Robin des Bois : critique historique
Robin des bois ou la suite indirecte de Gladiator ? Robin des bois est au Moyen-Âge ce que Gladiator était au péplum ? Les points de comparaison entre les deux films s'imposent d'eux-mêmes, malgré la décennie qui les sépare et les trois autres collaborations entre Russel Crowe et Ridley Scott (Une grande année, American Gangster, Mensonges d'Etat). L'acteur et le réalisateur les revendiquent d'ailleurs, taclant au passage les autres adaptations. Robin des bois, prince des voleurs avec Kevin Costner est un long clip de Bon Jovi pour Russell Crowe, et Sacré Robin des bois de Mel Brooks, la seule version potable selon Ridley Scott.
MAXIMUS ROBINUS
Ici, le titre de Robin des Bois serait pourtant presque mensonger ou trompeur, puisqu'il n'y est question que de Robin Longstride. Derrière la légende, l'homme. Comment un simple archer est devenu une figure mythique de la liberté et de la justice. A l'instar de Maximus dans Gladiator : « Rise and rise again, until lambs become lions ! » en est le leitmotiv un peu lourdingue. Pourtant, ce n'est même pas ce film que font Ridley Scott et Russell Crowe.
DERRIERE LA LEGENDE, L'HOMME
En effet, la fresque romanesque est impossible de par la nature même du héros, guerrière, et par le contexte historique, aussi instable qu'intense. C'est la réelle surprise de ce Robin des bois, à commencer par le scénario en béton armé de Brian Helgeland. Le script a beau avoir été réécrit, trituré, massacré (rappelez-vous lorsque le projet s'appelait encore Nottingham avec Russel Crowe dans le rôle de Robin ET du Shérif !), il reste l'essence. Une essence capable d'embraser un pays ou d'enflammer un homme. De ce point de vue, Robin n'est ni un jeune fou et rebelle, ni un brigand au grand cœur. Il ne vole pas aux riches pour donner aux pauvres, il ne cavale pas vers sa légende. Au contraire, il est raisonné, tactique, froid. Chaque coup de sabot de son cheval assomme, détonne... et il est toujours à cheval !
Russell Crowe et Cate Blanchett
Le film a beau être d'une fluidité déconcertante, il est aussi lourd, épuisant, sale. La réalité historique trouve une expression parfaite, dure, que ce soit dans des intrigues de palais denses et complexes, des scènes d'action à 12 caméras à La Chute du Faucon Noir et un casting au charisme écrasant. Robin des bois est ainsi un film malaisé (et qui sera mal aimé), un blockbuster malade, qui finalement rappelle moins Gladiator que... attention... Alexandre d'Oliver Stone !
Lecteurs
(3.5)20/06/2018 à 23:07
Je suis d'accord en tout point de vue avec Hasgarn.
Un métrage pas parfait mais très loin d'être honteux.
Et je trouve l'angle original et intéressant.
19/06/2018 à 14:33
Aka "Gladiator 2".
Mais préquelle ou séquelle ?? J'suis nul en histoire...
19/06/2018 à 14:31
Un film sans âme selon moi. On ne touche pas encore le fond comme avec Exodus ou Convenant, mais ça n'a juste pas grand intérêt. Mise en scène sans idée, acteurs de qualité devenus quelconques, mouais. Ridley se fait vieux et ça se voit.
19/06/2018 à 10:41
Perso, j'ai toujours trouvé ce film très carré et bien fait.
Ridley Scott revenait au film d'aventure en montrant aux pseudos successeurs de Gladiator comment on fait un film propre et sans bavure. Avec des personnages intéressants du roi (d'ordinaire, Jean Sans Terre est un bouffon ou un rôle vraiment unilatéral et Richard un preu chevalier) aux seconds rôles (Papy Von Sydow), c'est une excellente galerie.
Gladiator et Kingdom of Heaven (version longue) reste des mendales très supérieures mais Robin des Bois n'a pas à rougir. La version longue est d'ailleurs de bien meilleure tenue.