Whatever Works : Critique

Jean-Noël Nicolau | 29 juin 2009
Jean-Noël Nicolau | 29 juin 2009

Woody Allen est revenu à New York. Sa ville, sa passion, son énergie vitale. La symbiose entre le réalisateur et Big Apple est proverbiale, évidente. Au point que l'on estimait que le monsieur avait largement fait le tour de tous les recoins et de toutes les possibilités de Manhattan et de ses habitants. Le départ pour d'autres contrées fut salvateur, mais aussi signe d'une grande période de doutes. Un coup de génie (Match point) engendra aussitôt des œuvres mineures et manquants de plus en plus d'inspiration (en particulier Scoop et Vicky Cristina Barcelona). Et surtout le gars Woody avait pris un méchant coup de vieux et semblait plonger dans une déprime durable. La solution ? Le bain de jouvence dans les rues bruyantes de sa ville.

 

 

Ce qui aurait pu être un radotage complaisant se transforme avec Whatever works en un best of réjouissant. L'essence du cinéma de Woody Allen se retrouve ici,  des monologues misanthropes à la tendresse qui pointe par éclats. En se dissimulant derrière la caméra et en demandant à Larry David (co-créateur de Seinfeld et héros de Larry et son nombril) de le remplacer, le réalisateur retrouve toute sa verve comique et sa générosité humaine.

 

 

Finalement Whatever works ne nous apprend rien de nouveau sur le cinéma et la pensée de l'auteur, mais tout y est présenté avec une bienveillance et une émotion renouvelées. Evan Rachel Wood remplace avantageusement Scarlett Johansson dans le rôle de l'ingénue et le jeu de l'amour et surtout du hasard se déploie dans toutes ses possibilités. Dans le même temps, Allen se réconcilie avec son âge, son univers et le fait que le cours des choses, totalement chaotique, n'est pas forcément une source d'angoisse. Après tout, du moment que cela nous rend heureux...

 

Résumé

 

En livrant à la fois sa comédie la plus réussie depuis au moins Harry dans tous ses états et une œuvre positive, bienheureuse et au final très émouvante, Woody Allen nous apparaît ressuscité. Comme revenu d'entre les morts après Scoop, plus vivant que jamais. Whatever works c'est son La Vie est belle, son petit Frank Capra en miniature. Pour les fans comme pour les autres, difficile d'imaginer plus beau cadeau.

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