Critique : London nights

Thomas Messias | 27 avril 2010
Thomas Messias | 27 avril 2010

Si Cédric Klapisch était allé passer des vacances à Londres au lieu de squatter Barcelone, L'auberge espagnole se serait sans doute appelé London nights, et aurait été bien moins agréable. Le film d'Alexis dos Santos raconte en effet les pérégrinations de quelques jeunes dans une ville trop grande pour eux, qu'ils découvrent sur le tas et qui devient rapidement le théâtre de leurs premières désillusions personnelles et de leurs émois amoureux les plus forts, tout cela pouvant être lié ou non. Au départ est Axl, jeune étudiant espagnol qui débarque dans la capitale anglaise pour retrouver son père ; il y a également Véra, petite française ayant tout juste la vingtaine comme lui, dont les premières amours semblent ne mener nulle part. Et alors ? Et alors rien : les voilà qui, sans le savoir, vont s'installer dans le même entrepôt sans jamais se croiser. Et puis c'est tout.


Comme l'indique un peu mieux son titre original Unmade beds, London nights tisse notamment sa narration sur le récit intérieur d'Axl, qui se raconte non pas à travers les journées passées à Londres mais par les différents lits dans lesquels il a dormi depuis son arrivée. Pourquoi pas : il y a dans cette idée un côté globe-trotter plutôt séduisante, ou en tout cas gentiment attirante. Problème : ce genre de gimmick n'est jamais vraiment exploité par un Dos Santos trop occupé à montrer qu'il sait manier sa caméra de façon plutôt habile. Le film ne parvient jamais à rendre palpable la fantaisie et l'incertitude de la vie de ces post-adolescents extrêmement frêles mais prêts à toutes les folies pour parvenir à découvrir qui ils sont vraiment ou en tout cas à le montrer aux autres.


Pas grand chose à croquer dans ce film, puisque l'exaltation amoureuse qui chavire Véra n'est absolument pas communicative, tout comme la fébrilité d'Axl qui côtoie son géniteur sans oser lui révéler qui il est. Et si les acteurs, Déborah François en tête, sont absolument irréprochables dans la peau de ces petits poussins fragiles, c'est bien insuffisant pour donner suffisamment d'intérêt à ce tout petit truc sans aspérité, aussitôt vu aussitôt oublié, et qui ne risque pas de donner à qui que ce soit l'envie de prendre son sac à dos et de partir tenter sa chance à l'étranger : dans London nights, malgré ce que la ville peut représenter, tout cela semble beaucoup trop ennuyeux pour prendre le risque de quitter son petit confort.

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