The Town : Critique

La Rédaction | 9 septembre 2010 - MAJ : 27/09/2023 11:44
La Rédaction | 9 septembre 2010 - MAJ : 27/09/2023 11:44

Trois ans après avoir réalisé et adapté Gone baby gone, Ben Affleck revient avec The Town qu'il a scénarisé et dirigé. Tiré du livre de Chuck Hogan, Le Prince des voleurs, le film s'intéresse à une bande de jeunes issue du quartier irlandais de Boston, Charlestown. Grands bandits dépouilleurs de convoyeurs, leur histoire va prendre un sombre tournant lors d'un énième casse. Amour, fraternité et trahisons sont au rendez-vous de ce Heat du pauvre.

S'il avait réussi à surprendre et à montrer l'étendu de son talent avec son premier film, Ben Affleck déçoit un tant soit peu avec ce nouveau long-métrage. Contrairement à ce que le réalisateur clame, The Town n'arrive jamais à être le portrait d'un quartier et d'une communauté et se contente de n'être qu'un efficace polar un peu classique. Même s'il s'est inspiré de films comme Gomorra, Affleck n'arrive jamais à réellement montrer les enjeux et la vie de ce secteur, se contentant de le garder en arrière-plan décoratif. Seul le personnage de Pete Postlhwaite, mi-fleuriste, mi-truand semble incarner l'âme de Charlestown, où l'entraide et le crime sont finalement très liés.

 

 photo, Jeremy Renner

 

The Town commençait pourtant très bien avec un impressionnant casse, où la caméra d'Affleck saisit sur le vif le moindre détail d'une équipe de braqueurs parfaitement organisée. Et surtout, cette séquence introductive permet de découvrir le personnage fort mais malheureusement bien trop sous-exploitée qu'interprète la juste et touchante Rebecca Hall. Une directrice de banque enlevée puis relâchée par le gang qui va tomber sous le charme de Doug MacRay (Ben Affleck), un des voleurs. S'immisce alors dans le classique et tant vu récit du jeu du chat et de la souris entre le FBI et les braqueurs, une drôle d'histoire d'amour. Une histoire d'autant plus touchante qu'on la sait vicier, et l'occasion pour les deux tourtereaux de nous offrir de jolies séquences.

 

photo, Ben Affleck

 

Mais The Town est avant tout un polar et Affleck est loin d'avoir la maîtrise narrative (on ne va même pas évoquer l'aspect purement formel) de Michael Mann. Il se doit d'aller du côté de son intrigue policière, histoire de faire monter la sauce en termes d'adrénaline (reconnaissons lui, à l'instar de son braquage final, un réel savoir-faire). En résulte, une œuvre sans surprise, qui délaisse ainsi de belles pistes lancées (le personnage de Blake Lively sacrifié à l'autel du triangle amoureux) pour n'être « qu' » un bon policier du samedi soir. Un constat à l'image de la carrière d'acteur du cinéaste !

 

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