The Red Riding Trilogy - 1974 : Critique

Thomas Messias | 10 novembre 2009
Thomas Messias | 10 novembre 2009

On n'a pas fini d'entendre parler du romancier David Peace et de sa tétralogie Red riding (constituée de 1974, 1977, 1980 et 1983). Des producteurs britanniques en ont tiré une trilogie filmique, confiée à trois réalisateurs différents (le volume 1977 ayant été mis de côté, vraisemblablement pour des raisons de budget). À la vue des films, Ridley Scott a aussitôt acquis les droits dans l'intention de réadapter les romans de Peace aux États-Unis, avec des moyens sans doute plus conséquents. On le comprend : la trilogie Red riding est absolument passionnante. Comme dans les Pusher de Nicolas Winding Refn, les personnages principaux de l'un des films peuvent se retrouver au second plan d'un autre, le tout composant une fresque cohérente aux ramifications savamment élaborées.

 

 

La trilogie débute avec 1974 de Julian Jarrold (Jane). Andrew Garfield (également à l'affiche de L'imaginarium du docteur Parnassus) y interprète un jeune journaliste aux dents longues, qui tente de résoudre une affaire sordide : on a retrouvé une petite fille violée, tuée, scarifiée, des ailes de cygne cousues dans le dos. Avec sa mise en scène très seventies, Jarrold s'inscrit dans une veine polardeuse proche de certains Sidney Lumet, dépeignant un univers où faire confiance est forcément une erreur. Dans ce petit monde, les promoteurs véreux et les journalistes participent aux mêmes soirées, les flics pratiquent l'intimidation dans les parkings souterrains, et toute forme de curiosité est sévèrement châtiée. Bien menée, l'intrigue ira évidemment bien au-delà de la simple recherche d'un bourreau d'enfant.

 


Parfaitement inscrit dans l'époque avec sa reconstitution plus vraie que nature, 1974 est également le portrait saisissant de ce journaliste ambitieux et volontaire, constamment entre deux âges. Il y a chez lui l'ado idéaliste, vivant encore chez sa mère, qui écoute de la musique à plein volume et construit ses enquêtes assis au tailleur au pied de son lit. Et puis il y a l'homme, à la sexualité bien installée, employant des méthodes d'adulte pour parvenir à ses fins. Jarrold met en scène sa quête obsessionnelle de vérité, qui risque de le mener à sa perte tant il semble être le seul à ne pas vouloir étouffer une telle affaire. Le télescopage de ses deux personnalités - le jeune chien fou et le journaliste intègre - fera plus que des étincelles. 1974 donne envie d'en savoir plus sur ce que David Peace a dans le crâne ; un changement de salle de projection et un bond de 6 ans en avant apporteront sans doute quelques réponses.

 

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