Night and Day : critique

Renaud Moran | 25 juin 2010 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Renaud Moran | 25 juin 2010 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Voir des films en salle en ce moment, c'est un peu comme voir des matchs de la Coupe du monde de football. On est enthousiaste, plein d'espoirs et d'attentes, on a envie de voir des belles choses. Et puis en fait, ce n'est pas ça. On s'ennuie un peu. Il y a des déceptions, des frustrations, même s'il reste malgré tout quelques petites surprises. On ne passe pas non plus un mauvais moment mais rien n'en reste une heure après. En fait, l'équilibre entre les différents compétiteurs est telle que pas grand-chose ne surnage.

Ainsi, Knight and Day démarre sur les chapeaux de roues avec la rencontre dans un aéroport du duo formé par Tom Cruise (intriguant et complexe Roy Miller) et Cameron Diaz (solaire et candide June Havens), suivie d'une excellente scène dans un avion en vol, mélange réussie de comédie, d'action et d'effroi. Avant de s'enfermer dans un programme quelque peu convenu, répétitif et au rythme nonchalant, long rêve éveillé de cette Alice au pays des James Bond : une scène d'action spectaculaire, Roy donne un somnifère à June et la transporte quelque part, une scène d'action, somnifère, voyage, etc. Au point de s'essouffler lorsque survient l'épilogue.

 

photo, Tom Cruise, Cameron Diaz

 

Le principe est pourtant bon et ne date pas d'hier : conter une histoire d'amour qui se développe dans le cadre d'un film d'action. La faute en incombe d'abord au scénario, certes malin et distillant de bonnes idées, mais qui n'approfondit jamais rien, à commencer par les personnages. On commence du point de vue de Roy pour ensuite basculer au bout de 5 minutes au point de vue de June, position qui restera la nôtre jusqu'au bout. Pourquoi alors ne pas avoir commencé le film directement de son point de vue à elle et renforcer ainsi l'aspect archétypal et fantasmatique de Roy, tout en continuant de cultiver le doute quant à ses motivations et sa vraie nature : héros ou psychopathe ?

 

photo, Tom Cruise

 

La mise en scène ensuite, certes lisible dans l'action, délimitant bien les espaces et non surdécoupée par un montage épileptique, a contrario d'un Joe Carnahan et autre Tony Scott, mais un peu mollassonne et sans saveur. Elle n'insuffle pas grand-chose de plus à tout cela et le réalisateur de Copland et Walk the line paraît ainsi survoler son sujet pendant tout le film, à l'image de June, droguée et baladée au gré des envies et des besoins de Roy. Reste quand même un couple crédible et en symbiose, et des scènes d'action totalement débridées et irréalistes qui renvoient n'importe quel James Bond (et particulièrement le dernier, Quantum Solace) dans son panier à nanar.

 

Affiche française

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