Critique : Neuilly sa mère !

Thomas Messias | 8 août 2009
Thomas Messias | 8 août 2009

Passant subitement du sept-un au neuf-deux, le héros de Neuilly sa mère ! est au centre d'un nouveau choc des cultures qui donne lieu à une comédie fort sympathique, qui assume son simplisme et fait dans le rafraichissement. Sur une idée de Djamel Bensalah, Gabriel Julien-Laferrière parvient à faire le lien entre les comédies de banlieue et celle d'Étienne Chatiliez. Par son sujet, Neuilly sa mère ! commence en effet par faire penser à La vie est un long fleuve tranquille, même s'il explore au final des territoires moins vachards et reste relativement cadré.


La relative réussite du film est due à l'énergie de ses interprètes. Samy Seghir est un Sami très mignon, très touchant, dont la perplexité est communicative. Rachida Brakni et Denis Podalydès forment un couple d'hôtes tout à fait complémentaires : elle est douce, belle mais pas potiche, il est coincé mais drôle à force d'efforts maladroits. Mais une fois de plus, la star du film se nomme Jérémy Denisty. Dans Nos jours heureux, il était le correspondant belge snobinard et horripilant ; ici, il reprend le même genre de rôle, mais dans une optique plus... sarkozyste. Sa première apparition a même de quoi faire peur : on le voit revenir du jogging avec son t-shirt NYPD, et se présenter comme le futur président de la République. Mais le talent du jeune interprète, ainsi que l'allègement progressif de la charge anti-UMP, parviennent à rendre le film plus attrayant qu'une soirée au Théâtre des Deux-Ânes.


Pas follement original, le film exploite cependant la plupart de ses situations avec une indéniable efficacité. Il faut malheureusement qu'une nouvelle histoire d'amour impossible - et pas crédible - entre Sami et une jeune fille semblant deux fois plus vieille que lui vienne ternir la dernière partie et donner à l'ensemble un aspect fleur bleue des plus inutiles. Mais Neuilly sa mère ! donne la pêche et conserve son capital séduction jusqu'à la fin. La preuve : très vite, on ne fait même plus attention à la relative médiocrité de la réalisation, autre point commun avec les films de Chatiliez.

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