Le dernier Maître de l'air : critique dans le vent

Louisa Amara | 6 juillet 2010 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Louisa Amara | 6 juillet 2010 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Chaque film de M. Night Shyamalan est attendu avec impatience et crainte depuis ces derniers échecs critiques et commerciaux, La Jeune fille de l'eau et Phénomènes.

Parce qu'il a su développer son univers en trois films : Sixième sens, Incassable et Signes (Le Village est à part), Shyamalan reste un réalisateur à suivre, dont on aimerait voir un succès ou même un chef-d'œuvre. Ça n'est pas son intention avec ce film. Le dernier maître de l'air est une adaptation d'une série animée diffusée aux Etats-Unis sur Nickelodeon. Très appréciée des enfants, cette série a rapidement fait le tour du monde avec un concept simple : le combat du bien contre le mal, sur fond asiatique. On retrouve donc le mythe de l'enfant élu, tel le Dalaï Lama, nommé ici l'Avatar et doté de pouvoirs immenses : la maitrise de l'air et bientôt des trois autres éléments, l'eau, la terre et le feu.

 

photo, Noah Ringer

 

Shyamalan justifie son choix par l'adoration de ses filles pour cette série. Tout ça est bien joli, mais la dernière fois qu'un acteur ou réalisateur nous a ressorti ce type d'intentions, cela cachait surtout l'envie d'avoir un joli cachet pour un film pas très réussi. Ca passe pour Johnny Depp et Pirates des Caraïbes ou Robert Rodriguez pour Spy Kids, ce dernier allant jusqu'à confier l'écriture du scénario à son fils...

Durant tout le film, on ne ressent pas la touche « Shyamalan », cette part de mystère et d'audace qui a fait sa réussite. Alors oui, en cherchant bien on peut retrouver des ressemblances entre l'enfant doué de pouvoirs et d'un destin qu'il n'assume pas et le Sixième sens. Mais on pensera plutôt au petit scarabée de Kung Fu. Les scènes d'actions sont honteusement gâchées par un montage haché, on coupe l'action quand il va enfin se passer quelque chose d'intéressant. Ou pire : on copie intégralement un plan sur Les Deux tours de Peter Jackson. Evidemment le film est projeté en 3D pour profiter de la manne financière que cette technologie peut apporter. Ici, elle est totalement injustifiée.

 

photo

 

Shyamalan a réalisé ce film pour ses deux petites filles mais surtout pour redorer sa cote auprès des producteurs très frileux avec lui depuis La jeune fille de l'eau. Il en a presque perdu son âme de réalisateur et est devenu un simple faiseur. Les petites filles, de 6 à 9 ans, seront donc ravies de voir une histoire avec des héros qui font de jolies chorégraphies à base d'arts martiaux pour brasser les éléments naturels. Sans oublier la belle princesse amoureuse du vaillant guerrier au boomerang. Un film à voir en famille donc, décevant pour les fans de Shyamalan, mais suffisamment regardable pour suivre les aventures de ces petits héros. On s'ennuiera donc moins que pour La boussole d'or ou  Le monde de Narnia 2. Mais on en attendait tellement plus...

 

Affiche française

Résumé

On aurait préféré que Shyamalan se contente de coproduire, ce film n'est pas digne de son talent. Espérons qu'il retrouvera vite l'inspiration.

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commentaires
rastafaraï
01/01/2024 à 01:52

Plus que celui qui a produit le film (on s'en fou) les effets spéciaux et la ressemblance / non ressemblance avec telle ou telle série de dessin animé que je ne connais pas car jamais regardé tellement ça ne me donne pas envie, c'est surtout le message que le film porte qui est important. Qui plus est de nos jours.

Un élément veut imposer sa vision du monde aux autres quoi qu'il en coûte: le feu.
Tout de suite ça me fait penser aux pays producteurs de pétrole et l'influence du plastique et du co2 sur la terre, les océans, l'air. Les 3 autres éléments.

L'avatar là dedans intervient pour montrer à ceux qui maîtrisent les éléments que c'est à travers le cœur des gens qu'on pourra sauver une cause et si les éléments sont unis entre eux.

N'oublions pas que derrière les éléments du film, ce sont des hommes intéressés par le pouvoir qui se fichent pas mal de la pollution et de la destruction pour s'imposer, puis d'autres hommes qui lâchement abandonnent leur cause pour celle des autres en se faisant acheter.

Que les éléments sont des esprits, donc un lien avec une forme de religion.
N'est-ce pas dans la religion qu'une puissance supérieure a créé la terre, l'eau, l'air et le feu ?
et sur lesquels elle à implanté l'homme - EN DERNIER - pour être l'avatar de la nature...

Mais gouvernée par l'homme, c'est aussi la religion qui est la plus grande muette quant à la préservation de ses propres éléments au lieu de nous rappeler cette cause commune.

C'est peut-être pour ça qu'elle est aussi rétrograde, conservatrice, pas en phase avec son temps alors qu'elle a tout pour l'être en permanence...

Perso, le film m'a accroché.

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