clos de développer moultes situations qui se veulent cocasses et tragiques à la fois. Si certaines sont assez réussies (le match de foot père-fils des deux fratries qui se termine immanquablement en un règlement de comptes savoureux) on sera plus dubitatif quant au rendement de beaucoup d'autres comme celle du dîner arrosé au « Paic citron » pour le moins poussif. Ou alors c'est que l'on  n'a pas bien saisi où Rambaldi voulait en venir.

Ce n'est pas faute aux comédiens de se donner à fond à commencer par un Marc Lavoine pil poil dans son personnage de beauf au grand cœur ou une Léa Drucker toujours aussi à l'aise en femme névrosée au bout du rouleau. Mais c'est à Pascale Arbillot que revient la palme pour son rôle d'épouse transie, bourrée de préjugés en tous genres mais qui n'hésite pas à se venger de son mari volage en allant chercher l'âme sœur sur Meetic. Au final la mayonnaise prend face à une telle débauche d'énergie louable. Mais elle ne permet pas de sauver le film d'une certaine routine due à cette volonté patente de ne pas trop creuser dans l'humour décalé ou à froid qui maintenu tout du long aurait pu lui donner sa véritable identité. Bref si l'on ne  s'ennuie pas c'est loin d'être inoubliable. Parfait pour un prime time en quelque sorte !

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