Critique : L'Amour c'est mieux à deux

Laurent Pécha | 5 mai 2010
Laurent Pécha | 5 mai 2010

Un souffle nouveau se serait-il penché sur le berceau souvent vacillant de la comédie romantique française ? Après l'excellent L'Arnacoeur, voici qu'à quelques semaines d'intervalle, sort un nouvel exemple de la french touch, capable  d'offrir dans le domaine mieux qu'un substitut à la toute puissance américaine. Et qui plus est grâce à un (ex-)Nul.

C'est effectivement le revenant Dominique Farrugia (disparu du poste de réal depuis le naufrage du navrant Trafic d'influence) épaulé par Arnaud Lemort qui signe cet L'amour c'est mieux à 2, comédie totalement à l'image de l'humour pas toujours des plus fins de l'ex-présentateur météo de Nulle par ailleurs. Mais un humour qui a le bon goût de faire rire par sa capacité à appeler un chat un chat. Car, si on est effectivement dans le cadre de la comédie romantique classique (rencontre improbable, ils s'apprécient, vont s'aimer, ne plus s'aimer pour s'apercevoir qui si finalement), le film du duo s'offre régulièrement l'occasion de déraper pour goûter aux joies du « politiquement incorrect » cher à l'humour anglo-saxon.

Avec en vedette un Manu Payet plus d'une fois hilarant dans le rôle du pote macho doté d'une bite à la place du cerveau. Aussi bien accompagné, Clovis Cornillac se laisse entraîner dans la danse et dévoile un talent comique jusqu'ici bien trop insoupçonné (c'est sûr que ce n'est pas avec Astérix que le bonhomme aurait pu se laisser aller). Mais si le « couple » masculin apporte l'énergie et la grande partie des éléments humoristiques du récit, il se fait plus d'une fois voler la vedette par le sex-appeal, la fantaisie et les bons mots du casting féminin. Virginie Efira et son sourire désarmant (le plus beau vu sur un écran de cinéma depuis des lustres) confirment après Le Siffleur que la demoiselle a un tempérament d'actrice comique qui ne demande qu'à prospérer. Et les autres comédiennes, grâce à des rôles parfaitement écrits et délimités (l'influence de la comédie US porte enfin ses fruits), se mettent au diapason pour permettre à l'histoire de s'offrir des coups d'accélérateur cocasses des plus savoureux (la palme revenant à Shirley Bousquet impayable en secrétaire aussi transi d'amour pour son patron que complètement à l'ouest.

Oubliez l'affiche et le titre franchement peu emballant, cet Amour -à mérite bien qu'on y aille, et à 2 de préférence...

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