Critique : Victoria : les jeunes années d'une reine

Sandy Gillet | 22 juillet 2009
Sandy Gillet | 22 juillet 2009

Il y a une tendance qui émerge depuis quelque temps et subrepticement dans la production cinématographique anglo-saxonne : le biopic d'une monarchie anglaise dans ce qu'elle a de plus cinégénique, soit deux ou trois périodes historiques considérées comme saillantes. Même la télé s'y est mise avec la série Les Tudors. Avec Victoria on a donc droit aux jeunes années comme son titre l'indique, d'un règne qui aura duré 63 ans de 1837 à 1901. Surtout connue dans les livres d'histoire pour avoir été une reine veuve invariablement vêtue de noire, le film veut s'attarder sur ce qui s'est passé auparavant, quand Victoria n'était qu'une jeune femme insouciante et romantique.

L'idée semblait suffisamment intéressante pour embarquer entre autres personnes, Scorsese qui s'est donc investi sur ce film en tant que producteur. On trouve aussi derrière la caméra un Jean-Marc Vallée très loin ici de l'univers de C.R.A.Z.Y. et une Emily Blunt méconnaissable dans le rôle titre. C'est d'ailleurs bien elle qui porte le film sur ses épaules. Sa grâce, sa présence à l'écran et sa façon d'habiter une figure de l'histoire d'un pays que chacun en Angleterre s'est accaparé à sa manière est une gageure qu'elle remporte haut la main.

Ce qui pêche c'est toute la mise en scène qui plombe littéralement cette prestation aérienne. Il est évident que le réalisateur canadien a eu du mal à trouver le bon tempo et peine à nous intéresser à la tension politico sociale que l'ascension de cette jeune reine de 18 ans aura provoqué dans le pays. Par contre les scènes plus intimes ont un ton juste car bien plus sobre. Une réussite due en grande partie à la prestation toute en retenue de Rupert Friend en Prince Albert, prétendant puis époux de la Reine Victoria avant de mourir à 42 ans de la fièvre typhoïde.

C'est donc la disparition de cet être cher qui laissera dans l'Histoire cette image d'une femme forte mais inconsolable. Le film aura au moins le mérite d'atténuer cela sans que pour autant on puisse légitimement penser qu'il s'agissait là d'un point de culture essentiel à notre savoir. Sinon peut-être à vouloir briller en société. Et encore !

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