Critique : Gardiens de l'ordre

Laurent Pécha | 6 avril 2010
Laurent Pécha | 6 avril 2010

Après un Cortex qui nous avait laissé sur notre faim, le réalisateur d'un de nos chouchous, Le Convoyeur (présent en 3ème position de notre premier top 10 annuel en 2004), revient aux affaires et nous entraîne dans l'intimité des « simples » flics, ces gardiens de l'ordre qui sont souvent les premiers à être dans la ligne de mire lorsque l'action s'emballe. Sur un canevas qu'il avait donc déjà brillamment validé avec « ses »  convoyeurs, Nicolas Boukhrief parvient à faire glisser implacablement son étude de mœurs vers le thriller pur et dur.

Des personnages qui existent avant tout par leurs gestes et leurs actions laissant la parole, souvent inutile quand elle n'est pas juste trompeuse et viciée (les gradés), au vestiaire. Un récit modeste qui n'a pas recours à une kyrielle de rebondissements bêtement spectaculaires. Une véracité de tous les instants, surtout dans les étonnantes séquences nocturnes (on a rarement vu, récemment, Paris et sa banlieue, filmées avec autant d'acuité stylistique). Une maîtrise technique indéniable à tel point que l'on s'étonne plus d'une fois d'être en présence de la belle HD, un truc que l'on pensait réserver pour l'instant aux Américains, exception faite d'Une affaire d'état. Justement, le superbe film d'Eric Valette plane sur ces Gardiens de l'ordre tant on retrouve ici aussi cet amour du genre, cette volonté de signifier un plan, de jouer avec les codes pour construire son histoire. Et Boukhrief et ses comédiens, tous épatants,à commencer par le duo Fred Testot et Cécile de France, vrai beau couple de cinéma, de se lancer dans une singulière histoire d'amour sur fond de drogue.

Toutefois, malgré la présence d'un excellent méchant (Julien Boisellier),  Gardiens de l'ordre pêche encore par son intrigue principale pas toujours très crédible (cinématographiquement parlant) et le récit repose un peu trop sur les épaules des acteurs et l'empathie que l'on peut éprouver pour ces flics qui entravent la loi pour faire éclater la vérité et la justice. Une dimension sociale que le réalisateur appuie parfois un peu trop dans son désir d'aller à l'essentiel. Mais ce ne sont là que les quelques scories d'un désir d'œuvrer dans et pour un cinéma de genre de qualité. A Ecran Large, on sera toujours les derniers pour venir s'en plaindre... Vivement le prochain !

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire