Critique : Âmes en stock

Lucile Bellan | 3 décembre 2009
Lucile Bellan | 3 décembre 2009

Tout commence par une idée simple, un concept (presque un de ces « pitchs » de cinéma qu'on scande pour alpaguer les producteurs) : c'est l'histoire de Paul Giamatti qui n'arrive plus à jouer sur scène, alors il paye une entreprise spécialisée pour le débarrasser de son âme. Et ce qui aurait pu être un postulat de farce décalée et folle à la Dans la peau de John Malkovich ne devient plus qu'une réflexion bancale sur la personnalité, la spiritualité et le travail d'acteur. Car le mot est lâché, une âme, son âme, qu'est ce qu'une âme, comment la désincarner, la représenter et surtout quelle est sa valeur ? Par ce choix peut-être malheureux de terme, la réalisatrice Sophie Barthes s'adjoint pour son premier film tout un passif de réflexion philosophique et psychologique (psychanalytique même) dont elle n'arrive jamais vraiment à se détacher.

En faisant fi de ce bagage à tous les niveaux, en ne posant ni ne répondant à aucune question, elle ne nous livre qu'une comédie dramatique un peu fade dont toute l'essence ne dépend que d'un seul acteur : Paul Giamatti. Celui-ci livre avec tout le talent qu'on lui connaît une interprétation sans faille mais semble subir avec bonhomie les péripéties qu'on lui impose, dommage que sans un réel parti pris sur la question de l'âme, aucun jeu particulier ne peut être tenté par l'acteur. Entier, dépossédé de son âme ou empli de celle d'une femme russe, il fait montre du même désoeuvrement, des mêmes mimiques blasées et comiques que d'habitude.

Une fable riche en potentiel mais faible en expérimentation et en écriture. Le résultat n'est pas déplaisant mais le tout laisse comme une impression de déception... aurait-on pu faire mieux avec les mêmes ingrédients ? Sûrement.

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire